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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voilà le dernier roman de Pierre Raufast. Et vous savez à quel point je suis fan de cet auteur.

Encore une fois, Pierre Raufast me fait rentrer dans son monde peuplé d'histoires gigognes. J'adore !

Il nous entraîne sur un bateau, à la recherche de la « baleine 52 ». Elle chante à une fréquence unique au monde… Mais que se cache-t-il derrière le Dr Alvarez, créateur du laboratoire Samaritano Institute, affréteur de cette expédition ?

J'ai suivi avec délectation les péripéties qui arrivent au jeune Richeville, un peu idéaliste, solitaire, paumé. Il ira de malchance en malchance…

Vous connaissez la « Théorie du Papillon » émise par Lorenz en 1973 : « le battement des ailes d'un papillon au Brésil peut-il provoquer un ouragan au Texas ? ». Pierre Raufast s'appuie sur cette théorie pour ses romans. Ainsi que sur des personnages tout aussi improbables. C'est à chaque fois une nouvelle découverte. Une belle découverte. Tant de possibles existent…

Je ne suis pas une étoile, mais je me suis posée pour lire doucement cette histoire.
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«Parle-t-on vraiment de baleines ou de la solitude des hommes ?»

Épatant, Pierre Raufast !

Après "La fractale des raviolis" et " La Variante Chilienne", me voici une nouvelle fois conquise par la plume et les talents de Pierre Raufast.

Un roman gigogne tout aussi réjouissant que les deux premiers. Pierre Raufast raconte merveilleusement bien les histoires, il surprend, il instruit, il fait voyager, il questionne, il perd le lecteur parfois mais pas bien longtemps, car je vous l'ai déjà dit, il raconte merveilleusement bien les histoires !

Ici, l'intrigue est une nouvelle fois rondement bien menée, et la solitude, thème de ce roman (davantage que celui des baleines ;-)) bien incarnée par Richeville, le personnage central de ce roman, jeune homme tout juste diplômé. Un grand solitaire avec qui nous embarquons pour une mission scientifique à la rencontre d'une étrange baleine, esseulée elle aussi. Cette mission prendra une toute autre tournure que celle espérée par Richeville. Arrivera-t-il à trouver sa place dans un monde qui semble être bien éloigné du sien ?
« Résigné ou désillusionné, il considère le monde comme un état de fait inerte, massif et corrompu par l'argent. N'est-ce point là le mal du siècle ? »
D'autres personnages font partie de ce roman, de nombreuses histoires (de hacker, de savant fou, d'une start-up de baleines, de sculpteur de Vierges Marie, de sauveur de crabes...), et anecdotes scientifiques (comme le geste salutaire de Paul Berg), s'entremêlent et rendent ce roman extrêmement riche.
J'ai beaucoup aimé les clins d'oeil sur ces deux premiers romans (les rats-taupes, la femme empoisonnée, le capateros, les cailloux...) .
Quel talent !

Merci Mr Pierre Raufast, et vous lecteurs, si vous n'avez pas encore eu la chance de découvrir ses écrits, n'hésitez pas une seconde, laissez vous tenter, vous ne serez pas déçus !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Que faire de sa vie quand on est fraîchement diplômé de l'ESSEC et qu'on cherche encore sa voie? Richeville, lui, choisit de s'embarquer à bord de l'Hirundo, navire ayant pour mission de retrouver l'unique baleine bleue émettant à une fréquence de 52 hertz. Commence alors un périple rocambolesque bien loin des rêves idéalistes qu'il avait concocté dans son esprit de jeune homme brillant…

Mêlant habilement fragments de science exacte et aventures loufoques, Pierre Raufast nous transporte ici dans une aventure sans pareille, où tout semble probable, alors même que ça reste complètement aberrant. Parmi ses personnages plus vrais que nature, on retrouve un scientifique taré prêt à tout tenter avec le génome humain, un hacker moscovite plus malin que les autres, une jolie libraire un peu crédule, et bien d'autres. Tout le monde se manipule allègrement, jouant habilement sur l'isolement et la naïveté de chacun, et c'est au lecteur de retrouver le fil rouge dans tout ce bazar incroyablement bien ficelé. On ne dirait pas mais le début est lié à la fin, vous verrez.

A la fois intelligent et terriblement drôle, ce roman est une véritable pépite. En oscillant entre phrases cyniques hilarantes et moments subtilement mélancoliques, Pierre Raufast joue de sa plume poétique pour nous faire passer du rire aux larmes, sans interruption. Plusieurs protagonistes racontent leur version des faits, chacun avec son style personnel, son passé atypique et ses tares irrémédiables, donnant à l'histoire un rythme cadencé, passionnant. C'est rocambolesque et entraînant, mais c'est encore bien plus que ça. Derrière le récit divertissant, il ébauche une véritable réflexion sur notre jeunesse désabusée, les limites éthiques de la science et de la technologie, mais aussi la solitude de chacun dans ce monde qui est le nôtre.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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On raconte que dans les mers glacées, une baleine chante au milieu de l'immensité, éternellement seule.
Parce qu'elle chante faux.
Ou plutôt, qu'elle émet des sons selon une fréquence de 52 hertz, qu'aucun autre cétacé ne comprend. La Baleine 52 est donc condamnée à errer deçà, delà, dans un océan d'incompréhension.
C'est un peu ce que Richeville ressent, lui aussi.
Orphelin de père depuis l'enfance, élevé dans le culte de la performance par son beau-père et dans la plus parfaite indifférence par sa mère, il finit - faute de mieux - par faire une école de commerce réputée. Puis par en sortir, sans aucune idée de la façon dont il en est arrivé là, et surtout aucune idée sur la façon dont il va occuper le reste de son existence.
La seule chose dont il soit certain, c'est qu'il n'est pas fait pour jouer les requins de la finance. Un doux rêveur comme lui n'a aucune chance dans ce panier de crabes, et à dire vrai seule la peur de son beau-père le pousse à chercher un emploi: il se sent plutôt fait pour la contemplation, et ne voit pas tellement l'intérêt de gagner sa vie, sinon l'espoir de quitter la demeure familiale.
Mais il y a sans doute un dieu pour les rêveurs: l'occasion de gagner de l'argent et d'échapper au boursicotage se présente un beau jour, quand Richeville se voit proposer une expédition maritime pour aller à la rencontre de son double aquatique: la Baleine 52 ...
Un roman épatant, merveilleusement bien écrit, plein de surprises, entre humour et douceur: une pêche miraculeuse que ce texte de Pierre Raufast !
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La Baleine Thébaïde, tout comme La Variante Chilienne, nous offre un récit touchant sur la solitude, l'ambition, les recherches scientifiques, mais surtout sur la difficulté de trouver sa place sur cette terre trop souvent dirigée par l'argent, l'égoïsme et un cynisme apparemment sans limites.

Tout dans ce texte beau et tendre, profond et fantaisiste, nous plaît : l'intrigue originale, le mélange de science, de fantaisie, de folie et d'effervescence intellectuelle, les personnages variés et divers (heureusement car le monde serait bien laid s'il n'y avait que des profils tel celui du Dr Alvarez, avide de pouvoir, espérant plusieurs Prix Nobel, ne reculant devant rien, même pas le meurtre, scientifique brillant à l'ego démesuré et et hubris répréhensible, les deux allant de pair pour composer un archétype familier et sinistre), et toujours la recherche du sens de la vie pour un protagoniste particulièrement touchant, en décalage avec son temps et son milieu.

Sous les doubles emblèmes puissants de la baleine (espèce en danger, mais aussi déesse nourricière, symbole de sagesse, abri dont on ressort transformé et meilleur, et même passeuse d'âmes selon différentes cultures, et à la voix si magique et poignante ) et de la Thébaïde, région antique ou se retirèrent les premiers ermites chrétiens, devenue synonyme d'isolement, de retraite et de nature sauvage, un jeune homme peu sûr de lui et candide confronte ses valeurs et son idéal à une réalité à laquelle il ne s'attendait guère, en proie à l'appétit sans bornes de gens malveillants ou fourvoyés, savants fous, opportunistes, "samaritains" hypocrites qui n'ont rien de bon malgré leur nom.

Une vraie réflexion sur nos questionnements actuels, avec une inventivité et une joie d'écrire qui font de cette lecture un vrai régal.
Lien : https://sharingteaching.blog..
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Elle est seule, la "baleine 52". Solitaire, elle erre par les déserts glacés tout en chantant pour appeler des congénères qui ne peuvent pas l'entendre. Quoi de plus triste qu'un être condamné à la solitude et qui appelle sans relâche ? Tout jeune diplômé d'une école de commerce, Richeville, première voix et première solitude, se sent particulièrement en empathie avec cette mystérieuse baleine bleue. Il embarque donc sur "L'Hirundo" avec un équipage de scientifiques afin de la localiser et de la doter d'un traceur. Mais le commanditaire de l'expédition, l'étrange Dr Alvarez, a d'autres desseins que Richeville va entrevoir avec horreur. Une expérience extrême qui lui donne néanmoins le courage de créer une entreprise novatrice et lucrative : des baleines bleues miniatures qui chantent, s'appellent et se répondent d'une piscine de milliardaire américain à l'autre. La fin de la solitude en quelque sorte... Mais quoi de plus triste que des êtres condamnés à peupler leur piscine de fausses baleines bleues pour être moins seuls ? Et est-on jamais seul lorsque des milliers de caméras transmettent des images volées sur tous les réseaux sociaux ?

La, ou plutôt les solitudes, plantées dans chacun des âges des quatre personnages qui s'expriment, se concentrent finalement dans l'image de cette baleine Thébaïde, errant sans fin à la recherche de compagnons qui pourraient l'entendre et la comprendre. La construction narrative stupéfiante de rigueur et de maîtrise entrelace les voix, les histoires d'êtres solitaires, les temporalités et parvient à rendre palpable l'étrange sensation d'isolement qui perdure parmi des semblables. Les intrigues imbriquées, les références poétiques et littéraires, l'évolution des personnages concourent à une exploration de cette solitude forcée, choisie ou subie. Il n'y a rien de démonstratif, ni de didactique dans ce beau roman de Pierre Raufast ! Tout se joue dans la subtilité, dans le jeu ironique et dans les interactions entre lecteur, personnages, lieux, romans précédents... Tout se joue dans d'infimes ou frappantes variations de situations et de tonalité.

Je suis encore toute éblouie par ce roman pétillant d'intelligence et de sensibilité et nimbé d'une douce mélancolie. Et il me semble que les "Lignes de suite" qui le referment s'appliquent aussi à ma lecture : une forme de frustration et de regret, due à mon incapacité à explorer vraiment les multiples chemins d'interprétation, les ramifications foisonnantes de l'histoire telle que l'auteur a choisi de la traiter. Eblouie et admirative, je suis !


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Comme il est toujours difficile de parler des livres qu'on a adorés, qu'on a envie de serrer contre son coeur une fois terminés, qu'on ne veut plus lâcher. Alors commençons par un gros poncif : jamais deux sans trois. Après "La fractale des raviolis" et "La variante chilienne", Pierre Raufast continue d'illuminer la littérature française avec "La baleine thébaïde", récit tout autant drolatique que les précédents, mais avec une touche de gravité supplémentaire. Si le style et les récits (oui, Pierre Raufast est toujours aussi généreux, plusieurs histoires en une) possèdent une poésie légèrement foutraque, le fond de l'histoire est plus mélancolique que dans ses précédents ouvrages. Or doncques Richeville, un jeune étudiant frais émoulu d'une école de commerce et qui ne veut pas, comme ses congénères, devenir un futur Macron. Il décide de partir avec un équipage à la recherche de la "baleine 52" isolée des siens car elle chante sur une fréquence différente. Las, la mission de sauvetage de l'animal connaîtra une fin tragique. Richeville en sortira anéanti et n'aura de cesse de rendre hommage à l'animal. Et c'est tout ce qu'on peut raconter de l'histoire sans trop en dire... Sachez que vous rencontrerez une foultitude de personnages : un généticien, savant fou prêt à vraiment tout pour satisfaire ses ambitions, un hacker russe qui veut se repentir, une belle actrice et un vieux sénateur, un pape (gros clin d'oeil), une jolie libraire et une poissonnière tolérante. Et du chocolat assez spécial... Mais surtout une baleine qui n'a rien demandé à personne, si ce n'est qu'on la laisse chanter. Si le roman est, comme les précédents, émaillé de passages très drôles (et je vous conseille de lire ces précédents car de nombreuses allusions y sont faites...), il y règne aussi une certaine mélancolie, une réflexion sur la solitude qui peut être préférable à une mauvaise compagnie, sur le rôle aussi que la science et les technologies ont à jouer (ou pas... ce serait parfois mieux d'ailleurs). Mais pour ce dernier point, si certaines références à des théorèmes ou à la génétique vous gênent, n'hésitez pas à consulter une des nombreuses encyclopédies de Carlos Jose Miguel Pilar-Pilar Gonzalez de Benitez ;-)
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Quatrième roman lu dans le cadre du prix Inter-CE 69.
Un OVNI dans mon paysage littéraire, mais un OVNI que j'ai suivi de la première à la dernière ligne un vrai plaisir. Vraiment une belle découverte ! J'ai aimé les premiers mots de l'auteur : Certaines choses sont vraies dans ce roman. Ce qui sous-entend bien sûr qu'un tas d'autres sont inventées et donc complètement loufoques. Mais où l'histoire reste très plaisante à lire, c'est que les inventions restent toujours presque très crédibles. Et on se demande souvent quand est-ce que l'histoire bascule complètement dans l'invention. Je dirais même qu'il y a toujours un fond de crédible qui fait que l'on sourit parfois à ce qu'on lit. J'ai lu certaines histoires où les inventions tombent comme un cheveu sur la soupe et sont ridicules. Et là, j'ai été agréablement surpris de lire avec plaisir les petits délires de Mr Pierre Raufast.
Il y a aussi de la poésie dans ce roman (les petits crabes par exemple). Et c'est aussi un plus dans cette lecture.
Seul petit bémol, la fin, que j'aurais aimé différente, mais ça c'est un avis personnel qui n'entache en rien la qualité de ce roman.
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Je n'ai pas lu ce roman, je l'ai dévoré ! J'ai été embarquée dans une folle aventure d'où il est difficile de s'extraire en court de route. L'enchaînement des événements est effréné et vous vous demandez tout du long le fin mot de l'histoire. La dynamique ne se relâche à aucun moment, la fin étant elle-même complètement inattendue ! Richeville est un héros naïf et attachant. Tous les personnages de cette histoire sont mémorables d'une certaine manière. Ils me sont apparus à la fois très romanesques et ordinaires. Un savant mélange qui m'a beaucoup plu et que l'on retrouve également dans le récit.

Si vous voulez voyager, être étonné et partir pour une folle aventure, il vous faut lire ce roman. Pierre Raufast a l'art et la manière de nous raconter des histoires, imbriquées dans des constructions aussi alambiquées qu'intelligentes, sans oublier de nous faire rire. Une lecture jubilatoire !
Lien : https://lecturesdemistinguet..
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Ce roman est pour moi l'équivalent d'un drame en quatre actes qui nous est proposé.

Le premier chapitre donne des informations et il faudra attendre pratiquement la fin pour vraiment comprendre la portée de cette première histoire.

Chaque partie débute par un poème de pètes très connus.

*René François Sully Prudhomme : La mère… ce qui nous renvoie à la famille.

Richelieu parle

*Théophile Gautier : le roi solitaire… cela rappelle le savant seul avec les recherches.

Eduardo parle

*Alfred de Musset : la nuit de décembre… représente l'homme seul.

Dimitri parle

*Alphonse Lamartine : dernière solitude… on approche de la fin.

Récits à la troisième personne où l'on découvre de nouveaux personnages qui vont interagir avec les personnages déjà connus.

Ces poèmes ne sont pas choisis au hasard puisque le sujet du poème est en lien avec le thème abordé dans la partie concernée.

La solitude et ce qui en découle forment la trame de fond qui lie le personnage de Richeville à la Baleine Thébaïde, trouver son âme soeur, sa compagne, trouver sa place dans la société, trouver sa voie professionnelle. Richeville est conscient de sa nature profonde et il espère que ce voyage scientifique allait débloquer la situation.

Richeville répond à une étrange annonce qui l'a attiré par son côté littéraire, c'est curieux pour un emploi « scientifique ».

Richeville est un idéaliste, un naïf qui se fait manipuler par un laboratoire. On va suivre son initiation et voir comment on l'a trompé sur l'objet réel de ce voyage. Trompé, trahi lui et ses convictions et ses idéaux. Il va avoir du mal à vivre avec ce secret et ce poids sur sa conscience.

Les quelques références à la Bible sont-ils là pour nous rappeler que l'enfer est pavé de bonnes intentions ? j'ai noté : le bateau qui rappelle étrangement l'arche de Noé, La baleine et Jonas, Gabriel l'ange annonciateur etc…

On retrouve aussi des références aux deux précédents romans, ces petits clins d'oeil m'ont fait sourire, cela fait penser à un private joke entre l'auteur et le lecteur.

On retrouve un peu cette impression d'histoires qui ressemblent à ces photos qu'on assemble pour créer un grand tableau… on dirait que plus on croit s'éloigner plus on revient sur l'histoire centrale.

J'aurais bien d'autres choses à dire mais cela dévoilerait trop l'histoire !
Lien : http://ramettes.canalblog.co..
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