Violently happy ?

Récit de soi avant d'être un récit de voyage, Happy Violently ? de Rémy Carras ne pourrait être que l'écrit supplémentaire d'un bourlingueur du dimanche, qui plus est Français donc râleur par défaut, jamais content et ne voulant surtout pas croiser d'autres personnes de l'Hexagone, et ce, pour mieux échapper au quotidien, mais au fond aussi parce que ces derniers composent bien souvent les pires touristes et leur présence se fait notre reflet.

Je dis bien « ne pourrait être », car Happy Violently ? est un miroir dans lequel on peut se reconnaître, une plume crue qui n'en est que plus touchante de sincérité. Perdu sur les chemins islandais, l'auteur s'interroge car la vie c'est aussi ça, un cheminement intérieur et ce voyage lui sert avant tout à se retrouver, à s'infliger des peines et à s'en sortir toujours in extrémiste. Rémy le sait, il se cherche et la cherche : la solitude, son âme, une certaine torture, et enfin la belle Marla.

Voilà pourquoi il est parti seul dans ces paysages désertiques, presque lunaires.
« Et la solitude ne se supporte que quand elle est choisie, non subie.
Moi qui pars seul pour pouvoir respirer, c'est ma propre solitude qui me fait suffoquer » (p. 25)

Cet isolement qui pourtant lui pèse, parfois à la limite de la folie et cette question rhétorique que se pose parfois le baroudeur : « mais bon dieu que suis-je venu faire ici ? »
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