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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans cette oeuvre d'émancipation, on est dans un Paris qui a été détruit par un cataclysme planétaire et qui tente de se reconstruire dans une société qui contrôle le moindre faits et gestes dans un style qui rappelle Fahrenheit 451 ou encore l'excellent Bienvenue à Gattaca. Il n'y a plus assez d'eau pour les habitants. La pénurie doit être gérée par des fonctionnaires zélés.

L'héroïne va se rendre compte à ses dépends que le simple fait de faire pousser un plant de tomate peut conduire à la peine de mort car cela met en péril la sécurité de toute la communauté.

Il est dommage que le style graphique tout comme l'héroïne soit si froid. Cela est sans doute voulu mais cela n'emporte pas l'adhésion. Pour le reste, c'est plutôt bien vu.
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La tomate est une bande dessinée de science fiction au propos original et terriblement actuel : dans un futur proche est née une société neuve, aseptisée et contrôlée ou chaque trace du passé est méthodiquement détruite... jusqu'au dernier brin d'herbe. Mais un jour une employée à "l'effacement du passé" (en clair, brigade de destruction de tout objet issu du passé) trouve un sachet de graines et décide de les faire germer. Un acte profondément révolutionnaire et criminel selon certains... car oui, dans cette ville nouvelle la nature n'a pas le droit de cité. En bref, une anticipation glaçante de la folie humaine.
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La tomate. C'est un titre plutôt sobre qu'a choisi le duo formé par Anne-Laure Reboul et Régis Penet pour intituler leur dernier ouvrage collectif. Les deux auteurs unissent leur talent respectif aussi bien aux dessins qu'au scénario pour livrer une bande dessinée qui navigue entre les eaux de la dystopie et du récit d'anticipation. Lettres it be est allé découvrir cette tomate et vous en dit un peu plus.


# La bande-annonce


Dans un futur aseptisé et indéterminé, la société est hiérarchisée en trois classes sociales distinctes. L'alimentation est devenue entièrement réglementée par des multinationales. Ce sont elles qui produisent et fournissent tout ce dont se nourrissent les citoyens, si bien qu'il est devenu strictement interdit de cultiver ses propres semences. Aujourd'hui, pour avoir découvert des graines de tomate et avoir osé les faire pousser chez elle, une jeune femme est emmenée devant les tribunaux. Ceci est l'histoire de son procès.


# L'avis de Lettres it be


C'est véritablement autour de l'appropriation du vivant sous toutes ses formes que s'articule cette bande dessinée. Même si le titre n'évoque pas véritablement tout cela, nous plongeons dès les premières planches dans une époque complexe, où les droits de tous ont (encore plus) été restreints. Dans un futur pas très lointain, l'alimentation est désormais sous le règne des multinationales qui régissent et répartissent tout. Celui qui s'oppose à ce cloisonnement des approvisionnements en subira les conséquences. Sauf que la menace viendra de l'intérieur, d'Anne, le personnage principal de ce récit à qui nous n'allons pas lâcher les basques un seul instant, que ce soit dans sa vie privée au côté de son compagnon, que dans sa vie professionnelle auprès de tous les malheureux dont la jeune femme doit s'occuper, du moins essayer.


C'est dans une salle d'audience que démarre ce récit. Une salle d'audience où se multiplient les clins d'oeil plus ou moins directs à d'autres récits, d'autres oeuvres, d'autres situations. A titre d'exemple, on apprend dès les premières cases le nom de famille du personnage principal : Bréjinski. Pourquoi ne pas y voir par là une homonymie (presque) parfaite avec Zbigniew Brzeziński, politologue célèbre à travers le monde pour son livre le Grand Echiquier (réactualisé en le Vrai Choix en 2004) et à qui l'on doit l'idée « que l'amélioration du monde et sa stabilité dépendent du maintien de l'hégémonie américaine. Toute puissance concurrente est dès lors considérée comme une menace pour la stabilité mondiale. » Et en effet, cette idée va vite se vérifier page après page, au fur et à mesure de l'apprivoisement d'Anne dans notre esprit où nous allons vite apprendre que cette dernière soutient un système qu'elle s'apprête bientôt à ronger de l'intérieur. Un soutien qui va dans le sens d'une hégémonie de façade à maintenir en vue de conserver la stabilité du système dans lequel elle vit … C'est peut-être tiré par les cheveux sur cette interprétation, mais force est de constater que le récit nous amène à repenser à bon nombre d'autres oeuvres du genre, des grands classiques comme 1984 inévitablement, jusqu'à d'autres oeuvres peut-être moins évidentes.


Sans tomber dans l'idéologie écologique plutôt facile (ce qui semble déjà être un grand point positif tant la chose se fait rare), Anne-Laure Reboul et Régis Penet délivrent un ouvrage plutôt réussi, un récit dystopique très proche de nous et qui amène à plusieurs réflexions. Même si l'absurdité semble l'emporter dans les premières pages (difficile de croire que le sujet principal ne sera autre qu'une … tomate), les différentes pièces du puzzle se mettent bien en place et on sombre délicatement du côté obscur de la force.


Retrouvez la chronique dans son intégralité sur le site de Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Anne Bréjinski, membre du deuxième cercle, service d'épuration d'objets, comparaît devant le tribunal pour répondre du crime qu'elle a commis, qui « a mis en péril les fondements de la société ».
Interrogée, elle fait le récit de la journée avec laquelle tout a commencé. Comme d'habitude, elle s'est rendu dans le troisième cercle, où remontent régulièrement à la surface des objets d'avant, désormais interdits de séjour : oeuvres d'art, livres etc. Ils lui sont signalés par la population locale, terrée dans des immeubles abandonnés et son rôle consiste à les « retrancher », c'est-à-dire à les rapporter à son bureau pour les éliminer, ce qu'elle a grand plaisir à faire (« Et une merde de moins sur cette terre ! »). Ce jour-là, elle a récupéré un sachet de graines et, bien que se sachant dans l'illégalité, elle l'a conservé…
De l'environnement dans lequel vit Anne, si tant est qu'on puisse appeler vivre ce mode de fonctionnement où la marge de manoeuvre individuelle se restreint jusqu'à devenir inexistante, on ne saura que ce qui nous est donné à voir, à travers un graphisme qui en saisit parfaitement l'implacable rigueur. Rien sur le comment on en est arrivé là, ce qui donne au récit un caractère de fable hors du temps (la même impression que j'avais eue en lisant « La loterie »), où il faut plutôt ressentir, avec une espèce de fascination morbide, le message de fond que chercher la vraisemblance.
Ici, la mise en garde est pour le moins claire, avec ce système totalitaire qui scinde la population en couches (cercles) bénéficiaires ou pas de ses « largesses » et la prive de sa liberté de penser-décider-créer, en n'hésitant pas à s'abriter derrière des motifs de sauvegarde des personnes (je pense au rationnement de l'eau, devenue une denrée ultra protégée). On notera aussi la conviction de certains, comme le mari d'Anne, du bienfondé des dispositifs de contrôle mis en place, qu'ils n'ont de cesse d' « améliorer ». Anne elle-même, personnage pas très sympathique quand on y regarde de plus près, ne trouve pas grand-chose à redire, au contraire, à la situation existante : elle semble ne commencer à s'inquiéter du contrôle psychique envisagé à grand échelle que lorsqu'il risque de l'amener à être percée à jour, et si elle joue le rôle d'un grain de sable dans les engrenages du système, c'est presque malgré elle.

Impitoyable et glaçant !

Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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Une BD d'anticipation, un peu dans la lignée du roman : « 1984 » de George Orwell, cette histoire nous fait réfléchir aux questions de notre société : problèmes écologiques, génétiques, pouvoir oligarchique et inégalités. Certes la vision du futur qui nous est présentée est peu radieuse, mais comme souvent pour les oeuvres de ce genre il s'agit d'électrochocs. le scénario est vraiment très bien mené et l'atmosphère (rendue aussi par les choix des couleurs) est remarquable.
Nathalie - Médiathèque de Monaco
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Nous sommes à un procès. Celui d'Anne, jusque là une irréprochable citoyenne. Anne travaille au service d'épuration, c'est-à-dire qu'elle s'occupe de récupérer toutes sortes d'objets considérés comme dangereux pour les retrancher (= les détruire). C'est ainsi qu'elle débarrasse le monde de la Joconde par exemple...
Un jour comme un autre, elle est appelée pour récupérer un objet. Sauf que quand elle le prend en main, un deuxième objet s'en échappe. C'est un sachet de graines de tomates. Elle va cacher son petit trésor à son responsable, puis à son conjoint. Jusqu'à ce qu'elle se fasse prendre.

Une BD à l'esthétique épurée et maîtrisée. Différentes nuances de couleurs sont utilisées selon qu'on soit dans le procès, chez l'accusée, ou à l'extérieur en mission.
C'est un monde où les gens vivent, mais rares sont les accès de joie, les moments où ils sourient. le seul moment où l'héroïne s'illumine, c'est quand elle assiste à la pousse de ses tomates. La tomate est ainsi la seule note de rouge dans ce monde gris, plat et monochrome où doit être maîtrisé, y compris l'esprit d'autrui.
L'univers présenté aurait gagné à être plus développé, mais en one-shot, ce n'est déjà pas si mal.
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Une très bonne lecture avec de subblime dessin bien soigné et vraiment agréable a l'oeil dans un futur remplis de bons sentiments et notre héroïne touchante une belle oeuvre bien courtoise et un brin dramatique vraiment superbe a consommer avec modération
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