Sylvie a quitté brusquement La Rêverie, sa maison de famille provençale, pour fuir à Londres avec sa fille cadette, Emma, il y a maintenant plus de 10 ans. Quand elle est obligée de revenir à La Rêverie suite à un incendie mineur afin de vider et vendre la maison, l'ombre de sa fille aînée disparue et des moments heureux vécus dans la maison jusqu'au drame semble l'accompagner. Mais alors que les incendies ravagent la région et se rapprochent en cet été caniculaire, la tension monte et Sylvie ne sait plus si le danger menace vraiment ou si c'est elle qui imagine cette tension... saura-t-elle réagir à temps ?
L'été où Elodie est construit de manière plutôt efficace ,même si beaucoup vu, en alternant 2 temporalités : la première est située de nos jours où Sylvie retrouve sa maison accompagnée de sa jeune fille Emma devenue adolescente et la seconde qui commence en mai 68, année de bouleversements par excellence, avec le mariage de Sylvie et la naissance de sa fille aînée Elodie. Les deux vont s'entremêler jusqu'à découvrir ce qui s'est vraiment passé l'été où Elodie..., l'été du drame, l'été où Sylvie s'est enfuie. On comprend vite qu'Elodie n'est pas une petite fille comme les autres : souvent enfermée dans son monde, dotée d'une forte volonté, avec des comportements difficiles à gérer, elle rend la découverte de la maternité compliquée pour Sylvie et provoque très vite des tensions dans son couple, son mari refusant de reconnaître le problème. Gros problème pour moi, j'ai trouvé que toute cette première partie du roman était un quasi copier / coller de Il faut qu'on parle de Kevin, une lecture qui m'avait marquée sur l'incapacité d'une mère à gérer un enfant différent au comportement destructeur. Ca a donc été raté pour l'effet de surprise car je voyais venir la suite de très loin et
Kate Riordan semble passer par les mêmes étapes, les doutes de la mère, le père absent ou qui nie les problèmes, des comportements de plus en plus dangereux et destructeurs de la part de l'enfant. Bref je me suis vite ennuyée, d'autant que la construction sur deux temporalités du roman rend l'avancement un peu longuet.
Heureusement la comparaison s'arrête là car l'intrigue finit quand même par diverger mais hélas cela n'a pas suffit à rendre le roman plus intéressant pour moi. J'ai trouvé que l'auteure s'enlisait dans les clichés, usant et abusant de la tension générée par la chaleur, de la symbolique du feu avec ces incendies qui entourent la maison et qui, on le découvrira, font le lien avec le drame survenu dix ans plus tôt. Il ne se passe finalement pas grand chose dans ce roman et ce sont les mêmes élément qui sont inlassablement répétés, une présence diffuse dans la maison, la menace du feu, la solitude de Sylvie qui ne peut compter sur personne pour protéger sa fille. Ce qui m'a le plus gêné est je pense la construction des personnages, ceux-ci étant également réduits à quelques traits de caractère avec des réactions totalement prévisibles et sans grande finesse. le personnage de Sylvie, la mère, aurait pu être très émouvant et attachant mais l'auteur se sent obligée de tout expliquer et utilise de si grosses ficelles qu'on a du mal à y croire. Passons également sur la Provence et cette maison de famille qui réunit à elle seule tous les clichés qu'on peut trouver sur cette région et ses étés de chaleur et de mistral !
Vous l'aurez compris, j'ai été très déçue par cette lecture : un début archi prévisible et déjà vu, un milieu qui fait monter la tension et réussit presque à nous emporter mais qui retombe assez vite faute d'éléments concrets et de vraie histoire à nous raconter et une fin totalement clichée qui n'apporte pas grand chose. Vite lu, vite oublié, une grosse déception pour un thème et un scenario qui auraient gagnés à être mieux traités.