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Sans doute largement autobiographique, cette histoire est celle d'une bande de potes d'une cité HLM dans les 70-80's, "pas des méchants ni des dangereux, tout juste des branleurs des fumistes disaient nos profs, mais pas des mômes méchants" (sic).

J'ai découvert Gilles Rochier lors d'une table ronde où étaient également présentes deux stars de la BD, deux Fab* qui ont le vent en poupe et peut-être le melon qui gonfle avec (cela n'engage que moi).
Comme souvent dans ce genre de rencontres IRL, c'est l'auteur que je ne connaissais pas qui m'a le plus intéressée et touchée. Un chouia abrupt, sur la défensive, sûrement plus à l'aise à dessiner que devant un public, il a évoqué son parcours, et avoué qu'on lui disait parfois que ses dessins étaient moches et qu'il n'aimait pas ça.
Alors je ne le dirai pas, parce qu'on s'en fout quand le scénario, les situations et les mots sonnent juste, à tel point qu'on a l'impression que c'est un gamin de l'âge des protagonistes qui raconte.
En plus Gilles Rochier sait nous cueillir, sans sensationnalisme, avec des drames aussi banals que terribles.
Et il parsème ses albums de Granola (chourés, mais chut) ! ♥

Lire aussi 'Les Frères Cracra', 'Bastion'...
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Lu dans le cadre du club-lecture auquel j'appartiens et qui a pour but de décerner le prix des prix des ouvrages qui ont reçu le Prix Littéraire les lycéens et apprentis de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (but ambitieux, n'est-ce pas pour notre petit groupe mais bon...pourquoi pas !), j'ai été assez déstabilisée par cette découverte.
Décontenancée pour deux raisons, tout d'abord à cause du dessin qui m'a gêné (celui-ci est en effet assez grotesque mais cela est fait pour) et ensuite lorsque j'ai appris qu'il s'agissait d'une histoire vraie, celle du dessinateur, Gilles Rochier.

L'histoire se déroule à la fin des années '70 dans une banlieue parisienne. le petit groupe de Gilou (Gilles) est en rébellion constante contre un monde qui leur paraît rempli d'injustices. Entre les mères qui sont parfois obligées de se prostituer à la fin du moins pour faire un peu grossir l'argent qui rentre en trop faible quantité dans cet appartement pourri, dans une banlieue qui n'est guère reluisante non plus - et le chômage qui plane sur toutes les têtes, bref dans un monde où ces jeunes sont bien obligés de s'acclimater et souvent de voler pour -non pas survivre - mais disons vivre un peu. Il y a là trois banlieues qui cohabitent tant bien que mal (je dirais plutôt mal que bien car les jeunes de chacune d'entre elles sont en "guerre" perpétuelle) et qui pourtant, parfois, se réunissent pour "souffrir" ensemble cette misère du monde. Il y a la musique aussi et, trop souvent, les engueulades qui peuvent parfois dégénérer et vous marquer à vie...

Bon, je ne vous en dirais pas plus et vous invite à venir découvrir cet ouvrage par vous-mêmes car, mon mari ayant beaucoup aimé cette lecture, je me dis que je suis peut-être passée à côté de quelque chose et que je ne lui ai pas rendu tout le prestige qu'il mériterait sûrement d'avoir (il n'a pas obtenu le prix des lycées & apprentis de la région PACA en 2013 ainsi que le prix Révélation Fauve d'Angoulême en 2012 pour rien, vous ne trouvez pas ?). A découvrir !
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Gilles Rochier décrit ici la vie de quartiers oubliés en périphérie de grandes villes à la fin des années 1970. En particulier celle de gamins qui n'ont pas de perspectives, pas d'occupations, et qui ne peuvent pas considérer leurs parents comme des modèles à suivre. Résultat : il consacrent leur temps à faire des conneries.

C'est triste, mais malheureusement très réaliste.

Quand décidera-t-on d'investir dans leur cadre de vie et leur éducation plutôt que dans des prisons ? Et quand empêchera-t-on les premiers de cordée de couper la corde sous leurs pieds pour - le croient-ils en tout cas - l'alléger ?

Bel album, sensible et touchant comme 'Les frères Cracra' du même auteur.
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Montmorency, années 1970.
Une bande de copains, perdus dans un quartier tout neuf ; un quartier surgi de cette idée folle que parquer les pauvres ensemble les rendra … plus heureux ? Moins visibles ? Plus faciles à aider ? On ne sait pas trop.
Alors, là, au milieu des barres de béton, des 1100 logements divisés en 4 cités, de la supérette et du terrain de foot, les copains errent comme des âmes en peine. le béton n'a pas encore tout phagocyté ; il reste des terrains vagues, et même une forêt, lieu de tous les mystères, et où il se déroule des choses dont on ne parle pas, mais que tout le monde fuit, faisant preuve d'un bon sens inné. Entourés des « grands », perchés sur des mobylettes pétaradantes, ils font les 400 coups, se chamaillent avec les gamins des cités voisines, arrosent leurs premiers exploits de bière chapardée. Pour s'occuper, ils se prêtent une cassette audio, compil des tubes de l'époque qu'ils écoutent en boucle, sur un gros poste hurlant et grésillant, comme il se doit.

Gilles Rochier déroule ce portrait d'une banlieue déjà exsangue d'un pinceau quelque peu tremblé, voire maladroit, mais étrangement réconfortant. le dessin, surprenant, montre déjà des visages durs, des yeux qui en ont trop vu, sur ces visages enfantins, et des façades inhospitalières. La couleur se prête parfaitement au long récit de cet ennui caractérisé ; les tons se déclinent en blanc et marron, sur toutes les nuances, rendant l'aspect maussade de ces barres de béton, et l'ambiance des journées monotones. Gilles Rochier insinue doucement une tension subtile mais tenace ; doucement, presque discrètement, il s'approche du monstre aux cent visages caché en plein centre de la cité.
Car au centre de cette cité, il y a l'arrêt de bus. Dans la journée, l'arrêt de bus est plein de promesses ; c'est un lieu de départ vers le monde, duquel on peut imaginer mille aventures. Mais le soir, surtout les fins de mois, aucun de nos jeunes loubards n'y mettrait les pieds pour tout l'or du monde. Les fins de mois sont difficiles ; tout le monde le sait, mais personne n'en parle. Car personne ne veut savoir quelle maman est là, sous l'arrêt de bus, à arrondir les fins de mois. Comme tous les secrets partagés, il écrase de son poids les fiers habitants. Lorsqu'un « Ta mère la pute » surgit sur un bout de mur, tout le monde retient son souffle, chacun soupçonnant ses voisins. Cette violence contenue gonfle, monte, enfle et lézarde les façades, le tout sur fond de rituel de passage de la fameuse K7.
Alors, lorsqu'il apparaît qu'elle est perdue, cette K7, la violence jusque-là si bien contenue éclate, saugrenue, disproportionnée, hors de propos. Et c'est, évidemment, le drame, dont le tragique est à la hauteur des non-dits qui étouffent la cité.
Avec cet album subtil, récompensé du Prix Révélation au Festival d'Angoulême 2012, Gilles Rochier signe une chronique désabusée et juste des débuts des cités. Ne vous laissez pas rebuter par son dessin étonnant ; il porte le récit, et le sublime. Il serait dommage de passer à côté.
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T.M.L.P., initiale d'une insulte suprême, entendue sur les trottoirs des premières cités banlieusardes parisiennes dans les années 70. Et pour cause..

Pour Gillou et sa bande, leur lieu de naissance, leur lieu de jeunesse, c'est celle des premières barres d'immeuble français, avec des terrains vagues transformés en terrain de foot. Ce lieu entre dans la catégorie de pauvreté épidémique sociale. Mais grâce à leur fougue et leur imagination, ces jeunes vont réussir à s'approprier cet environnement anxiogène, et à le transformer en un grand terrain d'aventures, propice à des jeux plus ou moins dangereux...
En outre, ces jeunes qui traînent le quartier, qui se lancent des défis, qui s'exercent dans des bagarres, il y aussi les adultes qui se mettent dans des situations délicates, incongrues... Comme ces mères qui venaient vendre leur corps pour arrondir les fins de mois difficiles. Une atmosphère pesante règne. Elle est connue de tous mais tout en étant tabou. Une sorte de contrat tacite où chacun garde ses positions jusqu'au jour où ?!... Une réplique célèbre de cinéma, convient parfaitement : « Jusqu'ici, tout va bien ».
Dans cette histoire (comme dans la vie actuelle ?), l'équilibre est précaire, sensible. Un accrochage, un dérapage et tout peux basculer. Où comment prononcer un malheureux « TMLP, Ta Mère La **** », pour que tout plonge dans le recours aux moyens extrêmes... Pourtant, ne s'agissait-il pas d'un mal-entendu, comment savoir la vérité ? Quant tout part d'un mensonge à deux balles... parfois, ça fais mal !

Le trait de Gilles Rochier suit, en quelque sorte, ses personnages avec sensibilité, pendant que le récit donne à s'attacher aux protagonistes. Et, même si c'est un peu bancal dans le dessin, où tout est nuancés dans le marron, c'est très adroit dans le scénario, où il fait du contexte social un élément à part entière. C'est à dire que cet album donne une vision de l'intérieur avec des couleurs d'une vie proche de la misère. La force de l'auteur est donc, de filtrer cette pauvreté de la cité en alternant scènes chocs et humour. En fait, seul les personnages semblent un peu instable dans le dessin, parce que les barres d'immeubles, elles, sont juste parfaites...

TMLP traite d'une banlieue d'époque pas si lointaine mais où les réalités d'aujourd'hui sont probablement autrement plus dures. Une liberté de ton est affiché rien que dans le titre, au risque d'être dérangeant ou, est-ce juste une formule provocante ?

Plus jeune, je me souviens bien de la première fois où j'ai entendus cette injure... ça marque ! Je me rappelle surtout que je ne comprenais pas bien le pourquoi du comment... Je trouvais ce juron méchant et nul, sans fondement. Et pourtant, « faut pas croire, c'est pas sorti de nulle part comme expression. »

Un lecture de mémoire, une lecture pour savoir. Un album qui se révèle essentiel, qui interpelle.
Lien : http://alamagie-des-yeux-dol..
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« On était une bande, égaré dans un quartier flambant neuf au début des années 70. Des terrains vagues, des bois, les routes pas encore finies d'être goudronnées. On faisait nos 400 coups. Il y avait les “plus grands” qui nous pourchassaient en mobylettes, pour nous en faire baver dans la forêt. On se chamaillait aussi avec les gamins des cités voisines. On se passait entre nous une compil K7 qu'on écoutait en boucle sur un gros poste. Il y avait des lieux qui avaient une aura de mystère, comme ce trou d'eau noire, dont on disait qu'il avait été formé par un avion venu se crasher. Il y avait aussi cet arrêt de bus qui nous terrifiait : la journée c'était notre point de départ vers le monde, vers Paris, mais le soir, surtout les derniers jours du mois, aucun d'entre nous n'y aurait jamais mis les pieds. La misère pousse à bien des extrémités et la rumeur voulait que pour boucler les fins de mois trop courtes, certaines femmes de la cité y passaient le soir… “Ta mère la pute”, faut pas croire, c'est pas sorti de nulle part comme expression.

Et puis il y a eu cette histoire avec la K7… et là, ça s'est mal passé » (présentation officielle).

-

Une chronique que j'ai souhaité rédiger pour célébrer, à ma manière, l'animal qui a eu 20 ans en mai dernier. A cette occasion, un livre-événement (cliquez pour accéder à la présentation officielle) a été publié (voir également ici et ici les hommages mis en ligne pour saluer le travail éditorial de 6 Pieds sous terre).

Bienvenue dans la Cité et dans ce récit intimiste où quelques rares marqueurs de temps nous aident à situer l'époque des faits, comme cette Une de France Soir qui titrait « le fiasco de Fabius » en 1985.

Pour l'occasion, Gilles Rochier revient sur son enfance/adolescence et se remémore quelques souvenirs. Un relent de nostalgie et d'amertume mêlées plane dans cet album, une haine sourde y gronde. Il raconte l'histoire de gosses qui errent pour tuer le temps, de gamins livrés à eux-mêmes et à la loi des Grands Frères ; il parle aussi d'un code de l'honneur qu'ils veulent respecter mais les contours en sont assez flous… d'où certaines dérives parfois, certains actes gratuits que l'on n'explique pas.

Un quotidien où il faut surveiller ses arrières, prendre sur soi pour montrer qu'on en a (du cran, de la gueule…). Un quotidien où la tension est constante, tout comme la solidarité et l'amitié. Un contexte particulier dont les frontières sont parfois nébuleuses pour ceux qui n'auraient pas grandi dans ces quartiers.

1100 logements divisés en 4 cités distinctes, chacune avec des noms de poètes qu'on lira jamais. (…) 1100 logements livrés de 11 mai 1968. Je suis né le 19, je suis le premier enfant né du quartier. Ça m'a donné aucune légitimité.

On ressent la difficulté de ces gamins à donner un but à leur vie, à donner du sens à ce qu'ils font. Cet album est un pied-de-nez aux préjugés, « nous à la base on n'est pas des méchants ni des dangereux… tout juste des branleurs des fumistes disaient nos profs, mais pas des mômes méchants » lit-on d'entrée de jeu. On découvre ces gamins qui s'ennuient et qui s'occupent en faisant des âneries. On s'attache à eux, on les comprend sans faire d'effort et puis on prend le temps d'écouter ce qu'ils ont à dire… pour une fois ! le lecteur a baissé sa garde, il affronte leurs regards de manière détendue, sans crainte que son intention soit mal perçue… pour une fois !

La lecture file en compagnie de ces jeunes délinquants, on se prend d'empathie pour eux. Une bouffée d'air envahit le récit quand ils jouent au foot. Durant ces moments-là, ils oublient leur triste univers de béton. Un instant d'insouciance éphémère comme l'avais déjà décrit Davide Reviati dans Etat de Veille (autre époque, autre pays).

Et puis en trame de fond, un personnage récurrent : la Cité HLM. Un personnage vivant, qui dicte des règles arbitraires de mixité sociale. Déjà mise en retrait, la Cité procède à un redécoupage par bloc ; chaque jeune respecte cette délimitation géographique : « chacun son bloc »… et tout ira pour le mieux. La Cité, ce personnage gris qui a son histoire propre, avec ses légendes urbaines, ses points de repères (un arrêt de bus, une supérette…) et ses secrets. Celui qui a trait aux mères est bien trop lourd à porter alors on fait mine de ne rien savoir… et on déprime.

Cela m'a pris du temps de me faire à l'idée de lire cet album.

Longtemps rebutée par le graphisme hésitant et maladroit, je suis restée frileuse à l'idée de me plonger dans ces planches couleur terre. J'imaginais un contenu pesant, oppressant… Pourtant, une étincelle d'humanité nous réchauffe dès le début de la lecture. Je me suis blottit près d'elle, elle m'a aidé à écouter ces jeunes et à les investir.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Gilles Rochier raconte son enfance dans une cité à la fin des années 70, les copains, les parents, les relations entre les habitants. Il y relate son quotidien qu'il soit anodin ou grave. Ces cités étaient construites sur un idéal mais concentrent très vite beaucoup de misère.

Un drame rompt d'ailleurs l'équilibre de la vie de Gilles, même si il continue d'avancer, rien n'est pareil après. 20 ans plus tard, il revient dans son quartier et se retrouve confronté à ce passé.

Cette bande dessinée c'est une tranche d'enfance quand la cité n'était déjà plus le rêve utopique mais pas encore le no man's land actuel, un lieu où il y a avait certes déjà de la violence mais malgré tout une certaine fraternité.

Couleurs sépia, beiges, planches de barres d'immeubles, texte souvent sans ponctuation, curieusement, j'ai trouvé que cet album était un savant mélange entre dynamisme et immobilisme.

En tout cas, c'est un album que j'ai trouvé très touchant, avec un côté tragique.
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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Intriguée par le titre d'abord. Très très très gênée par le dessin ensuite. Quel dommage que les personnages soient aussi moches. Les barres d'immeubles sont bien, mais les personnages... le dessin ne donne vraiment pas envie de se plonger dans cette histoire de petite bande de copains de cité, entre bagarres et insultes, opérations punitives et courses folles... et la musique avec cette K7 audio, qui passe de main en main.
Au final, l'histoire est plutôt intéressante. Comment peut-on en arriver là, pour ça? Sauf que le dessin est vraiment rédhibitoire.
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Une bande dessinée très intéressante sur la vie quotidienne dans les banlieues française et plus précisément sur la prostitution des mères de famille dans les cités. Sujet tabou dont personne ne veut entendre parler. J'ai aimé le style des dessins, plutôt froid, et l'histoire.
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Banlieue de Montmorency, dans les années 70. On y suit une bande d'ados un peu désoeuvrés qui errent dans la cité. Des gamins comme les autres, ni des enfants de coeur, ni des caïds qui occupent leurs journées à coups de défis débiles, de petites vengeances, de parties de foot, d'échange de k7 musicales ou de vulgaires vols à la supérette du coin.
Au pied des barres d'immeubles, la vie n'est pas rose. Promiscuité, chômage, misère. Les mères font ce qu'elles peuvent. Et l'insulte "Ta mère la pute" prend parfois tout son sens, même si tout le monde cherche à l'occulter.
Une embrouille entre jeunes, une parole qui dérape, et voilà le drame qui arrive. Bouleversant le quartier et la vie de ces jeunes garçons considérés désormais comme de dangereux personnages que la société se fait forte de recadrer.

Gilles Rochier se penche ici sur la vie dans les quartiers populaires. Une vie que l'auteur connaît bien pour avoir grandi dans ces cités parisiennes constituées de tours. Il porte sur la banlieue un regard à la fois nostalgique et sombre.
A travers l'histoire de quelques adolescents dans lesquels il s'inclut, il nous fait revivre cette période insouciante où les copains suffisaient, où le simple prêt tournant d'une cassette de musique les unissait les uns les autres, leur faisant oublier l'inertie et la misère du lieu.
Parallèlement, l'auteur n'hésite pourtant pas à évoquer le désoeuvrement qui mène à la violence, la misère sociale qui pousse à des extrémités honteuses, les autorités qui portent un regard négatif sur ces jeunes sans chercher à les comprendre.
Sans tomber dans un misérabilisme cliché, il nous donne sa vision de la banlieue exempt de tout jugement.

Son histoire, il nous la livre dans une bichromie beige assez douce mais qui donne corps à l'ennui persistant, à la morosité d'une vie étriquée, passée entre les barres d'immeubles. Si son trait n'est pas élégant, son économie, la simplicité de son écriture permet d'y projeter toutes les émotions de ses personnages. La narration se fait à la fois à travers le langage imagé du groupe de jeunes mais aussi par l'intermédiaire d'une voix off qui donne un regard plus extérieur, plus détaché des faits mais non dénué d'amertume.

Véritable témoignage urbain dont l'actualité est toujours palpable malgré la différence d'époque, TMLP est un album choc qui à travers le drame noué autour d'une bande d'adolescents nous donne à voir les meurtrissures d'une enfance désenchantée, stoppée en plein vol. Conçues dans les années 80, ces grands cités de béton recélaient une utopie de mieux vivre. Il n'en fut rien et aujourd'hui, l'état des banlieues s'est inexorablement dégradée, au détriment de ses habitants. Comment peut-on vivre sereinement dans ces grands ensembles urbains ? Les drames qui s'y nouent se sont-ils pas le reflet de la violence intrinsèque qu'ont à subir ses habitants ? Peut-on réellement sortir de la cité ou celle-ci vous marque-t'elle à jamais ? A ce jour, l'Etat français cherche toujours les réponses...

Lien : http://legrenierdechoco.over..
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