AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Brize


Brize
03 février 2017
C'est aux confins de la Russie, dans la taïga sibérienne, que se déroule « Volia volnaïa », roman où ces vastes espaces ont autant d'importance que les hommes qui les parcourent, avec leurs rêves, leurs grandeurs et leurs bassesses.
Quand revient le temps de la chasse, à l'orée de l'hiver, ils retrouvent cette nature sauvage dans laquelle ils s'enfoncent, rouvrant les isbas qui leur servent de refuges. Ces chasseurs sont aussi des pêcheurs et l'économie de leur village repose sur la vente des conteneurs d'oeufs de saumon qu'ils collectent, sur laquelle la milice prélève 20%, personne n'y trouve rien à redire, ça se passe comme ça en Russie, la corruption à tous les niveaux du pouvoir.
Cette mécanique bien huilée se grippe suite à une altercation entre l'un des villageois, Stepane Kobiakov et le chef de la milice, Alexandre Mikhaïlovitch Tikhi et son adjoint, Gnidiouk Semionovitch. Stepane n'était pas en tort mais l'attitude agressive de Gnidiouk l'a fait sortir de ses gonds et la situation a un peu dégénéré. Tikhi ne réussit pas à étouffer l'affaire comme il le souhaiterait et voilà Stepane Kobiakov devenu, aux yeux de Moscou qui dépêche ses forces spéciales sur place, l'ennemi public numéro 1 …
« Volia volnaïa » (« liberté libre ») est un roman sacrément dépaysant. Avec lui, c'est la Sibérie comme si vous y étiez, ambiance taïga-chasse-pêche-vodka (aucun Russe ne semble échapper à la vodka !) garantie. C'est aussi une totale absence de langue de bois : la Russie est pourrie jusqu'à l'os, ça ne date pas d'hier et ça n'est pas prêt de prendre fin. Moi, de mon côté, c'était moins le fait que les villageois soient assujettis à leur milice qui me choquait que la manière dont ils éventrent les saumons à tour de bras pour récolter des tonnes d'oeufs et tuent les zibelines pour vendre leurs peaux, sans paraître respecter des quotas, à croire que l'abondance poissonneuse et giboyeuse durera de toute éternité. Que voulez-vous, c'est mon idéal Indien qui ne prélève que le nécessaire et rend grâce à la terre de le lui fournir qui parle.
Cela ne m'a pas empêchée de m'intéresser aux personnages (en remerciant l'auteur de nous en avoir dressé, au début du livre, la liste comprenant toutes les manières dont ils peuvent être nommés car qui n'a jamais eu des doutes à ce sujet en lisant de la littérature russe ?). Ils ne sont pas (enfin, il y a des exceptions !) monolithiques, y compris le citadin Ilya Jebrovski en vacances nature, et les découvrir, pour certains, en profondeur, contribue à l'intérêt du récit. Celui-ci s'avère de plus en plus tendu et on se dit qu'on lit la chronique d'une catastrophe annoncée … mais la fin m'a surprise (et beaucoup plu).
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}