Les humains, sont-ils heureux ? Les étincelles d’instants qu’ils croient tenir entre leurs mains, alors que chaque seconde se brise déjà sur le mur sans fin du passé, bâti de souvenirs empilés, et de chaque moment de vos existences, les rendent-elles heureux ? Tout s’efface instantanément ; chaque baiser sur des lèvres qu’ils chérissent – comme ils disent – est aussitôt rangé sur les étagères du passé. Durant toute votre vie, qu’attendez-vous ? Qu’espérez-vous ? L’amour ; cette chose que je ne connais pas mais avec laquelle je dois sans cesse composer. Et cela m’intriguait, comme je vous l’ai dit. Sans amour, les humains ne sont rien. Je les vois, cherchant à figer le bonheur sur du papier photo, ou sur des Cd-rom ; est-ce là le seul moyen de le retenir ?
Elle avait aimé l’idée d’une histoire ; presque pour faire comme tout le monde, avoir l’air heureuse. Mais, en fait, elle avait opté pour une histoire d’amour « par défaut » ; la vérité était toute simple et elle s’en voulait. Elle aimait beaucoup Pierre. « Beaucoup ». Ce mot résonna en elle, tel un écho révélateur, une bombe libératrice. Un mot de trop.
Certaines vérités sont très douloureuses. Il vous reste encore beaucoup à apprendre. L’amour est doux, lorsqu’il est partagé. Dans le cas contraire, il devient un supplice de chaque instant, une blessure sur laquelle chaque regard, chaque mot d’indifférence devient une larme d’acide qui s’y déverse, brûle, ronge, torture.
Aimer est doux et douloureux à la fois. Tu sais, j’ai ressenti un éclair à l’intérieur, une brûlure. C’est ainsi que j’ai compris qu’il lui était arrivé quelque-chose…
J’ignore ce qu’est le bonheur. Mais devant tant de larmes versées en son souvenir, je préfère ne pas le connaître.