Pour reprendre l’une des nombreuses métaphores de Næss, il faut savoir rester actif et performant tout en se posant pour apprécier « le doux plaisir du whisky dans la bouche », accepter quelques « vices » et incohérences...
Si le sentiment d’impuissance est à ce point répandu à travers le monde, c’est en grande partie parce que nous pensons, par désespoir et par pessimisme, que nous ne sommes pas capables de jouir de la vie.
Arne Næss.
Adopter un mode de vie écologique commence par une réflexion profonde et globale, faite de remise en question, d’exploration et d’étonnement. Un style de vie écologiquement responsable est donc résolument philosophique.
Arne Næss, Écologie, communauté et style de vie, 1974.
Une culture globale, de type techno-industriel, envahit actuellement le monde entier en tous ses milieux, en profanant les conditions de vie des générations futures. Il nous appartient de nous demander - nous qui sommes tous coresponsables dans la mesure où nous participons de cette culture - Si nous souhaitons réellement continuer de jouer le rôle singulier et sinistre qui a été le notre jusqu’à aujourd’hui. A cette question, la réponse est presque unanimement négative.
Celui qui traverse la vie au pas de charge verra peut-être dans le lointain le but qu’il s’est fixé, mais pas les fleurs le long de la route.
Proverbe chinois.
Il n’est pas nécessaire d’avoir une population extraordinaire, des édifices extraordinaires ou un consumérisme extraordinaire pour avoir un maximum de plaisir, de bonheur ou d’accomplissement.
Arne Næss.
Dès les années 1930, Arne Næss prône la simplicité pour accéder à la vraie richesse.
J’ai eu ce privilège que beaucoup d’enfants n’ont pas. Un privilège essentiel : grandir près de la nature pour en connaître le rythme et s’émerveiller de ses secrets sans en avoir peur.
Il (son refuge) le décore sobrement : quelques clichés de montagnes, un proverbe latin pour accueillir les rares visiteurs, « Verba vana hic locus non licet » (« Ici, on ne parle pas en vain »), et surtout, une étagère qui se remplit au fil des séjours : de la philosophie occidentale, les éditions complètes de Bergson en français, des ouvrages de Wittgenstein, Freud et Ibsen.
« Il n’y a pas de mauvais temps, il n’y a que des mauvais équipements », se plaît-il souvent à dire.