Le menteur

Le deuxième texto de Shelby arriva alors qu’il libérait Callie du siège auto, devant chez lui. La fillette bondit hors de la voiture, à la poursuite de son nouvel ami.
Gilly en salle d’accouchement. Naissance imminente. Toujours en train de jouer sur la route ?
Adopté un chiot, commença-t-il à écrire, bien que Snickers lui parût encore irréel. Puis il effaça le message et en composa un autre :
Affamés, partons à la recherche d’inconnus susceptibles de nous offrir des sucreries. Courage à Gilly. 

– Vous êtes d’accord ? demanda Shelby à Derrick.
– C’est elle qui gère. Je ne suis que le patron. 

Griff et Matt avaient eu des clients difficiles à Baltimore : ceux qui voulaient tout contrôler, les râleurs, les exigeants et les indécis, mais Louisa « Bitsy » Addison remportait haut la main la palme de l’indécision.
Les précédents lauréats du genre, John et Rhonda Turner, qui leur avaient fait casser une cloison, la remonter, puis de nouveau l’abattre, semblaient dotés d’une détermination d’acier à côté d’elle. 

– Tu es trop maigre.
– Maman a dit qu’elle y remédierait.
– Je lui fais confiance, déclara-t-il en relâchant son étreinte. Pour ma part, je te prescris de bien manger, de boire avec modération, de dormir tout ton soûl et de te faire cajoler. Ça fera 20 dollars.
– Tu les ajouteras à mon ardoise.
– C’est ce que disent tous mes patients. 

L’arrivée d’un enfant dans un couple entraîne des bouleversements.