Le Grand Feu

Partons au XVIIIè siècle, à Venise, dans les pas d'Ilaria, enfant laissé dans une institution publique. Elle y apprend la musique, son timbre, un goût pour la culture qui s'encrait en elle et ne la quitte plus. Sa passion pour le violon s'empare de son âme, et elle devient la copiste du de Vivaldi. Mais si le grand feu s'avérait être l'amour?
Très attendu, le grand feu s'avère moins enthousiasmant que les précédents livres de Recondo. La barre était très haute. le livre est bon, mais il manque un frisson supplémentaire. L'ambiance est bien posée, Venise renait dans les mots de l'auteure. Mais les scènes dans l'établissement public où grandit la jeune Ilaria, souffrent de déjà-vu. L'histoire d'une petite rebelle dans un endroit codifié n'est pas neuf. Les personnages qui gravitent autour de l'héroïne manque d'âme. Seul le transi-amoureux est très bien incarné. le récit souffre d'une plume s'avère moins élaborée que dans les précédents romans.
Le livre se lit avec plaisir, mais avec un manque d'entrain, fait rare avec les livres de Leonor de Recondo. Les trente dernière pages relèvent le niveau, offrent de très bons passages mélodramatiques avec un final de toute beauté. Petite déception.

Mai 1699, Ilaria voit le jour à Venise
Elle est la 6ème enfant d'une famille de marchand d'étoffes et sa mère l'a décidée elle aura un avenir brillant, elle entrera à la Pietà dès ses 3 mois et le moment venu, y apprendra la musique et le chant pour être une "voix" et chanter avec le choeur des jeunes filles de l'institution.

Dès ses 8 ans, et sous l'impulsion du grand maestro di violoni, VIVALDI elle commence le violon et deviendra plus tard sa copiste.
Pour la jeune Ilaria tout est son, vibration, elle rêve de liberté et de découvrir le monde extérieur qui lui est interdit et vit de son art de toute son âme avec flamme et passion.

Pendant un concert où elle est invitée par son amie Prudenza, elle rencontre Paolo son frère et découvre que la musique et l'amour se réunissent pour ne faire qu'un immense flamboiement brûlant de passion pour le corps et l'âme.
Mais la passion est parfois dangereuse jusqu'où les emportera-t-elle?

Un roman historique écrit avec une grande sensibilité qui m'a emportée.
Une écriture poétique et rythmée comme une composition musicale, où j'ai retrouvé toute la beauté de Venise la sérénissime, ses couleurs, ses douceurs et ce ciel empourpré par le soir qui lui est propre.

J'ai passé un excellent moment de lecture en voyageant dans les ruelles de la belle Venise.

Léonor de Recondo, toute en musicalité, raconte l'histoire d'Ilaria en plein Venise aux XVIIième siecle.
 
Ilaria est née en 1699 et est la sixième d'une fraterie de 3 soeurs, les 3 autres étant morts nés. Sa maman fonde un espoir ambitieux sur la cadette : elle souhaite voir Ilaria devenir une grande musicienne. le compromis radical d'une mère s'impose, elle doit confier sa fille à une institution caritative et pieuse dédiée normalement aux orphelines et qui leur inculque des leçons quotidiennes de chants et de musiques.
Ilaria grandit entre les murs de cette institution, elle entend au loin le bruit de la ville, des gondoles qui naviguent, des oiseaux qui chantent, des pas qui foulent les rues et le labyrinthe Vénitien. Son imagination n'est d'abord que peu intéressée par ces bruits au loin mais son amitié avec Prudenza lui donnera accès de temps à autre à la ville quelle va vite assimiler à une forme de liberté. La rigidité de l'institution s'effondre face à la souplesse des possibles dans un monde extérieur en perpétuel mouvement.
 
Convaincue que les palpitations quelle ressent lorsqu'elle touche un violon sont les seules palpitations perceptibles par le corps humain, cette conviction elle aussi va rapidement être annihilée au contact de Paolo, frère de Prudenza. Une histoire d'amour, brève, digne des grandes histoires tragiques connues et reconnues.
 
Le Grand Feu c'est Ilaria et Paolo, les émois, le désir, le frôlement des corps, ce qui rend vivant un être humain. le Grand feu c'est Ilaria et Prundenza, le pétillement amical qui vous lit pour toujours et se transforme à l'âge adulte en souvenir nostalgique.

L'amitié et l'amour s'érigent comme des histoires incandescentes sous la plume de Léonor de Recondo. Elle insuffle une melodie sulfureuse dans chaque phrase et instaure un fond historique qui ancre cette histoire dans une réalité certaine.