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EAN : 9782020262057
96 pages
Seuil (01/01/1997)
3.3/5   210 notes
Résumé :
La chair du boeuf devant moi était bien la même que celle du ruminant dans son pré, sauf que le sang l'avait quittée, le fleuve qui porte et transporte si vite la vie, dont il ne restait ici que quelques gouttes comme des perles sur le papier blanc. Et le boucher qui me parlait de sexe toute la journée était fait de la même chair, mais chaude, et tour à tour molle et dure ; le boucher avait ses bons et ses bas morceaux, exigeants, avides de brûler leur vie, de se tr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
3,3

sur 210 notes
Le boucher....

Je sors de ce petit roman, troublée, partagée, séduite?
L'histoire est très courte, mais écrite avec une belle plume. Alina Reyes a réussi à me faire partir vers toutes sortes d'émotions, pleines de contradiction! Passant du dégoût, au désir, de la curiosité au rejet, mais sans jamais cesser de tourner les pages afin d'en connaître le dénouement.
Je suis partie avec un apriori certain, quant à certaines images plutôt glauques utilisées par l'auteur en apport avec le sexe et le sanglant du monde de la boucherie.

J'ai même craint qu'elle finisse dans des pratiques plutôt douteuses, mêlant torture physique (à en faire passer le martinet pour une douce plume d'oiseau, en comparaison) au plaisir charnel.

Mais rapidement j'ai été détrompée, non sans un sourire au coin des lèvres. L'histoire courte et abrégée prend forme. Nul temps de se lasser, il n'y a que l'essentiel. Peut-être un sentiment de pas assez? Une envie de plus de détail, de plus de lenteur? de crier " ENCORE! Plus! Donnes en plus!" Oui. Probablement.

Cependant, cette rapidité exacerbée dans le début de l'histoire à pour effet de créer une certaine attente, une tension palpable qui je pense, était peut-être/sûrement, l'effet attendu.

La fin en revanche me laisse perplexe, bien que j'en comprends tous les tenants.

Notre protagoniste s'est laissée envahir par ces images, qui ne la quittaient plus. Envies qu'elle a tenté de réprimer, subissant les effets physiques d'un tel renoncement. Sens aiguisés, poitrine douloureuse, sensation horrible au bas du ventre, ce besoin d'être remplie... assouvie. Mais qu'il fallait empêcher! Pour ne pas sombrer dans les ténèbres si envieux de vous engloutir. Pour ne pas tomber dans un monde de vice où la moralité et la vie de tous les jours ne sont qu'ennuies et désintérêts. Car il suffit parfois de s'y laisser tenter qu'une fois, pour glisser à tout jamais dans le jeu du vice, qui lui, n'a aucune limite. Sans foi ni loi. Mais à force de tenir bon, et d'être affaiblie physiquement et moralement par son combat, celle-ci à céder. Et délaissant raisons et sentiments, c'est avec plaisirs et folie qu'elle a tendue la main aux plaisirs de la luxure.
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La narratrice tient la caisse dans une boucherie. C'est un job d'été. le boucher la trouble au plus haut point. Voir s'étaler sous ses yeux la chair du boucher et celle du boeuf a pour elle quelque chose de fascinant : « Qui a dit que la chair est triste ? […] la chair est notre guide, notre lumière noire et dense, le puits d'attraction où notre vie glisse en spirale, sucée jusqu'au vertige ». le boucher lui parle de sexe toute la journée, il lui promet la lune : « Tu verras comme je prendrais soin de toi… J'ai les mains habiles, tu sais, Et la langue longue, tu verras. » Si écoeurant et si doux. Elle l'a surpris une fois dans la chambre froide avec la bouchère : « La bouchère s'était agrippée des deux mains à deux gros crochets de fer au-dessus d'elle, comme on le fait dans le métro ou dans le bus pour garder l'équilibre. Sa jupe était remontée et roulée autour de la taille, découvrant ses cuisses et son ventre blanc, avec la touffe noire qui, de profil faisait une tache en relief. Derrière elle se tenait le boucher, le pantalon aux pieds et le tablier entortillé autour de la ceinture, la chair débordante. » Pas ragoutant le boucher, et pourtant elle ne pourra résister à son charme si particulier : « J'eus envie de lui. Il était laid, avec son gros ventre moulé dans le tablier taché de sang. Mais sa chair était aimable. » Leurs ébats vont s'étaler sur une vingtaine de pages, dans une succession de scènes d'un érotisme torride. Chaud bouillant !

Alina Reyes ne cherche pas à faire fantasmer la ménagère. Alliant poésie et sauvagerie, elle traduit avant tout la conscience du corps qui s'éveille et s'abandonne jusqu'à à atteindre le seuil d'une certaine forme de folie. Troublant et dérangeant.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Ce petit livre de 89 pages, n'a pas eu la saveur escomptée, bien que l'on sente
à plein nez l'odeur de la viande et du sang, écoeurante à souhait !

Le boucher, que j'ai imaginé bouche lippue, petits yeux porcins, bien enrobé de gras , n'a rien d'un Apollon ni d'un Don Juan, mais si ce n'était que cela !
Il susurre à l'oreille de sa jeune caissière, non pas des mots bleus, mais des mots crus comme l'est la viande qu'il découpe à longueur de journée.
Ces mots vont réveiller un désir latent chez la jeune femme et lui faire découvrir des fantasmes inavoués et insoupçonnés.

Je n'ai pas réussi à me projeter dans cet érotisme qui manque singulièrement de finesse.
Pas le moindre émoustillement, pas le moindre titillement de mes sens - Rien !

Il y a même eu des passages où je n'ai absolument rien compris de ce que voulait sous-entendre l'Auteure, curieux délires !

L'empressement de ces désirs urgents , a tué la poésie des mots et la beauté des gestes.
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Trop court, beaucoup trop court pour être excellent !

J'aime les livres érotiques lorsqu'ils m'appellent incessamment, titillent mes sens, ajoutent de la magie, percent petit à petit un mystère, envahissent mon regard d'images colorées, donnent envie, me laisse en suspens ou en tension, esquissent un sourire sur mes lèvres, me donnent soif...
J'aime qu'on me prenne par la main, doucement.
Qu'on m'invite lentement à braver les interdits.

L'empressement tue la poésie.
Ici, tout est livré sur un plateau. Rapidement. Tout est dit en quelques pages qui sont, ma foi, crues à souhait et fort bien décrites. Il y a urgence : des besoins profonds à assouvir. On ne peut pas attendre, je le comprends bien.
L'écriture d'Alina Reyes dont c'est mon deuxième roman est brute, franche, sans fioritures. Elle plaît ou elle déplaît. Moi, elle me plaît...

Alors pourquoi est-ce que ça ne dure pas plus longtemps ?
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Une jeune étudiante des Beaux Arts également caissière dans une boucherie va découvrir la sexualité via son collègue, le gros boucher.
C'est donc un roman érotique, mon premier. Hé bien...bof bof.
C'est vrai que les passages olé olé sont émoustillants mais je regrette l'essence des personnages.
D'un côté il y a cette jeune femme innocente qui ne dit aucun mot mais est obsédée par cet homme, le boucher, balourd au possible voire la caricature du vrai beauf, qui flirte avec toutes les femmes et parle de manière très crue.
J'aurais aimé sentir des étincelles, une électricité, quelque-chose qui passe entre eux sans avoir recours aux mots avant qu'ils ne passent à l'acte.
Certes, c'est un livre érotique, mais à mes yeux, la sensualité fait partie du concept. Or, la seule once de sensualité réside dans le souffle chaud de l'homme collé au dos de sa collègue lui chuchotant des obscénités à l'oreille.
En résumé, c'est un livre émoustillant mais qui manque un peu de finesse à mon goût.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
J'aurais voulu des ciels gris où l'espoir se concentre, où les arbres en tremblant tendent leurs bras de fée, des songes capricieux portés dans les herbes embrassées par le vent, j'aurais voulu entre mes cuisses sentir le souffle immense des millions d'hommes de la terre, j'aurais voulu, regarde, regarde bien ce que je veux...
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"Il riait de me trouver là, nue en pleine nuit dans son lit; et je sentais monter ma peur devant l'acte à accomplir, le corps de l'homme à découvrir. Je voulais aimer, je voulais Daniel, et j'accrochai désespérément ma peau à sa peau, ma chaleur à sa chaleur, et il entra en moi par deux, et par deux fois me fit mal et éjacula."
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Nous étions pris dans un réseau de chairs comme des mouches dans une toile d'araignée. Du décolleté des femmes, du short des hommes, je voyais pendre encore des lambeaux de cette matière molle dont ils s'étaient arrachés à grand-peine pour circuler dans la rue sur la plage, ressembler au béton, à la pierre et au sable, à tout ce qui n'a pas de sang qui bat, de coeur qui palpite, de sexe qui enfle. Leurs pauvres tissus, leurs bronzages dérisoires ne suffisaient pas à dissimuler leur honte. Il leur fallait encore se cacher pour chier, pisser, baiser.
Voilà pourrais quelques-uns s'acharnaient à entretenir leur corps comme une machine, à faire disparaître d'eux toute chair inutile - et préféraient leur viande bien dressée à leur cerveau sans muscle.
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"Ce que j'aime surtout, c'est bouffer la chatte des petites filles comme toi. Tu me laisseras faire, dis, tu me laisseras te brouter? J'écarterai tout doucement tes jolies lèvres roses, d'abord les grandes, ensuite les petites, j'y mettrai le bout de la langue, et toute la langue."
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"Je parie que dans ta petite culotte tu es déjà mouillée. TU aimes que je te parle, hein? Ca te plairait de jouir rien qu'avec des mots... Il faudrait que je continue tout le temps... Si je te touchais, tu vois, ce serait comme mes paroles... Partout, doucement, avec ma langue..."
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