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Puffin de la nativité, fou masqué, pétrel de castro, gygis blanche…..les noms magiques des oiseaux de l'île de Pâques, d'où, l'écrivain autrichien, grand voyageur, C.Ransmayer, nous initie à un fabuleux tour du monde, doublé d'un voyage intérieur, à travers soixante-dix anecdotes.
Rencontrer par un temps de neige, sur la Grande Muraille de Chine, un anglais « bird watcher », collectionneur de chants d'oiseau, originaire du comté gallois de Swansea, .....une muraille de chants d'oiseau, une mission,
Silencieux, lever les yeux vers les étoiles entre lesquelles la comète la plus lumineuse du millénaire passe devant une Lune occultée dans un café sur une colline de la ville côtière californienne de San Diego,quand......l'intérêt à un événement majeur céleste détourné au profit d'un événement mineur terrestre,
“...reconstruire par la pensée même en pleine tempête de sable, chaque nuit, tout au long de sa vie, et reconnaître en lui le plus court chemin menant aux étoiles”, ....un pont céleste dans le Sahara, lieu de tertres funéraires édifiés par un peuple du désert,......
Cinquante ans de pérégrinations à travers le monde, rapportés en soixante dix saynètes, dont chacune commence avec “Je vis..... “, (“Je vis un jeune albatros royal sur un escarpement herbu, proche de l'ancienne colonie maori d'Otakou sur l'île du sud de la Nouvelle-Zélande.”). Une répétition, unité de continuité, d'un lieu à un autre, où l'oeil de Ransmayer, conteur hors paire, déploie à partir de l'image d'une chose vue et vécue , une courte histoire intense en action, émotion et réflexions. Une histoire reliée à l'homme, la faune, la flore, l'histoire et les mythes du lieu.
Des récits qui privilégient les oiseaux et les insectes et où l'auteur n'est qu'un individu de passage, un simple témoin de l'histoire propre au lieu.
Une forme bien structurée, un fond concret, profond, émouvant, pleine de poésie, intéressant et passionnant, servi d'une magnifique prose.
Des petits bijoux, des histoires miniatures.
“Le souverain des héros”, une ballade au tombeau d'Homer, “Dans les profondeurs”, la rencontre avec une baleine, en plongée dans les eaux profondes de Silver Banks,au nord des côtes de Haïti et de la République dominicaine, “Drive au Pôle Nord”, un golfeur et son pari de tirer 18 balles en direction de l'Equateur, “Un requin dans le désert “,truculent et triste, ”Le scribe “qui grave des prières dans la pierre sur les rives d'un lac tibétain, ......des récits,que je n'oublierais pas de si tôt, sans exception.
Une lecture jubilatoire, riche, à la découverte de nouveaux monde, de nouveaux horizons !
Gros coup de coeur !

« il n'y a pas de début ni de fin. J'ai certes introduit un ordre mais on peut prendre ces histoires dans le sens que l'on veut, comme on feuillette un atlas ».
C.Ransmayer
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Je me suis réconciliée avec la géographie.

L'atlas d'un homme inquiet, au joli titre, est un atlas bien particulier, il est vrai.

Quelque 70 nouvelles, comme les perles d'un collier baroque, enfilées- semble-t-il, de prime abord- sans le moindre ordre, toutes époques, tous continents, toutes tonalités mêlées...

Le seul fil conducteur apparent est constitué par une modeste anaphore au passé simple -le présent littéraire du passé- "JE VIS" qui , en tête de chaque nouvelle, donne l'illusion d'un témoignage objectif car visuel, et en même temps - voilà que je macronise! au secours!- d'une résurgence irrépressible et littéraire de la mémoire.

On passe de l'île de Pâques à la Muraille de Chine, d'un désert sud africain plein de sacs en plastique colorés à la chambre d'un blanc glacé, la cellule surveillée par une caméra et aux fenêtres condamnées, d'un hôpital psychiatrique autrichien isolé au milieu d'une forêt sauvage....

On revoit le tsunami de 2004, on ressent le tremblement de terre qui souffla d'un coup les lumières de la grande ville grecque de Kalamata..

Mais ce ne serait qu' un carnet de voyages artificiel, décousu et un peu vain - suite de miscellanées élégantes, album de voyages multiples arrachés à l'oubli par un chromo choisi,- sans la puissance spirituelle et philosophique des thèmes abordés, sans la concordance des liens invisibles entre les nouvelles, que l'on s'amuse à chercher, à saisir, , sans la subjectivité émouvante de cet atlas qui pas à pas, discrètement, avec pudeur, trace peu à peu le portrait d'un homme inquiet: l'écrivain lui-même.

Et tout ceci ne serait rien sans la magie hypnotique de la phrase,- longue, sensible, enroulée, pleine de détours, de retouches, d'apartés - qui essaie toujours de retrouver au plus près la sensation, le souvenir, de ne pas l'enjoliver, de lui garder son étonnante fraîcheur de fleur entre les pages d'un herbier, d'en redonner la force d'impact originelle...

Je reste touchée par une sorte de grâce- voilà que je me prends pour Claudel maintenant, ça va vraiment mal!- oui, n'ayons pas peur des mots.

Je viens de voyager longuement et lentement entre les pages d'une sorte de journal intime et universel à la fois- non, je ne dirai pas "en même temps"!- où il suffit qu'une petite soeur glisse sa main dans celle de son frère pour que chiens, orages et tempêtes de neige, étrangement convoqués dans la même scène de panique absolue, s'évaporent comme par enchantement, où les étoiles s'allument en même temps que les villes s'éteignent- ça y est, je l'ai encore dit!- où les arbres et les baleines ont plus d'humanité que les hommes, où le fleuve (de sang?) des Khmers ...rouges inverse son cours comme une image "luctable" du destin, où un petit enfant écrit sur les berges d'un lac tibétain toute la sagesse du monde, où le toit d'un grenier s'envole, dévoilant comme le couvercle brusquement enlevé d'une boîte diabolique, les trésors secrets de deux enfants...et les turpitudes de toute une nation, où... .

Mais il faut que j'arrête: faites vous-même votre moisson d'images, constituez votre propre album dans ce livre dépaysant et en même...( non! je résiste!) - et également familier, envoûtant et détaché, ironique et bouleversant.

Merci Booky, encore une fois, pour moi , à l'origine d'une belle découverte!
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Cet Atlas d'un homme inquiet, disons que c'est un carnet de voyage, des évocations de différents souvenirs des pérégrinations de l'auteur autrichien Christoph Ransmayr. Il s'est promené sur tous les continents, même dans les endroits les plus sauvages, les plus isolés. Je dirais même surtout ceux-là. De l'immensité de l'Arctique russe aux îles éparses du Pacifique en passant par les sommets tibétains et la jungle brésilienne. Il a vu des paysages à en couper le souffle, il a croisé des animaux majestueux, il a rencontré des gens extraordinaires. Mais il ne faut pas confondre ses écrits avec un guide touristique, loin de là. On n'y découvre pas les meilleurs endroits à visiter, bien souvent les indications sont imprécises. Plutôt, ses écrits portent à la réflexion, au respect de la nature et de l'histoire, à la place de l'Homme dans l'univers, etc. Je lisais rarement plus d'une nouvelle ou deux à la fois, afin de m'en imprégner, d'en retirer un petit quelque chose, ne serait-ce qu'une vision du monde. Ainsi, ses voyages m'ont paru merveilleux et ils m'ont donné l'envie de suivre son exemple, de me lancer à l'aventure. Les chances que cela arrive réellement son minces mais c'est beau d'y rêver…

Dans ce cas, pourquoi se considère-t-il comme «un homme inquiet» ? Eh bien, être ainsi aux premières loges permet de constater d'abord les dégâts causés par l'Homme. Ransmayr a vu des hommes trouver plaisir à écraser un anaconda, à déboiser des forêts, à se faire la guerre. Mais, même au milieu du chaos et des conflits, on peut trouver un moment de répit, comme quand il se laisse voguer sur une rivière de l'Asie du Sud-Est. Et toutes les folies des hommes, parfois, ne servent que la nature à long terme car elle sait reprendre ses droits. Comme dans cette nouvelle où un des amis de l'auteur, vivant au Brésil, qui doit repousser continuellement l'avancée de la forêt brésilienne sur son pâturage. Je mise sur la nature.

Mais les déboires des hommes l'ont aussi touché. Par exemple, cette nouvelle où Ransmayr s'arrête dans une taverne dans le sud de la Grèce. Il s'y était arrêté souvent ces deux derniers mois, la vue panoramique sur la mer et les environs était époustouflante. Mais cette nuit-là, un tremblement de terre avait secoué la région et toutes les lumières des villages avoisinants de sont éteintes, comme s'ils avaient disparus, comme s'ils avaient été engloutis… Il ne restait plus que le reflet des étoiles dans la mer. Il y en a d'autres, comme cela.

Pendant ma lecture, régulièrement, j'avais le souffle coupé par la beauté des paysages décrits. Mais Ransmayr ne le fait pas à grands coups de descriptions, non ! Il sait mettre le doigt sur ce qui est vraiment important. Ainsi, j'arrivais sans peine à tout visualiser, et cela parfois à l'aide de seulement quelques mots et quelques impressions, souvent un détail qui, à lui seul, embrassait l'essentiel. Peut-être aussi la brièvement de chacune des nouvelles y aide, la plupart s'étirant sur cinq à dix pages. le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer, déjà on l'amène ailleurs, en de nouveaux lieux enchanteurs à découvrir. Et sur lesquels réfléchir. Décidément, cet Atlas d'un homme inquiet est un véritable voyage poétique, initiatique, et j'en recommande vivement la lecture.
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Soixante dix courts textes, d'un voyageur inlassable, qui parcourt le globe, et qui partage avec ses lecteurs des moments captés au cours de ses voyages. Des moments brefs, des instantanés, en quelque sorte. Des moments brefs, dont certains peuvent sembler banals à première vue, mais à qui Christoph Ransmayr donne une densité, un arrière goût de spiritualité, qu'il interprète, qu'il analyse. Un vieil homme qui invective l'océan sur une plage brésilienne, un homme endormi surveillé par des enfants en Autriche, un pécheur malchanceux qui n'a pêché qu'un unique homard en Irlande...chacun d'entre nous a sans doute été confronté à des scènes semblables sans forcément y prêter beaucoup d'attention. Christoph Ransmayr en fait des instants essentiels. Son regard transforme l'anodin par l'intensité du regard qu'il porte aux êtres et aux contextes.

Il y a des moments plus intenses, comme cet avion militaire en Bolivie qui mitraille l'auteur et les deux personnes qui l'accompagnent. le monde que traverse Christoph Ransmayr est d'ailleurs souvent violent, plein de dangers et de cruauté. Illuminé parfois par la grâce, comme lorsqu'il croise un homme qui calligraphie des poèmes avec de l'eau, destinés à s'évaporer aussitôt que finis. Mais la violence et la destruction sont plus fréquents que la sérénité, les traces et souvenirs de guerres sont partout présents, comme dans le mythe fondateur de la guerre de Troie, évoqué à plusieurs reprises.

Une cartographie de notre monde, personnelle et inspirée, dont l'écriture est en grande partie la marque de fabrique. Une véritable écriture d'écrivain, lyrique, poétique, qui décrit soigneusement, analyse, décortique, chaque petite scène, chaque personnage. Qui fait voir plus que ne le ferait une photo ou une petite vidéo. Peut-être d'ailleurs parce qu'elle ajoute des éléments qui ne sont pas complètement là, mais que l'auteur projette, qui viennent de son histoire, de sa vision du monde, de sa subjectivité, sa sensibilité. Chaque voyage est au final unique. Parce que l'oeil de chaque voyageur ne peut capter la même image, ni son esprit lui donner le même sens.
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Isla Salas y Gomes Chili, Chine, Brésil, États-Unis, Maroc, Espagne, Islande, Grèce, Autriche, Nouvelle-Zélande, Inde, Népal, Bolivie, Mexique, Isla Robinson Crusoé Chili, Irlande, République Dominicaine, Laos, Arctique russe, Canada, Cambodge, Tchéquie, Japon, Pitcairn Pacifique Sud, Ile Maurice, Russie, Allemagne, Yémen, Australie, Pologne, Costa Rica, Sumatra Indonésie, Malaysia, Afrique du Sud, Sri Lanka, Péninsule de Kola Russie, Java Indonésie, Hong Kong, Turquie, Ile de Pâques Chili, Paraguay, Tibet, Bali Indonésie, Sri Lanka.

Un magnifique voyage autour du monde et parfois dans le passé en compagnie d'un humaniste.
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 Les soixante-dix histoires qui composent l' Atlas d'un homme agité  de Christoph Ransmayr traversent indemnes le temps et l'histoire. Et jamais, pas une seule fois, elles ne prennent la forme d'un souvenir. L'écrivain, en effet, puise dans des vérités et des fragments ancestraux qui dilatent la dimension temporelle habituelle du voyage, le protégeant ainsi de sa conclusion définitive.
Et si l'ordre temporel s'annule dans son efficacité habituelle, c'est grâce à une évolution affective que Ransmayr parvient à obtenir une écriture harmonieuse, exempte de fêlures narratives.  La démarche dialoguée, savamment inscrite dans les récits, permet de donner du rythme, sinon écrasé par la brièveté des récits. Les étoiles, gardiennes de la fugacité mortelle, enluminures contemplées par l'écrivain autrichien dessinent les lignes de cet atlas personnel, retraçant les chemins parcourus et les personnages rencontrés.  Ce n'est pas un narcissisme autoréférentiel, Ransmayr est un voyageur solitaire invétéré, conscient qu'il ne peut trouver que dans les étoiles les fidèles gardiens de sa pensée.
C'est avec cette touche d'éternité qu'il scelle presque toutes les histoires -
cette touche d'éternité que nous tentons tous de trouver dans chaque voyage.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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un superbe receuil de 74 nouvelles qui nous font voyager à travers le monde avec des descriptions mêlant naturalisme et sociologie.
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70 mini histoires composent ce recueil. Chaque continent est illustré, par les différents endroits parcourus par l'auteur, ce qu'il a enregistré et compris de ce qui se passait sous ses yeux lors de ses pérégrinations autour du monde.
Le livre de chevet parfait pour rêver …
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Voyage poétique à travers le monde............
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