Citations sur Le chant pour celui qui désire vivre, tome 2 : Arluk (4)
En ce temps là, on allait partout et on vivait bien des choses extraordinaires. En effet, la vie de voyage est pleine de joies et il est merveilleux de quitter ce qui est connu.
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Il savait qu'il existait un avenir, mais l'avenir n'était et ne serait qu'un mot. e qu'il contenait, personne ne le savait encore. Il arrivait comme la mort et se dissolvait dans le présent. Soit il disparaissait complètement, soit il demeurait comme quelque chose dont on se souviendrait.
C’était un pays désert, peuplé seulement de bêtes sauvages qui leur fournirent d’abondantes provisions de route. Arluk inscrivait le pays dans sa mémoire de façon à pouvoir décrire son voyage aux autres dans les moindres détails. Il s’efforçait de conserver dans sa tête toute la longue route, depuis le moment où ils avaient quitté l’habitat de Kajaka jusqu’à ces contrées du Nord. Il essaya même de découper une carte en bois de ces pays, comme l’avaient fait les gens de l’Est, mais il ne possédait pas leur talent. Sa carte resta plate et incompréhensible, et cela ne ressemblait en rien à ce qu’il avait dans sa tête. Il parvenait cependant à dessiner son trajet dans la neige avec le manche du fouet, ce qu’il faisait de temps à autre afin que Nûtaq et ses deux filles s’en imprègnent.
La mort, dit-elle à Itiva, est le père de l'être humain. Ni sévère, ni injuste, mais tendre, chaleureux et compréhensif. Et pourtant l'être humain s'accroche à sa mère, qui est la vie. À ce qui est connu et compréhensible.Car tous, nous craignons l'inconnu.