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3,3

sur 210 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le boucher....

Je sors de ce petit roman, troublée, partagée, séduite?
L'histoire est très courte, mais écrite avec une belle plume. Alina Reyes a réussi à me faire partir vers toutes sortes d'émotions, pleines de contradiction! Passant du dégoût, au désir, de la curiosité au rejet, mais sans jamais cesser de tourner les pages afin d'en connaître le dénouement.
Je suis partie avec un apriori certain, quant à certaines images plutôt glauques utilisées par l'auteur en apport avec le sexe et le sanglant du monde de la boucherie.

J'ai même craint qu'elle finisse dans des pratiques plutôt douteuses, mêlant torture physique (à en faire passer le martinet pour une douce plume d'oiseau, en comparaison) au plaisir charnel.

Mais rapidement j'ai été détrompée, non sans un sourire au coin des lèvres. L'histoire courte et abrégée prend forme. Nul temps de se lasser, il n'y a que l'essentiel. Peut-être un sentiment de pas assez? Une envie de plus de détail, de plus de lenteur? de crier " ENCORE! Plus! Donnes en plus!" Oui. Probablement.

Cependant, cette rapidité exacerbée dans le début de l'histoire à pour effet de créer une certaine attente, une tension palpable qui je pense, était peut-être/sûrement, l'effet attendu.

La fin en revanche me laisse perplexe, bien que j'en comprends tous les tenants.

Notre protagoniste s'est laissée envahir par ces images, qui ne la quittaient plus. Envies qu'elle a tenté de réprimer, subissant les effets physiques d'un tel renoncement. Sens aiguisés, poitrine douloureuse, sensation horrible au bas du ventre, ce besoin d'être remplie... assouvie. Mais qu'il fallait empêcher! Pour ne pas sombrer dans les ténèbres si envieux de vous engloutir. Pour ne pas tomber dans un monde de vice où la moralité et la vie de tous les jours ne sont qu'ennuies et désintérêts. Car il suffit parfois de s'y laisser tenter qu'une fois, pour glisser à tout jamais dans le jeu du vice, qui lui, n'a aucune limite. Sans foi ni loi. Mais à force de tenir bon, et d'être affaiblie physiquement et moralement par son combat, celle-ci à céder. Et délaissant raisons et sentiments, c'est avec plaisirs et folie qu'elle a tendue la main aux plaisirs de la luxure.
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Souvenir « hot » du lycée, ce livre vient de remonté à ma mémoire sans savoir pourquoi. La découverte de la sexualité dans les bras d'un bouché voilà le texte. Saignant. A ne pas mettre entre toutes les mains.
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Ce très court récit de la cour assidue et crue d'un boucher charnu à la narratrice émue en recherche de plaisir m'a plus intéressée pour ses à-côtés que pour l'aspect érotique (très classique) et les passages sexuels (aussi très classiques !).
D'abord il y a cette mise en parallèle, pas nouvelle mais crûment amenée, de la chair et de la chère, en l'occurrence ici la viande crue, saignante ou ayant saigné sur l'étal de la boucherie. Ce désir de la viande morte et souple telle que la manipule le boucher résonne dans le désir de la viande vivante et réactive que veut manipuler la caissière en la personne du boucher. C'est une viande généreuse et un peu grasse qui recouvre l'artisan et c'est aussi son sexe où pulse le sang si vital. Tout cela relié au plaisir qui lui a manqué avec son premier amant qu'on imagine sec et avare de chair.
Le deuxième point qui m'a frappée, c'est l'abandon du corps avec le plaisir pris avec le boucher. Il s'agit pour la narratrice de prendre possession de son corps jouissif en l'offrant presque sans retenue, quitte à le voir mourir pour renaître lentement et connaître de nouveau le plaisir.
J'ai moins apprécié le classique lieu commun sur l'homme amenant la femme au plaisir quitte à forcer, par surprise, certains passages intimes. Toujours une sexualité à sens unique même si, dans ce cas, elle permet la découverte du vrai plaisir de la chair par la narratrice ... qui devrait remonter le moral des messieurs enveloppés.
Plus généralement, sur le style, j'ai l'impression que c'est difficile de faire du neuf en matière d'érotisme ...
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Alina Reyes a vraiment l'art de manier les mots. Ce livre fait partie de mes premières lectures érotiques, il m'a ouvert à ce type de littérature. Une femme voit renaître ses désirs et ses fantasmes au contact d'un boucher dans sa curieuse boutique...
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Je viens de relire le Boucher pour préparer un atelier d'écriture, et la deuxième lecture est encore plus agréable que la première.
Alina Reyes a une écriture singulière, à la fois crue et poétique. J'ai moins adhéré à d'autres livres d'elle, qui m'ont semblés excessivement conceptuel (ou alors je suis hermétique à son monde sensible, je ne sais pas), mais avec le boucher, ça fonctionne très très bien.
La complexité et la violence du désir et de l'amour sont parfaitement rendus.
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C'est autre chose que les"cinquante nuances" ! Par contre, l'héroïne m'a semblé un peu spéciale, difficile de s'attacher à elle. Enfin, elle m'a laissé une drôle d'impression, difficile à définir... Globalement, si le livre est vraiment "chaud" , il est aussi dérangeant par certains aspects.
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Ce roman, que j'avais lu une première fois étant adolescente (eh oui, l'avantage d'avoir des parents qui ne se préoccupent pas de la lecture! ) n'a pas perdu son pouvoir magique malgré les années.

Cette passion scandaleuse entre un boucher, personnage des plus grossiers et une jeune caissière, toute fine, artiste-peintre, est décrite avec tant de poésie et de verve littéraire qu'on se retrouve subjugué, on oublie carrément l'obscénité du propos et de son caractère. On sent qu'il y a un message derrière, quelque chose de plus grand qui excuse la sensualité de ce boucher maniaque sexuel, qui justifie ce qui demeure pourtant une sorte de funeste et sordide affaire.

On ressort troublé - même à la seconde lecture ! - de ce court récit érotique vibrant que la langue unique d'Alina Reyes consacre, nous interdisant de le considérer comme vulgaire.

Personnellement, la seule différence que je vois dans ma lecture d'aujourd'hui, en tant qu'adulte plus averti et critique, c'est la dimension comique qui se surajoute à la proposition initiale et qui ne m'apparaissait certainement pas, du moins il me semble, auparavant. Je me souviens alors plutôt du "choc" (c'est d'ailleurs le but visé) que ce petit livre m'avait littéralement fait éprouver. Bref, je trouve cela très étrange mais particulièrement bon au niveau de l'exécution. Certains passages sont vraiment à la hauteur des plaisirs intenses de la chair et de la volupté que goûtent les personnages de ce roman peu ordinaire. le plus drôle, et il faut le souligner, c'est que ces passages exquis, véritables fleurs de rhétorique et de poésie, ne décrivent pas les scènes explicites. Au contraire....Ils vont parler, par exemple, de la description de la présence énigmatique, au milieu d'un jardin, de citrouilles énormes. "Elles sont là (...) et, devant cette création insolite de la terre, soudain le doute te prend, tu bascules hors de ta réalité (...) le potager reste impassible, il continue à pendouiller de tomates brillantes et de haricots dans leurs cosses, à se couvrir de persil odorant et de laitues ouvertes. Et toi, doucement, tu t'en vas, étranger."

Tout cela me fait penser que ce curieux ouvrage est une sorte de manifeste de l'expérience intérieure, un prétexte au déploiement d'une force poétique....Voyons, c'est bien plus qu'un simple et douteux roman érotique !
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Avec ce premier roman, Alina Reyes est devenue un auteur culte de la littérature érotique. Une boucherie devient le lieu de tous les fantasmes, jusqu'à une explosion finale... Un style épuré et poétique. C'est un roman qui ne manque pas d'originalité pour ce genre de sujet. Peut-être parce qu'il a été écrit par une femme.
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Très court roman qui est plus une longue poésie. J'avais peur que ce soit très répétitif, et aussi rébarbatif que le l'adaptation de la belle au bois dormant de Anne Rice, que je n'ai pas du tout aimé. Mais non, c'est rafraichissant, une toute petite lecture à lire comme interlude entre deux autres.
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Une histoire rare sur un érotisme peu usité dans la littérature. Les descriptions et le vocabulaire sont excellents.
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