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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ecrit et scénarisé par Olivier Bocquet et Jean-Marc Rochette

Cette magnifique BD de 284 pages raconte la rencontre de Jean-Marc Rochette avec la montagne. Sa mère se désespérait car il préférait les musées à la nature. C'est donc elle qui l'a poussé vers ce qui allait devenir une passion.
Images vertigineuses d'ascensions de plus en plus difficiles.
Démonstration, avec exemples à l'appui, que la montagne est dangereuse, mais si belle.
Je recommande à tous cet album, même à ceux qui préfèrent la mer.
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Jean-Marc est un enfant passionné par le dessin, mais il va se découvrir une seconde passion, la montagne et l'alpinisme. C'est un récit autobiographique, je ne le savais pas au moment d'ouvrir cette bande dessinée, et j'avoue que Jean-Marc Rochette m'a vraiment impressionné. On grimpe littéralement avec lui, il partage chaque moment, chaque pas, chaque coup de piolet, je n'ai jamais rien lu d'aussi fort sur l'alpinisme. La sincérité qui se dégage de cette bande dessinée est totalement bouleversante, il nous fait partager sa passion, ses émois. le graphisme est juste, vif et dynamique, la montagne y est montré dans sa puissance, chaque trait de crayon est un éloge à la verticalité, Jean-Marc Rochette grimpe sur les sommets, et il est aussi au sommet de son art. Cette bande dessinée nous ouvre une nouvelle perspective sur la manière d'aborder son oeuvre en général, qui prend alors une dimension supplémentaire. Cette lecture m'a donné envie de relire encore une nouvelle fois le fameux “Transperceneige”.
Tout simplement magistral.
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Je lis très peu de BD, sauf s'il s'agit de l'adaptation d'un roman connu, tant je suis persuadé qu'il est intéressant d'avoir un regard différent sur une oeuvre.

Rien de tel ici, « Ailefroide, altitude 3954 » est une autobiographie dans laquelle l'auteur évoque sa passion pour le dessin et pour la montagne.

Nous le découvrons au musée de Grenoble où sa mère soucieuse de sa santé le tira de sa contemplation d'une toile de Soutine, pour l'emmener sous une pluie battante faire une marche en montagne.
Rapidement, le jeune garçon ne se contente pas de ces sentiers balisés pour promeneurs du dimanche, il voit plus haut, beaucoup plus haut.

Sa première ascension, c'est avec son copain Sempé qu'il la fera, après avoir emprunté le matériel nécessaire, faute de moyen pour en faire l'acquisition.
Les deux jeunes garçons vont escalader d'abord des rochers proches de la ville, puis se former, grimper de plus en plus haut, prendre des risques, se régaler et devenir accro à ces montagnes.

Au fil des pages, Jean-Marc Rochette nous expose les risques pris par les alpinistes mais aussi le bonheur d'atteindre les sommets tant convoités. Il rend hommage à ceux qui ont laissé à jamais leurs noms sur les parois, en y perdant parfois la vie.

Lorsqu'il ne grimpe pas, le jeune garçon s'adonne à son autre passion, le dessin, dont il fera son métier.
« Ailefroide, altitude 3954 » se lit comme un roman d'apprentissage. J'ai adoré cette BD, les dessins sont magnifiques, d'une grande précision et reflètent parfaitement les difficultés de ce sport extrême.
Ce livre, véritable ode à l'alpinisme est magnifique, j'ai adoré cette lecture et j'adresse un grand merci à Bablio et aux Editions Casterman.


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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. La première édition date de 2018. Il a été réalisé par Jean-Marc Rochette (scénario, dessins, encrage, couleurs), et Olivier Bocquet (co-scénariste). Il comprend 278 pages de bandes dessinées. Il s'ouvre avec une citation de Gaston Rébuffat (1921-1985, alpiniste français) sur le Massif du Haut-Dauphiné. Il se clôt avec une postface de 5 pages rédigée par Bernard Amy (1940-, alpiniste, écrivain et chercheur français) sur l'entrée en montagne, la première expérience, texte accompagné de 7 pages de photographies. Rochette a déjà travaillé avec Bocquet pour Transperceneige : Terminus (2015), la suite de Transperceneige (1982, 1999, 2000, avec Jacques Lob et Benjamin Legrand). Récemment a été réédité le tribu avec Benjamin Legrand.

Au musée de Grenoble, un jeune Jean-Marc Rochette reste en arrêt devant le tableau le boeuf écorché (1925), de Chaïm Soutine (1894-1943). Il s'apprête à céder à la tentation de le toucher quand sa mère le rappelle à l'ordre. Il est temps de partir. Ils sortent et remontent dans leur voiture, une Ami 6 Citroën. Sa mère décide que son fils a besoin de faire une promenade dans la montagne avoisinante. Ils marchent sous la pluie, avec leur poncho à capuche. Ils arrivent en bordure d'un lac alors que la pluie a cessé, et Jean-Marc grimpe sur un sommet proche. 3 ans plus tard, Jean-Marc est adolescent et son copain Philippe Sempé sonne à sa porte. Il porte son casque sur la tête et son matériel d'escalade dans son sac à dos. Sempé constate que Jean-Marc n'a pas de matériel digne de son nom. Il lui présente son propre matériel, et l'emmène voir un copain Éric Laroche-Joubert pour lui emprunter du matériel. Ils arrivent à le convaincre. Ainsi équipés, ils se rendent sur le cyclomoteur Solex de Sempé, au pied d'une falaise d'entraînement que Jean-Marc trouve particulièrement moche.

Sempé prend le guide pour vérifier la difficulté de l'ascension et il explique la cotation des voies à Jean-Marc. Il lui explique ensuite comment passer son baudrier, comment s'encorder, comment faire un noeud de chaise, et comment l'assurer. Sempé passe en premier, et Jean-Marc le suit en suivant scrupuleusement ses conseils. Après un moment d'inquiétude dans un passage difficile, Jean-Marc rejoint Sempé au sommet. Les 2 amis apprécient la vue et se charrient sur leur performance respective, en se marrant bien. le temps est venu de la descente. En revenant chez lui, Jean-Marc indique à sa mère le plaisir qu'il a pris à grimper, encore tout excité par l'expérience. Sa mère n'est pas très réceptive, ni encourageante. Il lui indique qu'il va avoir besoin de matériel ; elle lui indique que c'est conditionné à l'obtention d'un 15 en allemand. Il obtient la note nécessaire et quelques jours après, il se rend à la Bérarde avec Sempé pour une nouvelle ascension. Après une montée assez longue en vélomoteur, ils arrivent au refuge. Ils indiquent au responsable qu'ils veulent manger et y dormir. Ils se font jeter avec moult invectives parce qu'ils n'ont pas de quoi payer. Ils en sont réduits à passer la nuit à la belle étoile à un bivouac, et à lire le Topo pour se renseigner sur l'emplacement des différentes vois d'escalade.

Il s'agit donc d'une bande dessinée autobiographique qui retrace la période la vie de l'auteur Jean-Marc Rochette, depuis son coup de foudre pour la montagne, jusqu'à l'abandon de son projet de devenir guide haute montagne. Afin de l'aider à prendre un peu de recul sur sa vie, il a travaillé avec Olivier Bocquet qui a structuré les séquences, l'architecture de la biographie, et ramassé les événements et écrits les dialogues. Avec le dessin de couverture, le lecteur prend conscience que la narration va présenter un aspect brut, des dessins fonctionnels, pas pour faire joli, plus l'impression que produisent les montagnes, les pics, les versants, la roche, les glaciers, qu'une représentation photoréaliste. le ton de la narration est en phase avec les dessins, sans lyrisme, sans romantisme, sans enjolivement. le lecteur éprouve l'impression d'un reportage réalisé sur le vif, sans chercher à mettre en valeur les individus, avec des phrases courtes et factuelles qui laissent le lecteur libre de sa réaction émotionnelle. le lecteur sait qu'il s'agit d'une reconstruction de souvenirs, réalisée 40 ans après les faits et présentée sous la forme d'une bande dessinée, c'est-à-dire une adaptation des faits se pliant aux règles de la bande dessinée. Pour autant, il se retrouve transporté aux côtés de Jean-Marc dès la première page devant le tableau de Chaïm Soutine, sans jamais songer à remettre en cause ce qu'il voit, sans éprouver l'impression d'une hagiographie à quelque moment que ce soit.

Les 2 premières séquences servent à mettre en place les passions de Jean-Marc Rochette : la peinture, la montagne. Ces 2 séquences sont sobres et efficaces montrant la réaction de l'enfant face au spectacle qui s'offre à lui, le lecteur éprouvant son émotion, se trouvant en phase avec son état d'esprit. C'est une leçon de dosage des éléments présents sur la page, sans sensation démonstrative, sans dramatisation exagérée. La séquence suivante dure un peu plus de 20 pages, pour la première grimpe de Jean-Marc, son initiation à un sport de haut niveau et très technique. Pour un lecteur profane, c'est également une initiation indispensable pour comprendre qu'il s'agit d'alpinisme et pas de simple balade en montagne, avec des passages difficiles. de l'avis des apprentis guides de haute montagne ayant vécu cette époque, c'est une restitution fidèle des sensations de la première fois, et par la suite de la manière de pratiquer, du matériel, de l'entraide, des prises de risques. La première qualité de ce récit est donc le témoignage de la pratique de l'alpinisme dans les années 1970, que ce soit pour le matériel, pour les termes techniques (du noeud de Prusik au Topo, le guide papier utilisé par les grimpeurs pour trouver l'emplacement des voies d'escalade sur les falaises et en montagne), pour les installations, pour l'organisation, pour les caractéristiques de l'émulation dans ce milieu. Les pratiquants de ce sport ont loué l'exactitude des dessins du point de vue descriptif des techniques et du matériel.

Le récit et les images ne se limitent pas au témoignage de la pratique de l'alpinisme dans ces années, car ils contiennent aussi la reconstitution historique des environnements où se déroule l'histoire, lorsqu'il ne s'agit pas de la montagne. En page 9, le lecteur reconnaît tout de suite le modèle Ami 6 de la marque Citroën, et la Deudeuche en page 176. le dortoir de l'internat apparaît plus vrai que nature dans son dénuement. L'évocation du surgénérateur Phénix de Creys-Malville semble être extraite directement des archives télévisuelles de l'époque. La découverte des rues d'une grande métropole étatsunienne donne l'impression d'être en train de marcher aux côtés de Jean-Marc. La restitution des conventions sociales de l'époque est plus discrète, mais tout aussi présente, que ce soit la liberté dont jouissent les adolescents pour escalader sans encadrement, les méthodes d'enseignement très directives, l'absence de formation à la gestion de la douleur des patients pour le personnel soignant, la montée des mouvements libertaires avec la participation au magazine Actuel. Ces éléments sociétaux sont intégrés au récit comme faisant partie de la vie de l'auteur. le lecteur comprend que lorsqu'il y consacre plusieurs cases ou plusieurs pages, c'est qu'il s'agit événements ayant compté dans sa vie, ayant une valeur formatrice. Il évoque aussi ses premiers travaux en bande dessinée, comme la série Edmond le cochon (1979) avec Martin Veyron.

Au vu du titre de l'ouvrage, le lecteur se doute que la montagne ou l'alpinisme tiennent un rôle aussi important que Jean-Marc Rochette lui-même. Environ 70% du récit se déroule en montagne, à marcher, à grimper, à redescendre. Jean-Marc Rochette donne son avis sur 13 voies d'escalade, par une courte annotation en bas de la page racontant sa propre ascension. Il consacre également 9 dessins en pleine page à la montagne. le lecteur se rend compte qu'il n'éprouve jamais l'impression de voir 2 fois le même paysage. Les ascensions se déroulent de manière différente, racontée par quelqu'un qui les a faites. le relief et les revêtements sont très différents d'une ascension à l'autre : la forme des parois, la nature de la roche, la présence ou non de neige ou de glace, etc. C'est un exploit extraordinaire d'avoir pu ainsi rendre compte de la diversité des sites, de la rendre visible pour des lecteurs qui ne pratiquent pas la montagne. de prime abord, le lecteur peut être dubitatif devant les traits un peu bruts des dessins, le fait qu'ils ne soient pas peaufinés pour être plus précis, avec une qualité plus photographique. Très rapidement, il s'habitue à ce rendu esthétique, et constate qu'il transcrit avec force le caractère sauvage et minéral de la montagne. le lecteur peut ressentir son caractère inhospitalier, la sensation de devoir se battre pour mériter sa place dans ces lieux, la conquête que cela représente, les risques de chute malgré le matériel, le gigantisme des massifs rendant minuscules les grimpeurs, la nécessité d'une attention de tous les instants pour déceler les crevasses, les endroits moins stables, etc. Rochette a l'art et la manière de faire voir les prises de risques, sans devoir se reposer sur les dialogues ou des explications, un exercice de vulgarisation aussi sophistiqué qu'élégant.

Très rapidement, le lecteur prend conscience qu'il ne s'ennuie jamais lors des ascensions. Il voit aussi qu'il dévore les pages à un rythme rapide, sans être creuses. L'artiste a intégré une quarantaine de pages silencieuses qui laissent au lecteur le temps d'admirer le paysage, d'en profiter, de prendre la mesure du gigantisme du spectacle qui s'offre à lui. Les dialogues sont concis et expressifs, portant à la fois des informations factuelles, à la fois des informations sur l'état d'esprit de celui qui s'exprime. Il en va de même pour les cartouches de texte, qui ne sont jamais envahissants, jamais du remplissage. Sous des dehors qui peuvent sembler frustes, les visages se révèlent expressifs, que ce soit celui toujours souriant de Philippe Sempé, ou celui souvent fermé de Rochette, se protégeant par un mutisme, même s'il n'en pense pas moins. Les personnages ne sont jamais réduits à des artifices narratifs, à des coquilles vides pour donner la réplique à Rochette. Les dialogues permettent de comprendre leur motivation propre, et le fait qu'ils ont une histoire personnelle.

Tous ces éléments (les voies d'escalade, les différentes facettes de la reconstitution historique, les individus rencontrés et leurs interactions) font que le lecteur peut ressentir les émotions, l'évolution de la construction personnelle de Jean-Marc Rochette par incidence, par un processus d'empathie tellement organique qu'il se transforme en intimité consentie, sans être intrusive. le lecteur voit évoluer cet adolescent, au fur et à mesure de ses expériences. Il y a l'amitié avec Sempé, la sensation d'être vivant en pratiquant l'alpinisme, de se sentir bien et serein en montagne, l'éloignement progressif d'avec sa mère, les relations avec les femmes, le soutien de sa grand-mère, la révolte contre l'autoritarisme, le rapport aux autres, le jugement sur les adultes installés dans la vie, le rapport à l'effort et au dépassement de soi, etc. Les auteurs ne recourent jamais à un discours psychologique, encore moins psychanalytique, tout en mettant en lumière des moments d'une rare intimité personnelle. Juste après l'exaltation de la première grimpe avec Sempé, Jean-Marc évoque son sentiment de bonheur avec sa mère, et se retrouve déconcerté par son manque d'enthousiasme. Plus loin dans le livre, Jean-Marc a l'occasion d'emmener sa mère grimper en montagne et il se retrouve à lui servir de guide (inversant le schéma éducatif parent / enfant) dans une séquence d'une rare finesse, aussi bien psychologique qu'émotionnelle. Au fil des grimpes, le lecteur s'interroge également sur les risques pris par Jean-Marc Rochette, sur sa mise en danger, sur un comportement présentant parfois des symptômes d'addiction. Il voit comment le jeune adulte est confronté à la réalité de la mort à plusieurs reprises, sous des formes différentes. de scène en scène, le processus d'apprentissage se fait, provoquant des réminiscences, des échos chez le lecteur quant à ces points de passage de l'adolescence à l'âge adulte, par lesquels il est lui aussi passé au cours d'expériences de vie différentes. Ce récit très particulier d'apprentissage et de pratique de l'alpinisme participe de l'universalité de l'apprentissage de la vie.

Derrière un titre énigmatique et une couverture dépouillée et austère, le lecteur découvre un parcours de vie extraordinaire, avec une narration visuelle personnelle exprimant parfaitement le caractère de l'auteur, transcrivant la beauté austère de la montagne. Les auteurs réussissent un récit exceptionnel, donnant envie de s'adonner à la montagne (même sous forme de simple randonnée), un passage de l'adolescence à l'âge adulte rendant compte des différentes facettes de ce moment de la vie, une reconstitution d'une époque, d'une société, une étude de caractère pénétrante… Sans pouvoir se douter de la richesse de cette biographie, le lecteur éprouve un grand plaisir de lecture à s'immerger dans ce parcours de vie à la narration fluide et intelligente, à ressentir la puissance des émotions éprouvées, à se reconnaître dans certaines étapes (prise d'autonomie par rapport aux parents et aux figures tutélaires, passions, amitiés, tests de ses limites) attestant de l'universalité de certaines expériences humaines, indépendamment de la forme qu'elles prennent.
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Autobiographie sous forme de BD d'un jeune passionné de montagne et de dessin. L'ambiance de la haute montagne est très bien mise en images et en texte. Très bon moment de lecture.
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Une très belle BD autobiographique du dessinateur jean-Marc Rochette qui détaille son adolescence passionnée par l'alpinisme, spécifiquement dans le Massif des Ecrins. Les planches sont bien sûr très réussies et illustrent des lieux connus de ceux qui aiment la montagne et la pratiquent. le simple promeneur reconnaîtra quelques refuges, comme Temple Ecrins, ou bien, plus bas, la chapelle de la Bérarde.
Diverses courses sont détaillées par le jeune Rochette et son ami Sempé avec des précisions techniques pour les spécialistes. La face nord d'Ailefroide est leur objectif pour lequel Rochette attend Sempé, mais finalement aucun des deux ne la gravira.
Egalement, de nombreuses références aux célèbres alpinistes qui ont ouvert de nombreuses voies et, à la fin, un court texte de Bernard Amy qui vous fera découvrir quel est le plus grand exploit de Reinhold Messner dit par lui-même et le meilleur alpiniste de son époque selon Georges Livanos.
Une superbe BD avec un texte très montagne, très prenant.
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Récit d'enfance, héroïque et initiatique, d'un jeune garçon, grandi au pied des Alpes, devenu un des auteurs phare de bandes dessinées dans Actuel ou l'Echo des savanes avant ses réalisations plus personnelles.
« Ailefroide » dit autant la fascination qu'exerce la montagne qu'une époque encore marquée par des codes sociaux d'un autre temps. Fasciné par cimes, entraîné par les copains plus âgés, Rochette part à l'assaut des plus beaux sommets alpins. L'exploit sportif se double d'aventures humaines (les amitiés naissantes, les admirations sans failles ou encore les amours esquissés…), mais surtout d'une découverte de soi. le plus difficile et incertain des chemins. En creux, « Ailefroide » exprime aussi la singularité de chaque parcours : un accident qui réoriente brutalement une ligne qui paraissait tracée, les renoncements de l'âge adulte ou encore les apports subtils et profonds d'une mère.
Tout d'abord séduite par la puissance des paysages de haute montagne et la force du dessin, j'ai été totalement conquise par la subtilité psychologique des personnages confortée par le regard aiguisé, mais bienveillant de l'auteur.
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Formidable histoire autobiographique.
Nous suivons le parcours de Jean-Marc Rochette, adolescent grenoblois en souffrance. Il a deux passions : l'art, plus particulièrement le peintre Soutine et la montagne.
Avec cette BD, l'auteur règle ses comptes avec un professeur d'arts plastiques et le proviseur de son lycée qui ont critiqué ses productions pour le premier et multiplié les sanctions pour le second.
Rochette a su allier ses deux passions. Il dessine très bien la montagne.
Les illustrations permettent de ressentir la beauté de la montagne, l'austérité et la sévérité de certaines voies d'escalade.
Cette BD restitue parfaitement l'univers de la haute montagne et de l'escalade : la prise de risque, la dangerosité de certaines courses, l'adrénaline, la peur, la beauté, le calme, la liberté , l'amitié entre les membres d'une cordée...
En modeste amateur de randonnée alpine, j'ai beaucoup apprécié ce livre.
Cette lecture m'a rappelé les histoires tantôt amusantes tantôt tragiques que l'on entend lors des dîners ou courtes "soirées" en refuge. J'ai repensé à Titus, guide attitré de notre club, qui malgré sa prudence, s'est fait avoir dans une avalanche. Je me suis aussi rappelé des cheveux qui se dressaient sous mon casque , comme Rochette, un jour d'orage sur le pic de Jallouvre.
"Ca passe", "Je me suis fait une frayeur" et puis un jour, ça ne passe pas. de la neige qui reste sous les crampons, une pierre qui tombe, une mauvaise prise, un orage qui arrive plutôt que prévu, la fatigue... et tu passes de l'autre côté. L'accident bouleverse une famille, le projet d'une vie. Personne ne fait de la montagne pour mourir ou se blesser, mais cela peut arriver à tout moment. Nous le savons et on y va quand même.
A peine ai-je terminé ce livre que j'ai envie de le relire. A l'image d'un retour de course ou d'une randonnée réussie, on a envie de la raconter et d'y retourner, de partager cette expérience avec quelqu'un.
Merci à celui qui nous a offert ce livre.
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Jean-Marc Rochette, nous le connaissons pour cette BD mythique « le Transperceneige » qui est souvent considérée dans le « top 10 » de l'histoire de la bande dessinée, comme l'une des plus grandes…
Il dessine ici une oeuvre autobiographique splendide dans laquelle il raconte sa jeunesse à Grenoble et sa passion pour l'alpinisme qui le destine de prime abord au métier de guide de haute montagne. Roman graphique initiatique, sur la « grimpe », mais aussi sur le devenir adulte et les choix de vie. Beaucoup de réussite aussi bien dans la construction du scénario que dans les dessins qui, avec une colorisation particulière, sont vraiment magnifiques. Que l'on soit amoureux des montagnes, alpiniste ou bien simplement lecteur curieux aimant les beautés des oeuvres d'art ce livre s'adresse à tous.
Nathalie - Médiathèque de Monaco
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Qu'on aime ou pas la montagne, qu'on soit critique ou pas des abus qu'en font les hommes en la prenant pour terrain de jeu, difficile de rester insensible à ce récit de lui que nous fait Rochette.
Ecorché vif avide d'absolu, il met magistralement en images et en mots la fascination que génère chez les fondus d'alpinisme ce... terrain de JE, tout en obliques improbables et blancheurs absolues, en bleus intenses et duretés sans pitié, en absolues majestés ô combien...

Un terrain qui se mérite pas à pas jusqu'à l'ivresse des sommets, quel que soit le prix à payer.

Magnifique et poignant, son auto-portrait lucide prend aux tripes !
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