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3,4

sur 227 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un air de polar
Avec son titre d'opérette, Un Notaire peu ordinaire se joue dans le microcosme d'une bourgade très ordinaire, apparemment paisible. Les protagonistes du drame sont en place: par un soir d'été, Madame Rebernak reçoit une visite désagréable alors qu'elle feuillette l'album de famille avec son fils. C'est Freddy, le cousin, l'ancien employé de son mari, qui resurgit après quinze ans de prison. Il ne sait pas que son parent est mort, personne ne lui a jamais écrit et il laisse planer un voile de reproche. Sa condamnation pour le viol de la petite Sonia a-t-elle hâté la mort prématurée du mari de Madame Rebernak ? Elle ne le dit pas mais on l'entend le penser. En tout cas, pour elle, il est impensable que le cousin s'installe en ville, même s'il a purgé sa peine, même si quinze ans ont passé, même si le travailleur social tente, plus tard, de la convaincre d'héberger cet homme sans ressources ni travail. Elle tremble pour Clémence, sa fille, qui allait à la maternelle avec Sonia et qui est aujourd'hui une adolescente impertinente.
Des images qui frappent
Au centre de la ville se dresse la demeure de Monsieur Montussaint, le notaire. Ce vieux beau a tous les attributs du notable : les voitures, la mise tapageuse, l'arrogance, l'influence. Il est président de la société de chasse. Madame Rebernak lui doit sa place de femme de ménage au collège quand elle a repris le travail à la mort de son mari. Il sait rappeler cette dette quand c'est utile. Dans un geste de reconnaissance, presque d'allégeance, elle lui a remis le fusil de son mari. Sur le mur du salon, il y a un vide entre la tête de biche naturalisée et la photo de Clémence petite, « un écureuil mort dans les mains ». Maintenant l'adolescente fréquente Paul, le fils du notaire. Elle passe ses soirées chez eux et c'est Monsieur Montussaint qui la raccompagne. Pourquoi ? Paul a pourtant hérité d'une des voitures du père… On est en juin, Paul et le frère de Clémence sont déjà en vacances, à l'automne, ils iront à l'université. Mais si l'un balade les filles en auto, l'autre fait une demande de bourse et travaille comme gardien de nuit à la pompe à essence. Freddy traîne en ville (du côté du lycée des filles, prétend Madame Rebernak). Il va à la pêche avec son chien, se promène avec les jeunes du coin. Elle ne supporte pas cette présence, mais le cousin est libre de ses mouvements et la police ne peut rien pour elle, même si certains gendarmes trouvent que la loi pourrait être plus expéditive avec ce genre de criminels. Clémence prépare ses examens, lit un livre sur la couverture duquel figure un perroquet, sans doute le conte de Flaubert, « Un coeur simple », s'expose aux regards en bikini au bord de la rivière et boude sa mère : une vraie adolescente.
Rancoeurs de classe et de famille, deuil, suspicions et angoisses : tout mène vers le dénouement. Il aura lieu au cours d'une longue nuit aux rebondissements « peu ordinaires ». L'art d'Yves Ravey est de le faire advenir tout naturellement, de l'annoncer par des signes minuscules, dont la justesse, après coup, émerveille. Ce grand connaisseur de peinture sait faire naître en deux mots des images qu'on n'oublie pas. Encore une fois, l'intrigue n'est qu'un prétexte à faire surgir du fait-divers une vérité sociale, humaine, générale. L'inéluctable se met en place sans bruit, parfois à travers le regard du frère de Clémence, ou celui d'un observateur qui surplombe les lieux, et par des propos rapportés: pas de psychologie, aucun jugement, des faits, des détails exacts, une rare efficacité.


Un style épuré, efficace. Se lit très vite.
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Lu en un après-midi, l'originalité de ce mini-roman réside dans sa narration cinématographique. On pourrait aussi bien le qualifier de nouvelle tellement il est court. Un bon moment de lecture tout de même malgré un thème maintes fois ressassé dans la littérature.
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la peur n'évite pas le danger , certes.
Mais la peur appelle-t-elle le danger ?
C'est peut-être ce que distille cette histoire.
Le cocktail est fait des meilleurs ingrédients :
- un livre court
- une intrigue , une de celle dont la fin s'installe comme une évidence dés le début par petites notes tenues
-une écriture simple
Le tout est très frais et avec beaucoup de saveurs.
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Une charge anti-bourgeoise à la Chabrol qui tombe dans la caricature, une intrigue et un dénouement attendus, des personnages sans épaisseur, peu crédibles, une intrigue bien plus ordinaire que celle promise par le titre, loin des surprises de Bambi Bar ou de Cutter.

Et pourtant, subsistent l'efficacité et la force de frappe de cette écriture minimaliste, de cette narration tendue et millimétrée qui font que le livre se lit d'une traite (bon, en même temps il fait 100 pages).
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dans une petite ville de province, une famille modeste vie simplement jusqu'au jour où réapparaît un cousin qui sort de prison pour avoir commis un viol 15 ans plus tôt. La mère est inquiète pour sa fille et essaie de tout faire pour mettre hors de nuire ce cousin gênant jusqu'au jour où éclate "un drame".
Très court roman, bien mené sans phrases ni mots inutiles jusqu'au bout du livre. Un fait divers, hélas, qui pourrait se produire partout.
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Je trouve ce roman un peu moins réussi que d'autres du même auteur car les personnages y sont moins troubles, la vision plus manichéenne. On pourrait se croire dans un film de Chabrol : petite ville de province, notable bien établi, en apparence au-dessus de tout soupçon mais...Mme Rebernak ne veut pas recevoir son cousin Freddy qui sort de prison car elle se méfie de lui. Elle cherche aide et appui auprès du notaire qui lui a déjà fourni son travail. le choix n'est peut-être pas judicieux.
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A sa libération de prison, un homme retourne dans son village et va voir sa cousine. Cette femme, pour protéger son fils et sa fille va immédiatement voir les autorités pour qu'il reparte. Mais personne ne peut ou ne veut faire quelque chose. Désespérée, elle va voir le notaire du village qui est aussi le père du petit ami de sa fille. Plus tard, ce notaire s'en prend à sa fille, essaie de l'embrasser alors qu'il a raccompagne avant de la violer. La mère va alors s'occuper elle-même du notaire avec l'aide de son cousin. Bon tableau des relations dans un petite ville de province, mais si ici le trait est poussé à l'extrême.
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Loin de la ville, dans un petit bourg, Madame Rabernak élève seule ses deux adolescents. Très protectrice, elle suit de près les activités de son fils (étudiant qui se fait un peu d'argent de poche en travaillant dans une station service) et de sa fille Clémence, une jeune adolescente davantage attirée par les sorties et son petit ami, le fils du notaire. Lorsque son cousin Freddy va venir sonner à leur porte, c'est surtout pour sa fille que Madame Rabernak va trembler. Bien qu'il ait purgé sa peine de prison, cette dernière ne peut oublier ce qu'il a fait à l'amie de Clémence quinze ans plus tôt et ne cesse d'imaginer ce qu'il pourrait faire aujourd'hui à sa « petite fille ». Son seul souhait est qu'il disparaisse le plus loin possible. Rongée par cette angoisse, elle va se confier à un vieil ami, le notaire du village...
Encore une fois Yves Ravey nous propose un livre très court mais qui n'enlève rien à son intensité. La difficulté est d'en parler sans trop en dévoiler ; le mieux c'est de vous laisser emporter par les premières pages qui rapidement défileront jusqu'à la dernière.
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D'un style sec, acéré, agacant, l'auteur nous laisse à penser que le coupable est bien celui que l'on croit puisque les faits sont là. Et pourtant, doit-on se laisser aveugler par ce qui est somme toute très voyant ? Une découverte symathique de cet auteur.
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Un roman très court qui se lit vite.
Une sorte de polar / thriller bien écrit, quoique de façon un peu neutre à mon goût, avec une histoire bien trouvée et ficelée (même si relativement classique, hormis la position particulière du narrateur).
On se croirait dans un Chabrol version 70's.
Plaisant mais rapidement oubliable.

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