D'Artagnan, attablé à la taverne du Petit-Louvre à Valognes ...
Un double rendez-vous galant manqué ...
Un souterrain oublié qui date du temps de Rollon ...
L'ombre de Dumas semble tapie au coin des premières pages de ce livre.
Et puis, voilà qu'aussi celle d'
Alphonse Daudet semble s'y profiler.
Le sous-préfet de Valognes, Hector Saupiquet, aime à se rendre aux champs ...
Malheureusement, "les
contes du Val de Saire" égrenés ici par Maurice-Ch Renard n'ont ni goût, ni saveur.
D'ailleurs, ce ne sont pas des contes.
Le livre est composé d'une quinzaine d'histoires du "pays" dont l'auteur paraît se souvenir, la plupart des histoires datant d'après-guerre.
On y part de Valognes, pour s'arrêter à Saint-Vaast la Hougue, et faire escale aux îles Saint-Marcouf : l'île du Large et l'île de Terre.
Mais Maurice-Ch Renard ne prend pas ici le temps de regarder le paysage.
Ce livre ne contient pas de description.
Pardon si, une seule : les îles Saint-Marcouf ... "ni port, ni café du port, ni tafia".
Plus grave encore, il semble même inventer un petit bourg, Villy-sur-Saire qui, en 1944, aurait été rayé de la carte par les bombardements alliés.
Tout ceci manque singulièrement de paysages et d'authencité.
N'est pas
Charles Canivet qui veut !
Car les histoires ici contées le sont sans grand talent.
Le compte n'y est pas.
Le style de l'écriture est morne, et sans éclat.
Les histoires, mises à part une ou deux, sont sans intérêt.
Certaines basculent même dans le ridicule :
En 1876, le gardien-chef du phare de Gatteville, le père Brotin, décide de "tirer les Rois" au haut de la lanterne ...
Une vedette de cinéma,
Meg Villars, entreprend pour un pari de s'emparer, mitraillette au poing, du "picoteux" du père Thin ...
A Villy-sur-Saire, le maire et le curé, se prenant sans doute pour Peppone et Don Camillo, se chicanent autour d'un pick-up ...
Le fou de la plage de la Porte-au-Dames l'est devenu pour la belle Elsa, la femme de l'amiral allemand Bernardt von Luppe, qui commandait la Kriegsmarine au nord-est du Cotentin ...
De plus, ce recueil est illustré de quinze dessins originaux de Huguette Renard ... tous très laids.
Et puisque hormis sa couverture, rien, dans ce livre n'a pu en enthousiasmer la lecture, il ira, dans un petit coin discret de ma bibliothèque servir de trompe l'oeil et sera bien vite oublié ...