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Critique de Myrtille88


Bien que cela fasse très longtemps que je ne lis plus de bandes-dessinées, dès le premier coup d'oeil, je suis attirée par la première de couverture de celle-ci : le personnage qui se détache sur un fond bleu revigorant me rappelle Charlie, de la série de littérature jeunesse Où est Charlie ? Mes enfants adoraient le chercher pendant des heures dans de grands décors colorés où il se cachait. Même silhouette filiforme qui se ressemble et qui porte une marinière rayée.
Puis le titre, le plus beau métier du monde : chroniques d'un prof de quartiers. Tiens, pour une fois, un prof qui ne se plaint pas et qui semble aimer son métier. Les enseignants ont plutôt tendance à crier sur les toits que c'est le métier le plus difficile du monde. Moi aussi, j'avoue que je me suis surprise plusieurs fois à le penser.
Enfin, les auteurs. Dominique Resch. Mais oui, je le connais, il est originaire des Vosges, nous nous sommes rencontrés quand nous étions jeunes. J'ai déjà lu plusieurs de ses livres que j'ai vraiment appréciés (mais non, je ne suis pas chauvine) : Les mots de tête, Pédiluve et bénitier, C'est qui Catherine Deneuve ? Des livres en partie autobiographique remplis d'humour. Il y raconte sa vie professionnelle dans un quartier De Marseille avec un regard bienveillant sur ses élèves et sa vie personnelle avec une certaine autodérision.
Je n'oublie pas l'illustrateur, Éric Doxat, que je ne connais pas mais qui a su me séduire pas la simplicité de ses dessins rehaussés de brefs aplats de couleur. le trombinoscope des élèves me plaît particulièrement, on l'attend toujours avec impatience quand on est prof en début d'année. Il est indispensable.
Voyons ce que dit Babelio de cette BD ? Une note de 4,53 sur 5 sur une moyenne de 36 notes. Voilà un bon score. Et j'apprends que ce n'est pas une BD mais un roman graphique qui s'adresse plutôt aux adultes et possède un nombre de pages plus élevé.
Je me plonge dans l'ouvrage avec curiosité et un a priori positif, un sentiment qui va se confirmer tout au long de cette lecture divertissante mais qui parfois invite à la réflexion.
le roman qui reprend le découpage d'une année scolaire en trois trimestres raconte des tranches de vie d'une classe de quartier dit sensible à Marseille. En une ou plusieurs pages introduites par un titre évocateur, l'auteur dépeint des situations atypiques qu'il a vécues dans sa classe. Elles sont souvent drôles, comme de l'importance de la grammaire, Lire ou Trahison. Parfois poignantes comme le questionnaire de Proust, le bébé ou La quadrature du cercle. Quelquefois sujettes à réflexion comme Question de bon sens, Convictions ou le Dieu. de temps en temps poétiques comme L'orateur ou L'amour. Exceptionnellement inquiétantes comme Par coeur ou A tombeau ouvert mais toujours crédibles. Je m'identifie facilement, au prof vu mon âge, mais je suis pratiquement sûre que ce sera aussi le cas des jeunes lecteurs qui eux vont se reconnaître en tant qu'élèves. le langage est actuel, les échanges verbaux réjouissants (ça me rappelle La constitution française, il faut lire la BD p. 63 pour comprendre) mais toujours respectueux et c'est qui me frappe. Nos représentations de la ville De Marseille sont mises à mal par les médias qui nous rebattent les oreilles des règlements de comptes entre délinquants. C'est réducteur et injuste pour cette sublime ville. Cet ouvrage réhabilite un peu son image.
En conclusion, ce roman graphique me réconcilie avec la lecture des BD et m'incite à en découvrir d'autres. Il est temps pour moi de ne plus en faire l'impasse, elles font aussi partie de la culture littéraire.

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