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3,4

sur 227 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Freddy, simple d'esprit, sort de prison apres quinze ans, purgés pour le viol d'une enfant de maternelle, camarade de classe de la fille de sa cousine Madame Rebernak.Sa libération met mal à l'aise cette dernière, qui craint pour sa fille désormais adolescente, car Freddy persiste à roder dans les parages....Mais les choses ne sont pas ce qu'elles paraissent....
Alternant récit à la troisième personne et celui du narrateur, fils de Mme Rebernak, avec des dialogues noyés dans le texte, une prose trés précise et trés simple ,sans psychologie,à la limite du minimalisme,un excellent mini-thriller de 108 pages,avec un parfum des films de Chabrol.
Publiée aux Éditions de Minuit ( pour vous préciser le ton),une lecture facile et trés agréable !
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De l'art de faire court…

108 pages en format poche et écrites gros. C'est maigre, et pourtant, il n'en faut pas beaucoup plus à Yves Ravey pour nous plonger dans une délectable histoire chabrolienne, avec Un notaire peu ordinaire. Une histoire simple, aurait dit Sautet. Mais pour cette deuxième incursion chez Ravey, je suis à nouveau bluffé par la singularité et l'efficacité du style, comme par ces ambiances qui persistent quelques temps une fois le livre refermé.

Elle est bien bonne cette Madame Rebernak, élevant seule fils et fille grâce à ses ménages, dans ce village de province où chacun lui veut du bien - mais de loin -, à l'image du notaire si bon autrefois lors du décès de son mari. Mais quand le cousin Freddy sort de prison après avoir purgé sa peine pour le viol d'une petite fille du village et revient rôder dans les parages, elle tremble pour sa fille, la Rebernak.

Point besoin d'en dire plus : en deux pages, l'atmosphère est posée et les conditions du drame à venir affichées. Dans un rythme faussement ralenti, Ravey installe peu à peu une tension et un doute sur ce que cache chaque personnage de son intrigue sordidement banale. Au passage, il trouve l'occasion de lancer quelques traits au vitriol sur la simplicité des gens simples (c'est voulu), la duplicité des notables de province ou les limites apparentes de la présomption d'innocence. Jusqu'à ce que les masques tombent…

C'est court, c'est simple, c'est bon.
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Quelque part en France. Un faubourg, un café, la place de l'Abbaye, une église, un lycée, la belle maison du notaire, la petite maison neuve avec véranda, la rivière dans laquelle on pêche, sur les berges de laquelle on bronze, la maison de retraite, un collège. Une sale histoire qui remonte à une quinzaine d'années. Et le commissaire Maigret.

Non, même pas vrai. Pas de Maigret. Même pas vrai mais cela aurait pu. Car il y a du Simenon chez Ravey. Ainsi que du Chabrol. le petit monde provincial, replié sur lui-même, s'asphyxie un peu dans les jolis jours de juin. Croqué au plus près par une plume scandaleusement simple, analysé dans ses moindres détails, le huis-clos qui n'en est pas un (on se promène dans le village à pied, en voiture noire, en coupé sport, en cyclomoteur) oppresse comme s'il était huis-clos. Rien à faire, la promenade n'est en rien digestive. Pas plus qu'elle n'est vivifiante.

Mère poule et mère courage, la veuve Rebernak élève ses deux adolescents, fils et fille (le choix du roi), en exerçant la profession d'agent d'entretien dans le collège depuis le décès de son serrurier de mari, ami du notaire peu ordinaire. L'arrivée de Freddy (sans griffe mais tout aussi malvenue) la chiffonne. Pour sa défense, son cousin vient de purger une peine de prison de quinze années suite au viol d'une gamine du village. Elle ne pardonne pas, met toute son énergie à le faire retourner d'où il vient (au mieux) ou le faire bannir du coin (au pire). Elle n'en veut pas de cette parenté encombrante. Elle craint pour sa Clémence (sa fille, pas son sentiment). D'ailleurs, l'éducateur judiciaire n'obtient rien de sa clémence sauf un paquet de chemises du défunt et une paire de souliers. La réinsertion, elle s'en fout Madame Rebernak. Elle n'a d'yeux que pour sa progéniture.
Que Freddy ne s'approche pas de Clémence qui prépare son bac au côté de son petit ami Paul, lequel s'avère fils de notaire peu ordinaire.

L'intrigue avance en ligne droite. Pas d'aller-retour. Sur le trajet, la veuve subodore les dangers. le fils raconte. La panique maternelle guette. La narration tendue ne s'assouplit jamais. La phrase sans atour superflu parle de ces rapports de force sociaux auxquels on peut se soumettre mais contre lesquels on peut toujours se révolter.

La rébellion survient dans une déflagration. Que l'on approuve parce que…
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Dans ce court roman très bien écrit, Yves Ravey instaure d'emblée une tension qui monte, qui monte, sur un faux rythme lent, puis ça bascule jusqu'à la chute finale.
C'est finement ciselé, par petites touches, en peu de mots, mais tout est dit sur les préjugés dans une petite ville de province et sur le fait qu'il est plus facile d'accuser un simple d'esprit qu'un notaire…
Je conseille la lecture de ces 108 pages qui ne laissent pas indifférents.
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=> Intrigant

=> Angoissant

=> Captivant

=> Embarrassant

=> Serrer les dents

=> Espérant

=> Profitant

=> Bien trop tardivement

=> Naïvement

=> Urgemment

=> Familialement

=> Finalement

=> Intéressant

=> Non Excellent !
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Un petit roman ou une nouvelle? Cela ne change pas l'intérêt de ce récit court, bien construit avec quelques personnages et une intrigue concentrée sur une période courte. C'est le fils de Martha Rebernak qui raconte un histoire où apparaissent Clémence, sa soeur, Freddy le cousin qui sort de prison, le notaire et son fils Paul. L'inquiétude de la mère pour sa fille la conduit à vouloir la protéger de la gent masculine, mais le danger est-il là ou il est le plus évident ?
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Quatrième roman que je lis de cet auteur découvert depuis peu et toujours un grand plaisir de retrouver cette plume concise qui cache le drame avec une apparente légèreté .

Madame Rebernak voit réapparaître son cousin Freddy . Ce dernier sort de prison et si il a purgé sa peine, il n'est pas pour autant pardonné par sa cousine, qui voit en lui un potentiel danger pour sa fille Clémence. Pour se protéger de son cousin, elle va naturellement se tourner vers le notaire de sa petite ville.

Quand on a déjà lu Yves Ravey, on se doute que l'affaire est plus complexe que ce qu'elle veut bien paraitre. Et c'est ainsi qu'on est embarqué pour quelques heures de lecture prenante, au fil de l'écriture toujours efficace dans sa sobriété d'Yves Ravey.
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Après la très belle découverte de Taormine le dernier roman d'Yvez Ravey, j'ai décidé de poursuivre la lecture de cet auteur.

J'ai eu la chance de rencontrer Yves Ravey il y a 1 semaine à la Foire du Livre de Brive et j'ai pu discuter avec lui de ce qui m'avait plut dans Taormine. Il m'a conseillé Un notaire peu ordinaire.

J'ai retrouvé dans ce récit ce que j'ai aimé dans Taormine. une intrigue qui paraît simple, des dalogues et une écriture efficaces, un mécanisme qui s'installe et mène inéluctablement vers un drame qui n'est pas tout à fait celui auquel on s'attend.

Madame Rebernak apprend avec stupéfaction la sortie de prison de son cousin Freddy. Elle craint que Freddy ne s'en prenne à sa fille Clémence maintenant adolescente et lorsque Freddy vient lui demander de l'héberger ses craintes s'amplifient.
Il faut dire que Freddy a été condamné suite au viol d'une jeune fille quelques années auparavant.
Veuve, Madame Rebernak, doit prendre en main la sécurité de sa famille.
Elle va donc solliciter la gendarmerie, partager ses craintes avec l'éducateur de justice en demandant que Freddy quitte la ville et soit interdit d'y revenir.
Elle ne sera écoutée ni de l'une ni de l'autre. Freddy a eu une attitude exemplaire en prison et rien ne peut lui être reproché. Il a purgé sa peine et est donc libre.

Un récit court dans lequel Yves Ravey installe la singularité de ses personnages dans un style efficace qui, l'air de rien, laisse monter la tension.
Une réussite.

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🚗 « Nous prenions une tisane de tilleul à la fleur d'oranger. La sonnette a retenti. Ma mère a cessé de coudre. Puis elle s'est remise à son ouvrage. Au second coup de sonnette, elle a posé le chemisier de ma soeur sur la boîte à aiguilles, et elle s'est levée. La porte de notre véranda encombrée de pots de géraniums était fermée. Ma mère a longé le couloir et tourne la clé : mon cousin Freddy est apparu sur le seuil. »
(P.8)

🚗 La décapotable rouge du notaire vadrouille inlassablement dans le village. À son allure et au sourire qui le caractérise, on devine la satisfaction, la fierté, la complaisance de ceux qui ont tout, ceux qu'aucun reproche ne pourrait atteindre, qu'aucune critique ne blesserait. A en juger aux jeunes filles qui crient de joie à l'arrière de sa rutilante voiture, il y aurait pourtant de quoi… il faut dire que son fils Paul a beaucoup d'amis, et il faut bien rendre service pour aider toute cette clique à se déplacer d'un endroit à l'autre. Clémence n'échappe pas à la règle, la petite amie de son fils est vraiment belle… Ah, les adolescents… !

🚗 Pendant ce temps-là, la mère de Clémence et du narrateur redoute terriblement le retour de Freddy… Les accusations qui l'ont mené en prison étaient pourtant graves, mais il faut croire qu'une bonne conduite peut libérer de toutes sortes de chaînes… Si le pardon se mérite, il est pourtant des actes qui ne sauraient être excusés, quelle que soit la soif de rédemption et tous les efforts qu'on y met. Alors on erre, on est exclu et on observe : finalement, de l'extérieur, les rôles s'inversent, les masques tombent… le temps est long certes, mais la patience paie toujours…

🚗 le soleil estival baigne ce petit village dans lequel se trame un drame. Les corps se dénudent, les cheveux volent au vent, les regards se croisent. La méfiance se mêle à la séduction, la violence à la peur, le silence aux cris. Que cache un sourire, un poste haut placé, une famille irréprochable ? Peut-être les pires intentions, un accès de folie, un être manipulateur ? Qu'importe, n'oubliez jamais ceci : méfiez vous bien des apparences…!
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Quand Madame Rebernak voit arriver son cousin Freddy, sorti de prison après treize ans pour le viol d'une petite fille, elle commence à s'inquiéter pour sa fille adolescente Clémence et même pour son fils.
Pourquoi revient-il ici, comment l'empêcher de tourner autour de sa maison ?
Inlassablement elle va tout faire pour surveiller sa fille (elle est souvent chez le notaire car elle flirte avec Paul, le fils), jetant par la même occasion un oeil sur les allées et venues du cousin.
Mais Clémence est à un âge où l'on n'aime pas être surveillée et sa mère ne peut pas toujours savoir exactement avec qui elle est.
D'ailleurs n'est-elle pas en sécurité avec Paul et son père ?
C'est bien son cousin qui l'inquiète...


En une centaine de pages, l'auteur réussit à créer un climat très inquiétant et on ne lâche pas ce récit, persuadé que ça va mal se terminer...
Bien sûr ce n'est pas de la manière que l'on imaginait et l'auteur a beaucoup de talent pour distiller l'inquiétude dans cette province tranquille et traditionnelle en peu de pages et avec un style minimaliste.
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