AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de iris29


J'ai pris ce roman classé "cosy mystery français" , uniquement parce qu'il se passait à Fontainebleau , ce en quoi j'ai été très déçue !
Je ne connaissais pas l'auteur qui, parait-il , est une voix de France Inter.
On est dans un cosy mystery, au sens où ce n'est pas une enquêtrice professionnelle qui enquête (encore que la dame était professeur de droit pénal et de criminologie., " une criminologue de premier plan réguliérement invitée sur les plateaux télé" ..).

La dame cuisine fort bien, et les personnages passent leur temps à manger des patisseries incroyables, mais il n'y a pas d'humour.
Le ton serait plutôt à la prétention, la pédanterie. Car outre des citations à chaque début de chapitre ( ce qui est courant et sympathique ) , l'auteur alourdit son propos , en nous balançant des réflexions et noms de penseurs, philosophes etc, toutes les quatre lignes . ( du moins , c'est l'impression que j'ai eu ! )
[ "Mona et Lucas restérent sur place pour mieux sentir l'esprit des lieux, et pour " explorer le cosmos qu'est une maison ", pour reprendre l'idée de Gaston Bachelard. ]
ou page 128 :
[ - Elpis ?
- Oui, Elpis, la personnification grecque de l'espoir. ]
Je vous passe le passage sur "La Recherche" de Proust...
On sent l'auteur très cultivé mais est-il besoin d'en faire étalage ? On est sensé être dans un style littéraire léger !


Mais peut-être a t-il voulu montrer qu'on était entre gens de bonne compagnie, les personnages principaux ont tous de “jolies” professions. Et ça aussi , ça participe au fait que le ton est un peu pédant. On est dans la haute bourgeoisie et on sent que l'auteur s'y complait.
La lectrice que je suis n'a senti aucun second degré, aucune distance, aucun coup de griffe ! Tout est diablement sérieux, les classes sociales sont délimitées. Il y a d'un côté les riches et de l'autre une femme de ménage, d'origine gitane , qui s'appelle Ines, qui vit avec sa mère et ses "gosses". Tante Alice la traite comme une amie , une amie qui serait quand même sa femme de ménage ( donc pas tout à fait une amie, mais une amie quand même ... ). L'autre fille du peuple , c'est la chargée de l'enquête, Mona Belgazzi dont le père ex-commissaire s'est extrait de son milieu à la force du poignet.
Inés et Mona contre les Alice, Paul, Arthur , Victoire de Rosemonde, Agathe Saint- Vincent, Olivia , n'ont décidemment pas la même vie .
[ " Olivia récupéra son coupé Mercedes garé sur le parking municipal de Valmont-sur Loing et fila vers sa maison de campagne dans l'ouest des Yvelines - un corps de ferme de style anglo-normand bordé d'un bois de hêtres et d'un étang naturel, paradis des hérons et des libellules, où l'attendait son vieil ami historien de l'art, Peter Brandy Il possédait les clés de la propriété et venait à sa guise pour rédiger des livres consacrés aux peintres scandinaves du XIX ° siècle. " ]
Mais à quoi ça sert de nous donner le curriculum vitae d'un mec qu'on ne revoit pas dans le bouquin ?

Pour les menus, c'est pareil, l'auteur nous détaille tout : "crozes-hermitage", "chocolat gianduja"...
Les cadeaux sont envellopés dans "un paquet en furoshiki, une technique d'emballage japonnaise dans un tissu ". Rien n'est simple, tout est est snob et étalage de culture. Et surtout: ça s'accumule; c'est horripilant.

Autre grief : j'en ai un peu marre qu'on me bassine avec le "wokisme prise de tête " dans chaque livre que je lis. le neveu de tante Alice, est psychologue de métier , et pourtant , lui , il ne sait pas trop où il en est : préfére-t-il les hommes ou les femmes ?
Et puis d'ailleurs en vrai , il préférerait ne plus être un "être sexuel," et n'avoir que des relations platoniques..
Pourquoi "définir" tout ça , que l'auteur nous dise juste qu'il est célib' pour le moment et puis basta ! ( Pour ce qu'on le voit, ça suffit très bien.)

Il aurait été intéressant de capter l'ambiance de cette région riche en haras, en magnifiques propriétés, d' opposer cela aux gens plus “normaux”, aux touristes, aux étudiants venus du monde entier qui font vivre Fonty ... d'appuyer sur le ressort comique du snobisme.
Il aurait été intéressant aussi d'opposer Fontainebleau et Melun ( ville très proche, beaucoup plus modeste en termes de "fortunes") , de parler (vraiment) de la forêt , de ses particularités (sable et rochers), mais non, à croire que l'auteur n'a pas dépassé les parkings !

On n'a pas dû vivre Fontainebleau de la même façon...
Bref , je n'ai pas trouvé ce que j' étais venue chercher dans ces pages.
La fin nous prend en otage pour une future suite (en vente dans les meilleures librairies, of course ! ).
Commenter  J’apprécie          569



Ont apprécié cette critique (53)voir plus




{* *}