Le jeune
Elisée Reclus, qui a fui le coup d'État de
Napoléon III et s'est réfugié aux États-Unis en 1853 à 23 ans. Un de ses premiers essais de géographie est consacré au Mississippi, dont il décrit le cours de manière appliquée. Avec quelques erreurs moins dues à sa jeunesse qu'à celle de la science géographique de son temps. Car ce qu'il voit comme "le plus long fleuve de la terre", est sans doute surpassé par l'Amazone, le Nil, le Yangtsé et le Congo. Mais son récit, qui prend la forme d'un cours (professoral), évoque bien le fleuve, ses méandres, ses débordements, ses aménagements, avec toutes sortes de préconisations pertinentes pour dompter le géant. Il élargit son propos au bassin qui se peuple, aux villes et activités qui surgissent, aux navires sui se bousculent, s'enflamment ou font naufrage, comme le racontera, de manière épique,
Mark Twain. Élisée Reclus se fait de belles frayeurs sur les steamboats qui déjà "tirent la course" (p. 71). Mais il préfère le point de vue de l'observateur sur la berge et le plancher des vaches aux périls du marin luttant contre les courants. Intéressant portrait de l'Amérique en construction !
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