Citations sur 200 drôles d'expressions que l'on utilise tous les jours.. (21)
L’académie, qui ne goûte guère les mots empruntés à l’anglais, recommande l’expression « goudron de houille », bien moins synthétique que « coaltar ». Dirions-nous certains matins difficiles que nous sommes « dans le goudron de houille » ?
Commettre un acte ou tenir des propos au fort retentissement, défrayer la chronique, c'est faire grand bruit, que ce ce soit dans la presse, sur Internet ou dans les conversations.
De quoi faire fonctionner le bouche à oreille et enfler la rumeur ...
Quand des gens s'assemblent, leur réunion peu prendre vite des allures de poulailler : chacun donne de la voix pour faire l'intéressant. Rien de tel pour lui rabattre le caquet que de lui clouer le bec.
Les expressions d'origine militaire passées dans le langage courant suggèrent sagement que, même en temps de paix, l’existence est un combat.
Bouché à l'émeri :
Je suis peut-être bouché à l'émeri, mais je ne puis comprendre qu'un monsieur puisse employer trente pages à décrire comment il se tourne et se retourne dans son lit avant de trouver le sommeil !
Lettre des Editions Ollendorf à Marcel Proust dans Proust et Gide, Autour de la recherche.
"De toutes les écoles que j'ai fréquentées, c'est l'école buissonnière qui m'a paru la meilleure et dont j'ai le mieux profité. Il n'est tel que de muser, ô mes amis. On y gagne toujours quelque chose."
Anatole France, "Le Petit Pierre"
Faire la manche .
(...) L'expression a des origines fort nobles , chevaleresques même . Au temps de l'amour courtois , lorsqu'une dame choisissait le champion qui aurait l'honneur de jouter pour elle au tournoi , elle lui offrait parfois une manche de sa robe que le preux paladin attachait à son heaume . Dans Perceval ou le Conte du Graal , Chrétien deTroyes relate l'histoire de la Pucelle aux Petites Manches qui , pour s'opposer à Mélain de Lis , le champion de sa méchante soeur , choisit le chevalier Gauvain à qui elle remit "une manche longue et large" , taillée dans "une pièce de soie vermeille" . C'est ce qu'on appelait "défendre les couleurs" de sa dame .
c'est ainsi que manche prit le sens de "gratification , cadeau" . A la Renaissance, époque d'échanges intenses entre la France et l'Italie , le mot franchit les Alpes sous la forme "mancia" , pouboire , aumône , qu'on doit prononcer mantcha . Il fut réintroduit en français , avec sa forme d'origine , à la fin du 17ème siècle . La formule faire la manche appartenait alors à l'argot des saltimbanques et des mendiants , avant de se généraliser .
Hier matin la boulangère était en miettes et le voisin du dessus au trente-sixième dessous...
Coiffer quelqu'un au poteau
[...]
Coiffer quelqu'un au poteau, c'est à la fois le battre de peu (d'une tête) et au dernier moment (au poteau d'arrivée). Autrement dit, c'est gagner d'un cheveu, à un poil près, pile-poil au bon moment.
Etre vieux jeu (...)
Le vieux jeu est donc "passé de mode". Mais comme la mode, nous affirme Jean Cocteau, peut se définir comme ce qui se démode, on est toujours le vieux ringard d'un plus jeune, qui le deviendra. Et l'on n'ose pas parler de "jeune jeu", sans doute pour éviter l'allitération.