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EAN : 9782385610296
104 pages
Oxymore Edition (17/01/2024)
3.56/5   8 notes
Résumé :
Dans cet album d'histoires courtes au ton souvent cynique, découvrez le quotidien tortueux de Louise où les échecs retentissants sont rois.

Jeune femme résolue et ambitieuse, Louise met tout en œuvre pour vivre un amour plus exaltant, s'entourer de relations plus gratifiantes, gravir l'échelle sociale... Malheureusement, elle se confronte à un ennemi sans pitié, qui l'entrave dans toutes ses démarches : son surmoi tyrannique, qui se nourrit des mult... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Non est le point de départ d'un chemin rempli d'opportunités.
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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Sa première édition date de 2024. Il a été réalisé par Anne-Laure Reboul pour le scénario, et par Régis Penet pour les dessins et les couleurs. Il comprend soixante-dix-neuf pages de bande dessinée.

Préambule : Louise écrit dans son journal. Elle a un quart de siècle aujourd'hui et un immense élan de gratitude envers la vie. Si elle doit établir un bilan, à vingt-cinq ans, elle a un emploi stable, une amie fidèle et fantasque et un compagnon amoureux comme au premier jour. Certes elle ne nie pas que l'on peut toujours s'améliorer. Il ne s'agit pas de se reposer sur ses lauriers : ce serait verser dans la paresse ou l'orgueil, et elle ne veut ni l'un ni l'autre. Non, elle doit tendre vers le meilleur tout en restant une belle personne. Par exemple, ce travail à la mairie, il faut avouer qu'elle s'y encroûte un peu. Ne serait-elle pas plus utile si elle mettait ses qualités professionnelles au service d'une boîte de com, par exemple ? C'est comme Rozanne. Elle l'adore, mais il faut bien convenir que ça ne vole pas très haut. Elle écrit ces lignes avec beaucoup d'amour. Mais elle est consciente de ses limites et s'ouvrir à d'autres cercles que son groupe d'alcooliques altermondialistes (à leur âge, c'est ridicule) contribuerait à l'élever un peu plus. Ils ne sentent pas toujours très bon. En vérité, pourquoi devrait-elle perdre son temps avec ces révolutionnaires d'arrière-cuisine ? Qu'est-ce qui l'oblige à écouter leurs diatribes incohérentes et leurs petits trucs et astuces pour conserver le RSA ? C'est tellement petit ! Et en parlant de petitesse, c'est la transition parfaite pour faire un état des lieux sur sa vie de couple. Petitesse des conversations ! Petitesse des repas dans la belle-famille ! Petitesse de leur appartement si pratique et si laid, il ne faut pas avoir peur des mots ! Petitesse de leurs aspirations communes, qui se limitent à décider où l'on va diner ce soir ! Elle a vingt-cinq ans aujourd'hui, et, pour des questions de survie, elle doit s'extirper de cette existence de nul ! Allez, en selle, Louise ! Aujourd'hui c'est le premier jour du reste de sa vie

Rester bons amis : Louise et son amoureux transi sortent du restaurant où ils ont dîné, et ils rentrent à pied vers son immeuble. Dans son for intérieur, elle s'admoneste : échec cuisant, très chère. Elle se parle à elle-même : elle avait pourtant tout bien préparé, et ce, depuis des jours. Mais non, la lâcheté a pris les rênes de la conversations (d'un ennui, d'un ennui !) de l'entrée jusqu'au digestif. Mille fois, elle aurait eu l'occasion d'annoncer la fin de cette histoire, et mille fois, elle a préféré se taire. À ce train-là, elle va finir par porter ses enfants. Cette perspective est-elle envisageable ? Non. Il faut qu'elle se décide à agir. L‘amoureux interrompt ses pensées en lui disant qu'il a bien remarqué son air et qu'il est sûr qu'elle pense à Véronique du service urbanisme. Elle lui répond qu'il la connaît bien, et elle repart dans son monologue intérieur en se morigénant d'être aussi nulle.

D'un côté un titre évoquant une forme de réflexion sur soi, de l'autre un dessin avec des annotations plutôt sur le ton de la dérision. En quatrième de couverture, un dessin de Louise perdue dans ses pensées profondes, entourée de termes évoquant les différentes formes de pression auxquelles elle est soumise : sororité douloureuse, victime de l'univers, conquête du monde, belle personne, ambition dévorante, surmoi tyrannique, injonctions sociétales, plans machiavéliques, échecs retentissants, stratégie bienveillante, affirmation de soi. le préambule de deux pages montre Louise en train d'écrire dans son journal, d'abord allongée sur le lit, puis assise à une table. le lecteur la voit commencer sereine, puis s'échauffer au fur et à mesure qu'elle devient plus critique envers elle-même, ou qu'elle aborde des sujets qui l'énervent. Pour enfin arborer un air résolu : c'est le premier jour du reste de sa vie. L'ouvrage se compose ensuite de cinq chapitres et d'un épilogue. Dans le premier, le lecteur peut voir Louise faire tout ce qu'elle peut, surtout dans sa tête, pour rompre avec son amoureux, transi et stupide comme le précise la couverture. Puis elle plonge dans les affres de l'angoisse parce qu'elle a menti sur ses toutes les lignes dans un curriculum pour répondre à une offre d'emploi. Ensuite elle se retrouve dans des toilettes nauséabondes alors qu'elle essaye de faire bonne impression dans une soirée chez un potentiel employeur très influent. Elle se retrouve après à voyager dans un bus avec une très grosse dame qui s'assoit à côté d'elle. Et enfin, elle savoure sa liberté reconquise avec le pouvoir de dire non.

De prime abord, les dessins présentent une forme épurée, très facile à saisir par l'oeil, avec une légère touche féminine dans la délicatesse des personnages, et une discrète influence manga très bien assimilée dans les visages, avec l'oeil un peu plus grand. le lecteur remarque rapidement que le dessinateur se plaît à ne pas dessiner la bouche de Louise. Cela fait sens : ce choix donne plus d'importance à son flux de pensée, en soulignant le fait qu'elle n'exprime pas à haute voix ce flux de doutes et de réflexions. Il est impossible de résister aux mimiques de Louise, qui, elles aussi, traduisent plus son état d'esprit qu'elles ne sont descriptives de la réalité physique de ses expressions de visage. Cela vient encore renforcer le ressenti de l'héroïne par comparaison avec les visages des autres personnages, qui restent dans une gamme d'expression modérée. L'artiste utilise une direction d'acteurs qui reste dans un registre naturel pour les mouvements et les postures, sans caricature comique, même quand Louise se retrouve dans des toilettes empuanties et qu'elle ne veut, pour rien au monde, être rendue responsable de ces effluves nauséabonds dont elle n'est pas à l'origine. Il sait donner une forme spécifique à chaque tenue vestimentaire en quelques lignes élégantes : le manteau clair de Louise et celui foncé de son amoureux avec des coupes bien distinctes, un sweatshirt avec une écharpe bariolée (même si la mise en couleurs se limite à la bichromie) pour Rozanne, le short et le long teeshirt de Louise devant son ordinateur chez elle, sa belle petite robe pour la soirée, la tenue décontractée de hôte, son sweatshirt noir et pantalon noir pour se rendre à entretien, son élégant tailleur pour promouvoir son livre, etc.

Le lecteur remarque que l'artiste représente avec la même précision légère les différents décors : la façade d'un restaurant, une rue avec ses immeubles, une terrasse de café, le bureau de Louise, sa voiture, la maison de son hôte, sa salle à manger et bien sûr ses toilettes, l'intérieur d'un bus, ou encore la salle de bain de l'appartement de Louise. Il note, ici et là, quelques accessoires du quotidien : le panneau des boutons de la cabine de l'ascenseur, la table de chevet avec ses pieds incurvés, le plan de travail de la cuisine de Louise, le panier en osier dans la salle de bain de son hôte, les barres de maintien dans le bus, ou encore le meuble de salle de bain de Louise dans lequel elle range tous ses produits. D'une certaine manière, Louise présente la nudité de son esprit au lecteur : son flux de pensées, sans filtre ni fard, ses pensées plutôt intimes que profondes, ou alors profondes dans le sens où elles proviennent des profondeurs de sa personnalité. Il découvre également la nudité de son corps dans la première histoire lors d'une relation sexuelle avec son stupide amoureux transi et dans la dernière histoire alors qu'elle prend un bain. Ces représentations ne génèrent pas de ressenti érotique, dans la mesure où son corps est représenté avec des traits de contour rapide, sans s'appesantir sur ses organes sexuels, quasiment chastement.

Le lecteur prend immédiatement Louise en sympathie, avec une petite pointe de pitié, parce qu'elle ne sait pas dire non, ou plutôt elle ne parvient pas à exprimer son désaccord, et même plus simplement sa volonté. Elle se met toute seule dans une situation intenable en ne parvenant pas à dire à son amoureux qu'elle souhaite le quitter. Pour se faire pardonner à l'avance de la souffrance qu'elle va lui occasionner, elle décide de lui offrir une partie de jambe en l'air mémorable, allant même jusqu'à lui demander d'entrer par la petite porte. Elle se laisse convaincre par sa meilleure amie de mentir effrontément sur son curriculum vitae en se vantant de compétences dont elle n'a pas le moindre début (spécialiste de l'art persan du Xe siècle, parlant couramment le mandarin). Elle se retrouve acculée dans les toilettes empuanties de la propriété d'un potentiel employeur. Sa voisine de bus est persuadée que Louise souffre d'incontinence urinaire. Pour couronner le tout, elle finit par accepter la présence de squatteurs envahissants dans son propre appartement, faute de n'avoir pas su dire non, ou au moins imposer des limites.

Le lecteur ressent une forte empathie pour cette jeune femme voulant bien faire, ne souhaitant pas faire du mal à autrui, tout en étant conscience de ses propres limites, de la médiocrité moyenne de sa vie. En même temps, il ne parvient pas à la plaindre car dans le préambule, elle brosse un portrait très positif de sa situation : emploi stable, amie fidèle, compagnon très amoureux, et un appartement confortable. Il se reconnaît bien en elle quand elle s'empêtre dans des raisonnements alambiqués qui la conduise à l'autodénigrement, à se conduire en dépit du bon sens, à rendre une situation désagréable de plus en plus humiliante pour elle et pour son amour propre. Il identifie bien ce sentiment très particulier : avoir conscience de sa propre gêne, et la sensation que chaque effort, chaque action pour s'en défaire ne fait qu'aggraver la situation.

Les auteurs donnent accès aux pensées profondes d'une jeune femme ayant tout pour être heureuse, sauf la confiance en elle, et le recul nécessaire pour éviter de s'enfoncer toute seule. le lecteur se trouve immédiatement séduit par les dessins fluides et faciles d'accès, par l'intimité avec Louise à la fois émotionnelle et physique. Il compatit de tout coeur, partagé entre un vague sentiment de supériorité sur cette jeune femme qui se fait des noeuds au cerveau, et celui d'être lui aussi passé par ces pensées profondes qui participent à rendre la situation plus humiliante. Trop navrant, trop vrai.
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Il y a 15 ans, naissaient et fleurissaient sur le net des Blog BD où de jeunes autrices comme Pénélope Bagieu, Margaux Motin ou Diglee nous narraient avec un humour caustique leur quotidien. J'ai eu l'impression de retrouver cela dans cet album d'histoires courtes composées par le duo Anne-Laure Reboul et Régis Penet.

La première s'est lancée en 2018 dans la BD avec La Tomate, puis très vite le succès et les collaborations sont venus et elle a enchaîné, rencontrant ainsi Régis Penet avec qui elle officie ici. Ce dernier a eu de nombreuses collaborations avec des grands noms comme Jean-BLaise Dijian ou Frédéric Lhomme et c'est intéressé aussi bien à des titres historiques, classiques, que plus mainstream. de ce duo naît une lecture des plus rafraîchissante mais également assez caustique où le regard posé sur la vie d'une jeune femme et les gens qui l'entourent est assez rude.

En à peine 5 chapitres, Anne-Laure capture le quotidien assez heurté de Louise, cette jeune femme qui en a marre de son quotidien où rien n'est exactement ce qu'elle aimerait et mériterait : son petit ami est fadasse, sa meilleure amie une profiteuse toxique, ses collègues de vrais beauf. Alors elle voudrait changer tout cela, mais cela demande une énergie qu'elle n'a peut-être pas.

Il ne faut clairement pas être déprimé ou mal dans sa peau et sa vie quand on lit Pensées profondes, car le texte est là pour faire écho à un quotidien peut-être vécu par le lecteur et peut faire mal. Rien de ce que cherche à faire Louise de réussit et elle se retrouve en quelque sorte coincée dans sa vie de merde. Mais cela est drôle à lire pour le lecteur car derrière les mésaventures de l'héroïne, il y a le ton et les dessins caustiques des auteurs. On rit des déboires crus de l'héroïne, de ce soir où elle souhaite rompre et finit par donner un plaisir inégalé à son conjoint en n'osant rien dire, en passant par cette scène rocambolesque dans les toilettes d'un diner d'entreprise où elle ne veut pas qu'on croit que c'est elle qui a tout dégueulassé, en passant par cette sortie en bus où sa voisine crie partout qu'elle a des fuites urinaires. C'est d'un drôle ! Ça décape.

Après, c'est quelque chose que j'ai déjà vu et je trouve que l'ensemble manque un peu de relief pour marquer sur la longueur. J'aimais suivre ce genre d'histoires autrefois parce que les autrices avaient développer un attachement entre elles et les lecteurs, c'était leur quotidien qu'elles racontaient. Ici, ce n'est pas le cas et ça se sent. On flirte avec des thèmes actuels comme la libéralisation sexuelle, la critique des amitiés toxiques, la non ambition professionnelle, et les problèmes dits féminins, mais ça manque de quelque chose en plus. Qui plus est, la lecture m'a semblé inachevée, comme si ce n'était que le premier épisode des aventures de Louise, or le volume est présenté comme un oneshot, ce qui m'a laissée sur une pointe de frustration.

Les dessins de Régis Penet, même s'ils sont parfaitement adapté au style du texte, ne m'ont pas marqué plus ça non plus. Ils sont assez lisses et passe partout, sans identité visuelle particulière. Et je ne suis pas fan du parti de tout teinter en gris bleu/vert rappelant le fameux Blue Monday, qui avait justement lieu 2 jours avant la sortie de l'album ^^!

Caustique album qui m'a rappelé mes lectures bloguesques de BD féminines des années 2010 où j'aimais suivre le quotidien railleur de certaines jeunes autrices. Ici, l'essai n'est pas totalement confirmé. J'ai aimé la rugosité des aventures et mésaventures de cette héroïne reine des déconfitures. J'ai moins aimé la forme qui m'a semblé un peu fade et passe-partout, m'empêchant de le trouver mémorable. Qui plus est je m'interroge : une suite est-elle prévue ?
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Vous êtes un peu timide, vous n'arrivez pas à dire « NON », vous culpabilisez sans cesse, vous vous laissez envahir ?

Cette bande dessinée est là pour vous !

Oh ! Elle ne vous proposera aucun traitement, aucune solution. Tout au plus, vous sentirez vous moins seul-e-s

C'est drôle (très), léger, un peu sexy, et ça raconte les affres de Louise qui, c'est décidé, commence à s'affirmer ! Maintenant !
Lien : https://www.noid.ch/pensees-..
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La révolution selon Louise

Anne-Laure Reboul et Régis Penet nous entraînent dans une comédie intimiste totalement barrée dans laquelle une jeune femme de 25 ans se remet profondément en question et décide d'envoyer valdinguer son petit ami trop gentil et attentionné, son boulot trop plan-plan et sa copine quelque peu toxique… Mais Louise ne choisit jamais la facilité et a un don pour élaborer des stratégies foutraques et alambiquées qui la mettent dans des situations improbables et rapidement inextricables…

Le dessin épuré et élégant colle parfaitement à cette histoire découpée en cinq courts récits délicieusement décalés qui nous donnent mille et une recette pour, à coup sûr, rendre sa vie plus désastreuse qu'elle ne l'est…

Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Allez, ma fille, on arrête de transpirer et on se concentre, c’est maintenant que tout se joue. Quand je pense que je vais dîner avec toutes ces sommités de la culture dont le DG de la plus grosse boîte événementielle de France. Sacré coup de pouce du destin, tout de même. Surtout, ne pas tout gâcher. Nous n’avons jamais été aussi proche du but. Et si nous suivons notre plan à la lettre, nous signons dès ce soir notre contrat de responsable com’ chez FP Events. Plus qu’une marche à gravir, Louise ! Une seule ! récapitulons : tu sonnes, facile. Tu tends la bouteille de champagne à ton hôte, avec un sourire gracieux. Voi-là. Mais remercier pour l’invitation serait bienvenu, on la refait. Encore merci pour l’invitation. Bien, une fois introduite parmi les sommités, tu observes et tu participes à la conversation avec légèreté et à-propos. N’oublie pas de placer l’anecdote si cocasse sur Véro de l’urbanisme qu’on a répétée hier soir. Et tu soulignes les saillies de l’assemblée d’un rire cristallin et intelligent. Hi hi ! Bon, ça manque de naturel, mais une fois en situation, ça devrait passer. On entre ensuite dans le vif du sujet. Grâce à de discrets pas chassés, tu te faufiles parmi les sommités jusqu’à monsieur FP Events.
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Évidemment, le bus est quasiment vide, mais madame s’installe tranquillement ici, quand j’ai un besoin criant d’intimité. Et bien sûr, madame est en surpoids et prend deux places, sinon c’est moins drôle. Holà, tout doux Louise. On avait dit : Pas de grossophobie. Dis donc, elle a l’air de vivre son IMC délirant de façon épanouie… C’est courageux, tout de même. Prenons-en de la graine. D’ailleurs, si elle peut assumer sa différence en toute sérénité, tu peux bien essuyer un peu d’eau sur ton pantalon, non ? Elle en a vu d’autres, elle, l’héroïne du quotidien. Brimades, moqueries, mise au ban dès son plus jeune âge… C’est dégueulasse… Et toi, tu te fais une montagne d’un rien. Tu me fais honte, Louise, tu e fais honte ! Elle sera sûrement soulagée de constater que les personnes norm… que tout le monde a ses petites failles. Quand je pense que j’ai failli céder à mes pulsions de privilégiée ! J’aurais été privée de cette belle rencontre. Morale de l’histoire : même les perdants de notre société ultra-normée peuvent être source d’inspiration. En toute humilité, merci pour cette leçon de vie, madame. Personne n’a jamais dû vous le dire, mais moi, je vous trouve très belle à votre façon. Et vos rondeurs sont ravissantes, audacieusement mises en valeur par le choix de cette robe à fleurs. Des tournesols, après tout, pourquoi pas ?
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Cher journal, j’ai un quart de siècle aujourd’hui et un immense élan de gratitude envers la vie. Si je dois établir un bilan, à vingt-cinq ans, j’ai un emploi stable, une amie fidèle et fantasque et un compagnon amoureux comme au premier jour. Certes je ne nie pas que l’on peut toujours s’améliorer. Il ne s’agit pas de se reposer sur ses lauriers : ce serait verser dans la paresse ou l’orgueil, et nous ne voulons ni l’un ni l’autre. Non, nous devons tendre vers le meilleur tout en restant une belle personne. Par exemple, ce travail à la mairie, avouns qu‘on s’y encroûte un peu. Ne serais-je pas plus utile si je mettais mes qualités professionnelles au service d’une boîte de com, par exemple ? C’est comme Rozanne. Je l’adore, mais il faut bien convenir que ça ne vole pas très haut. J’écris ces lignes avec beaucoup d’amour. Mais je suis consciente de ses limites et m’ouvrir à d’autres cercles que son groupe d’alcooliques altermondialistes (à leur âge, c’est ridicule) contribuerait à m’élever un peu plus. Ils ne sentent pas toujours très bon. En vérité, pourquoi devrais-je perdre mon temps avec ces révolutionnaires d’arrière-cuisine ? Qu’est-ce qui m’oblige à écouter leurs diatribes incohérentes et leurs petits trucs et astuces pour conserver le RSA ? C’est tellement petit ! Et en parlant de petitesse, c’est la transition parfaite pour faire un état des lieux sur ma vie de couple. Petitesse des conversations ! Petitesse des repas dans la belle-famille ! Petitesse de notre appartement si pratique et si laid, n’ayons pas peur des mots ! Petitesse de nos aspirations communes, qui se limitent à décider où l’on va diner ce soir ! J’ai vingt-cinq ans aujourd’hui, et, pour des questions de survie, je dois m’extirper de cette existence de merde ! Allez, en selle, Louise ! Aujourd’hui c’est le premier jour du reste de ta vie !
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Il y a quelques années, et aussi fou que cela puisse paraître, j’étais moi aussi désemparée. J’étais la risée de mes amis, qui n’appréciaient rien de plus que de me maintenir en situation d’échec. J’avais certes été courtisée par FP Events, mais pour un poste de subalterne qui ne correspondait en rien à mes aspirations. Et pour couronner le tout, je vivais une relation toxique avec un dégénéré de la pire espèce, qui n’avait de cesse de vouloir entrer par ma petite porte ! Savez-vous comment j’ai mis fin à mon enfer ? Trois lettres. N. O. N. Qui forment le mot magique Non. Non est le point de départ d’un chemin rempli d’opportunités. Dîtes non pour vous permettre de dire tous les oui possibles ensuite. J’ai dit non à ce pervers narcissique et je suis libre. J’ai dit à un bullshit job et aujourd’hui je suis à la tête de ma propre entreprise de communication, et nous allons couvrir la campagne présidentielle !
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Eh oui, c’est bien moi, Louise ! Moi, débarrassée à tout jamais de la limace libidineuse qui me servait de concubin ! Moi, enfin en liberté ! Croyez-vous qu’elle pratique un sport ou un régime pour sculpter ce corps parfait ? Quel est donc son secret ? Et attendez de la voir en négociation professionnelle ! Quel bonheur ! La vie est tellement légère ! Si belle ! Si pleine de promesses et de joies ! À ce post-it libérateur : J’ai besoin de temps, ce n’est pas toi, c’est moi… Voilà qui est sans ambiguïté. Même ce demeuré comprendra que cette décision est sans appel. La force des mots, quand on y réfléchit, c’est quelque chose. Que n’y ai-je pensé plutôt ?
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