les créatures imaginaires développées par l'artiste tout au long de sa carrière s'opposent à la société industrielle bourgeoise et prosaïque de la fin du XIXème siècle, tout en constituant l'espace de projection d'un Eros exalté.
Il créent un univers intemporel peuplé de figures mythologiques, inspiré des paysages élégiaques de Nicolas Poussin et des grands auteurs latins, Virgile, Apulée et surtout Ovide.
Proche du mouvement symboliste dès 1888, il privilégie les thèmes idéalistes et compose des paysages mystiques, peuplés de figures féminines mélancoliques, vêtues de longues robes blanches et porteuses de lyres.
La recherche de la correspondance plastique entre la musique et la peinture est l'un des thèmes d'élection de cet artiste.
Ce style l'apparente au groupe des symbolistes français que l'on a parfois nommé " les peintres de l'âme".
Ces trois pastels témoignent de l'évolution du style de Dhurmer après 1900, vers une manière moins graphique et moins ornementale, et de plus en plus suggestive.
Dans le même temps il allège et modifie la composition de son fixatif afin de conserver à ses couleurs plus d'éclats.
il utilise plusieurs types de pointes, les trempant parfois dans l'eau pour obtenir des effets de flou ou les combinant avec des traits d'autres matériaux.
C'est après 1893 que Redon abandonne progressivement sa première couche au fusain. il se met à employer des couleurs plus intenses et expérimente diverses façons de manier le pastel.
on devine dans les épanchements de couleurs stridentes une dimension extatique, hallucinatoire ou surnaturelle.