Sous l'ondée*

Sous l'ondée est sous-titré "survivre en étant électrohypersensible". Cette maladie, ce trouble... peu importe comment on nomme cela, disons ces sensations... sont largement documentées scientifiquement, mais largement boudées par les décideurs publics et privés. Car comme le montre Marine Richard, entre autres choses, cette byper sensibilité se heurte à ce qui fonde notre société: la croissance, la surconsommation, notre mode de vie hyper consumériste. Et cela, c'est impardonnable.

Elles sont aussi largement moquées par l'opinion publique, car peu présentes dans les médias. Ou alors avec un brin de sourire... Il est commode de se moquer de choses que l'on ne voit pas. Que l'on n'entend pas. Que l'on ne sent pas. Que l'on ne peut toucher.

J'ai même souvent pensé au Horla en lisant ce récit de vie hyper touchant de Marine Richard. Finalement, les ondes, c'est la Horla moderne. On croit au récit De Maupassant, mais pas à celui des personnes qui nous disent souffrir des ondes électromagnétiques. La vie en société devrait être faite uniquement de respect d'autrui, que l'on croie ou pas à la matérialité des effets décrits par les personnes hyper sensibles aux ondes.

Marine Richard rend son récit tour à tour poignant quand elle décrit ses douleurs, drôle quand elle se moque d'elle-même, incisif quand elle écrit aux édiles et autres sociétés de télécomm, qui -bien sûr- ne répondent pas... et elle émaille son récit de photos qui nous font pénétrer dans son intimité. Intime et poignant, voilà les mots qui correspondent au récit, que l'on admette ou pas l'hyper sensibilité.