Les amants spéculatifs

pas d'amant ni de spéculation : je n'ai pas réussi à entrer dans leur histoire

J'ai donc fait la rencontre d'Anna et d'Hélène. A priori deux femmes que tout oppose : l'une divorcée, élevant seule sa fille et un peu mal dans sa peau, de l'autre une banquière de renom mariée et 3 enfants.

La première décide d'écrire un livre sur la seconde, elle va devenir son nègre. Au fur et à mesure de leurs rencontres et de leurs échanges, elles vont apprendre l'une comme l'autre que l'apparence ne fait pas tout. le mari d'Anna est parti travailler dans le Sud, la laissant seule avec les enfants. Toutes ces certitudes vont voler en éclats. le livre va être un prétexte pour toutes les deux d'explorer l'inconnu. Hélène veut prouver à Anna que les règles des marchés boursiers s'appliquent également aux relations amoureuses.

Ce roman est remarquablement bien écrit, le et fluide et sa construction peu banale : le roman est en fait une construction qui alterne les échanges de mail entre les deux femmes et des extraits de leurs carnets de note.

Appliquer les règles financières aux sentiments aurait pu être risqué mais le pari est réussi, c'est audacieux. Ce n'est pas un roman sur la finance mais sur les sentiments et l'amour qui sont assurément une prise de risques de tous les instants.

Une chose est sûre c'est que nous n'avons pas fini de spéculer.

Le titre du roman, bien trouvé, renvoie à la « spéculation », ce jeu dangereux auquel s'exerce Anna avec les hommes, ainsi qu'aux nombreuses hypothèses fournies par Hélène, Charles et les autres sur la femme qui cristallise leurs fantasmes. « Spéculer », c'est ici à la fois risquer sa mise, compter sur le comportement attendu de ses semblables pour parvenir à ses fins, mais aussi, au sens étymologique du terme, observer. Car le plus original dans ce roman, c'est sans doute encore la construction en miroir qui fait des deux femmes à la fois des narratrices et des personnages vus en extériorité. Dommage que leurs personnalités ne soient pas plus profondes et que l'on en reste souvent à la surface.
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Hélène, journaliste, accepte la proposition d'un éditeur d'être le nègre d'une banquière. Il y a une dizaine d'année elle avait pu interviewer l'une d'elle, Anna, une de ces femmes faisant le métier d'un homme.

Hélène est une femme divorcée élevant sa fille seule, Anna est une banquière de renom mariée avec trois enfants. Hélène gère sa vie du mieux qu'elle peut, Anna relègue l'éducation des enfants à son mari dévoué, rentre tard, fait passé son travail avant tout.

Ces deux femmes que tout oppose se retrouvent face à face pour écrire un livre qui parlerait du métier de la banque et de la vie d'une femme, mais les problèmes personnels d'Anna vont prendre le dessus, au fil des rencontres Anna parle exclusivement de sa vie privée alors même qu'Hélène tente de l'orienter constamment vers l'objet du livre, jusqu'au jour où, désespérée, elle lui lance une idée: prendre un amant.

Loin de l'idée simpliste de rencontrer un inconnu, Anna applique un système mathématique au choix de ses amants, deux amants est en effet l'idée parfaite car l'un comme l'autre permettront d'équilibrer les forces. La logique financière d'Anna s'applique désormais à ses rapports sentimentaux, elle ne pense plus en termes de qualités et de défauts mais en termes de pertes et de profits qui vont se compenser automatiquement entre les deux lauréats.

Basée sur une construction originale composée de mails, d'extraits de carnets de notes et surtout sans aucun chapitre, c'est un roman sans coupure qui peut se lire d'un seul trait, fluide (mise à part l'application du dilemme du prisonnier)il permet de suivre l'histoire aisément. L'idée d'une banquière appliquant des termes boursiers à sa vie extra conjugale est excellente et donne tout son sens au titre Les amants spéculatifs. L'auteure arrive à nous parler de bulle spéculative et de sentiments amoureux dans le même paragraphe.

Le personnage d'Anna est assez déroutant, elle reste froide à tout ce qui se passe dans sa vie jusqu'au moment où tout risque de s'écrouler, la spéculation fait prendre beaucoup de risques mais est-elle assez forte pour continuer à appliquer des stratégies boursières à sa vie ?

Roman assez plaisant dans son ensemble.
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Hélène journaliste accepte la proposition d'un éditeur de faire un livre sur une banquière au lendemain de la crise boursière de 2008. Son choix se porte sur Anna qu'elle a interviewée quelques années plus tôt. Mais Anna se montre dissipée et prèfère lui parler de ses problèmes personnels et de sa vie privée plutôt que de son métier de banquière. Un jour, lasse, Hélène lui suggère de prendre un amant, Anna suit son conseil mais en appliquant à sa vie personnelle, les lois mathématiques et statistiques qu'elle pratique au quotidien en tant que financière
J'ai moyennement aimé ce livre. L'idée de départ est sympa, il fallait y penser. le personnage d'Anna est crédible mais peu sympathique. J'ai pas vraiment cru à cette femme qui passe un pacte avec son mari, elle fait des gosses mais il s'en occupe. Ou alors, c'est le personnage du mari qui n'est pas assez fouillé. On ne comprend pas vraiment ses motivations, ni quand il part, ni encore moins, par après. Mais ce qui m'a le plus ennuyé, c'est cette théorie des jeux dans le choix de ses amants. Au début, il y a une dimension stratégique qui est interpellante et même amusante mais après, ça ne devient trop mécanique, mathématique. C'est presque de la masturbation intellectuelle
Si je veux être tout à fait honnête, je n'ai peut-être pas lu ce livre assez rapidement et j'avais de plus en plus de mal à rentrer dedans. Ça en devenait poussif. J'ai beaucoup aimé l'écriture par contre et la structure même si ce type de roman à plusieurs points de vue commence à être vu.

Ce livre est atypique de part sa construction. On n'a pas à faire à un récit linéaire, mais à des morceaux de récits issus de narrateurs différents, ce qui peut perturber le lecteur qui aura peut-être -comme moi- un peu de mal à entrer dans l'histoire.

C'est un roman perturbant, assez glaçant. La froideur et l'analyse mathématique d'Anna, banquière, font froid dans le dos. Gérer sa vie amoureuse comme l'on gère un marché financier, cela n'a rien de glamour.

C'est un roman sans concession sur la spéculation et le capitalisme. Chaque fois que l'on espère enfin un peu d'humanité chez Anna, on est vite désillusionné par la façon dont elle rattrape les choses, comme si cette humanité était un facteur de risque ingérable pour elle. Et finalement, le retour en arrière de son mari en fin d'ouvrage n'est-il pas la parabole de cette société qui n'en finit pas de se coucher devant la grande finance ?

C'est un roman bien écrit qui, une fois que l'on est entré dedans, se lit assez aisément, mais qui laisse un arrière goût désagréable. le lecteur se sent manipulé et nauséeux face à ce qui paraît comme incontournable. Un bel exercice de style et une satire implacable du monde de la finance.

Le livre d'Hélène Risser est assez original : la question de la finance y est abordée du point de vue amoureux. La belle Anna peut-elle appliquer à sa vie personnelle les théories qu'elle met en oeuvre, en tant que banquière d'affaire et ex-trader ? Une question qui n'est pas aussi saugrenue qu'elle pourrait apparaître de prime abord…
Le texte du roman est construit sous la forme de fragments faussement agencés par l'éditeur : en effet, il y a une mise en abîme de l'écriture des « Amants spéculatifs » puisque une dénommée Hélène (comme Hélène Risser donc) est censée écrire l'autobiographie d'une banquière. Son éditeur souhaite en effet que les lecteurs puissent trouver des héros, ou plutôt des anti-héros qui incarnent la crise des subprimes…

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