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3.45/5 (sur 69 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Drôme , 1976
Biographie :

Anne-Laure Reboul est titulaire d'un DUT Information-communication ("métiers du livre") de l'Université Pierre-Mendès-France - Grenoble (1994-1996).

Après une vingtaine d’années passées à Lyon, elle ouvre la librairie "Sauts et Gambades" à Dieulefit, en 2014.

"La tomate" (2018), dessiné par Régis Penet, est son premier album.

Source : Sarbacane
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Bibliographie de Anne-Laure Reboul   (4)Voir plus

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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Allez, ma fille, on arrête de transpirer et on se concentre, c’est maintenant que tout se joue. Quand je pense que je vais dîner avec toutes ces sommités de la culture dont le DG de la plus grosse boîte événementielle de France. Sacré coup de pouce du destin, tout de même. Surtout, ne pas tout gâcher. Nous n’avons jamais été aussi proche du but. Et si nous suivons notre plan à la lettre, nous signons dès ce soir notre contrat de responsable com’ chez FP Events. Plus qu’une marche à gravir, Louise ! Une seule ! récapitulons : tu sonnes, facile. Tu tends la bouteille de champagne à ton hôte, avec un sourire gracieux. Voi-là. Mais remercier pour l’invitation serait bienvenu, on la refait. Encore merci pour l’invitation. Bien, une fois introduite parmi les sommités, tu observes et tu participes à la conversation avec légèreté et à-propos. N’oublie pas de placer l’anecdote si cocasse sur Véro de l’urbanisme qu’on a répétée hier soir. Et tu soulignes les saillies de l’assemblée d’un rire cristallin et intelligent. Hi hi ! Bon, ça manque de naturel, mais une fois en situation, ça devrait passer. On entre ensuite dans le vif du sujet. Grâce à de discrets pas chassés, tu te faufiles parmi les sommités jusqu’à monsieur FP Events.
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Cher journal, j’ai un quart de siècle aujourd’hui et un immense élan de gratitude envers la vie. Si je dois établir un bilan, à vingt-cinq ans, j’ai un emploi stable, une amie fidèle et fantasque et un compagnon amoureux comme au premier jour. Certes je ne nie pas que l’on peut toujours s’améliorer. Il ne s’agit pas de se reposer sur ses lauriers : ce serait verser dans la paresse ou l’orgueil, et nous ne voulons ni l’un ni l’autre. Non, nous devons tendre vers le meilleur tout en restant une belle personne. Par exemple, ce travail à la mairie, avouns qu‘on s’y encroûte un peu. Ne serais-je pas plus utile si je mettais mes qualités professionnelles au service d’une boîte de com, par exemple ? C’est comme Rozanne. Je l’adore, mais il faut bien convenir que ça ne vole pas très haut. J’écris ces lignes avec beaucoup d’amour. Mais je suis consciente de ses limites et m’ouvrir à d’autres cercles que son groupe d’alcooliques altermondialistes (à leur âge, c’est ridicule) contribuerait à m’élever un peu plus. Ils ne sentent pas toujours très bon. En vérité, pourquoi devrais-je perdre mon temps avec ces révolutionnaires d’arrière-cuisine ? Qu’est-ce qui m’oblige à écouter leurs diatribes incohérentes et leurs petits trucs et astuces pour conserver le RSA ? C’est tellement petit ! Et en parlant de petitesse, c’est la transition parfaite pour faire un état des lieux sur ma vie de couple. Petitesse des conversations ! Petitesse des repas dans la belle-famille ! Petitesse de notre appartement si pratique et si laid, n’ayons pas peur des mots ! Petitesse de nos aspirations communes, qui se limitent à décider où l’on va diner ce soir ! J’ai vingt-cinq ans aujourd’hui, et, pour des questions de survie, je dois m’extirper de cette existence de merde ! Allez, en selle, Louise ! Aujourd’hui c’est le premier jour du reste de ta vie !
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Évidemment, le bus est quasiment vide, mais madame s’installe tranquillement ici, quand j’ai un besoin criant d’intimité. Et bien sûr, madame est en surpoids et prend deux places, sinon c’est moins drôle. Holà, tout doux Louise. On avait dit : Pas de grossophobie. Dis donc, elle a l’air de vivre son IMC délirant de façon épanouie… C’est courageux, tout de même. Prenons-en de la graine. D’ailleurs, si elle peut assumer sa différence en toute sérénité, tu peux bien essuyer un peu d’eau sur ton pantalon, non ? Elle en a vu d’autres, elle, l’héroïne du quotidien. Brimades, moqueries, mise au ban dès son plus jeune âge… C’est dégueulasse… Et toi, tu te fais une montagne d’un rien. Tu me fais honte, Louise, tu e fais honte ! Elle sera sûrement soulagée de constater que les personnes norm… que tout le monde a ses petites failles. Quand je pense que j’ai failli céder à mes pulsions de privilégiée ! J’aurais été privée de cette belle rencontre. Morale de l’histoire : même les perdants de notre société ultra-normée peuvent être source d’inspiration. En toute humilité, merci pour cette leçon de vie, madame. Personne n’a jamais dû vous le dire, mais moi, je vous trouve très belle à votre façon. Et vos rondeurs sont ravissantes, audacieusement mises en valeur par le choix de cette robe à fleurs. Des tournesols, après tout, pourquoi pas ?
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Peut-être que je suis nulle en cul, en fait. Et si j’étais un mauvais coup ? Et si, depuis le début de ma vie sexuelle, je n’avais engendré que frustration et ennui ? Oh là là, peut-être suis-je le souvenir le plus désastreux de dizaines d’hommes ? Attends des dizaines, peut-être pas, tout de même.
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Eh oui, c’est bien moi, Louise ! Moi, débarrassée à tout jamais de la limace libidineuse qui me servait de concubin ! Moi, enfin en liberté ! Croyez-vous qu’elle pratique un sport ou un régime pour sculpter ce corps parfait ? Quel est donc son secret ? Et attendez de la voir en négociation professionnelle ! Quel bonheur ! La vie est tellement légère ! Si belle ! Si pleine de promesses et de joies ! À ce post-it libérateur : J’ai besoin de temps, ce n’est pas toi, c’est moi… Voilà qui est sans ambiguïté. Même ce demeuré comprendra que cette décision est sans appel. La force des mots, quand on y réfléchit, c’est quelque chose. Que n’y ai-je pensé plutôt ?
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Il y a quelques années, et aussi fou que cela puisse paraître, j’étais moi aussi désemparée. J’étais la risée de mes amis, qui n’appréciaient rien de plus que de me maintenir en situation d’échec. J’avais certes été courtisée par FP Events, mais pour un poste de subalterne qui ne correspondait en rien à mes aspirations. Et pour couronner le tout, je vivais une relation toxique avec un dégénéré de la pire espèce, qui n’avait de cesse de vouloir entrer par ma petite porte ! Savez-vous comment j’ai mis fin à mon enfer ? Trois lettres. N. O. N. Qui forment le mot magique Non. Non est le point de départ d’un chemin rempli d’opportunités. Dîtes non pour vous permettre de dire tous les oui possibles ensuite. J’ai dit non à ce pervers narcissique et je suis libre. J’ai dit à un bullshit job et aujourd’hui je suis à la tête de ma propre entreprise de communication, et nous allons couvrir la campagne présidentielle !
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Écoute, Rozanne, j’apprécie tes efforts, mais tu t’égares. Encore une fois, ta bêtise, certes fantasque et parfois charmante, prend le pas sur la réalité complexe d’une sélection à l’entretien d’embauche. Je te rappelle que tu vis de minimas sociaux depuis quelques années déjà et que tu macères dans tes rêves stupides de gloire dans le théâtre. Que tu vieillis et que les rondeurs qui s’installent sur tes hanches t’éloignent inéluctablement de tes fantasmes de jeune première. Ce n’est pas parce que tu glisses dans la déchéance, que je dois suivre ta pente, malgré notre amitié.
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Quel cœur pur, quelle âme innocente. Comment va-t-il s’en remettre ? Tout ça par ma faute ! Ça me donne le vertige, tout de même, le pouvoir que l’on sur la destinée d’autres personnes. En cet instant, cet homme a une vie de rêve, il m’aime et ne remet absolument pas notre histoire en question. Et dans, allez, un quart d’heure, ses chimères ne seront plus que cendres et larmes. Trois mots et tout est brisé. La misère sexuelle pour seul horizon, la solitude comme seule compagne. Quelle affreuse responsabilité ! Comment adoucir sa peine ? Je sais ! Nous allons lui offrir une dernière partie de jambes en l’air ! Et après, seulement après, nous lui annonçons la nouvelle. D’une part, parce que ce n’est que justice : après tout, il l’a bien mérité. Et d’autre part, parce qu’un homme est toujours plus serein dans ces moments-là, c’est bien connu. Dans sa torpeur post-coïtale, le message passera comme une lettre à la poste. Ma foi, Louise, ce plan me semble parfait !
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Est-ce que tes programmes, une fois implantés, pourront faire un rapport sur le passé des gens?
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Le sacrifice : une vertu aux échecs, un crime dans la vie.
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