cette oeuvre au pastel est emblématique de la production de l'artiste, qui multiplie dans cette technique les études de jeunes femmes aux tonalités bigarrées et aux contraste de luminosité violents.
portraitiste incontournable de la société intellectuelle et artistique du tournant du XIXème siècle et de la première moitié du XXème, Jacques Emile Blanche s'essaie très tôt à la technique du pastel pour atteindre rapidement un rare degré de perfection.
observateur passionné de la vie mondaine et des parisiennes à la mode, comme Guiseppe de Nittis et Giovanni Boldini, il opte pour de très grands formats et de larges traits virtuoses et privilégie les représentations de l'aristocratie.
au cours des années 1870 et 1880, les pionniers du renouveau du pastel cèdent la place à une foule de pastellistes de salon, talentueux mais sans grande originalité. Dans tous ces portraits le temps semble suspendu et les poses ont quelque chose de convenu et d'ornemental.
le grain poudreux permet de restituer la légèreté des étoffes tandis que de fines nuances du matériau créent un subtil jeu d'ombre et de lumière.
dans la société de la fin du XIXème siècle, le portrait mondain traduit le gout d'une élite aristocratique et bourgeoise sensible au charme et au raffinement de la poudre colorée et offre aux artistes des perspectives commerciales.
Si le renouveau du pastel se caractérise par des sujets inédits et des expérimentations techniques, le portrait reste toutefois le fer de lance de la production.
Cette méthode répond aussi à la perpétuelle insatisfaction du peintre car elle autorise à reprendre son dessin inlassablement.
L'utilisation du fixatif comme un matériau en soi lui permet une intensité chromatique et un brillant sans précédent. Les couleurs agissent entre elles, soit par transparence, soit par oppositions de tons juxtaposés.
Sur des feuilles de papiers calque lisse et transparentes, il applique des couches successives de pastels, parfois au pinceau, chacune étant fixée avant d'être recouverte.