Quelle richesse dans l'imagination de cette jeune auteure qui années après années a pris le temps de peaufiner ce premier roman qui dépasse et de loin les fantasmes d'une quinquagénaire frustrée...
Premier roman qui est aussi le début d'une saga qui va nous faire découvrir l'Amérique pendant et après la guerre de sécession et ce, surtout dans l'Ouest, vaste territoire qui ne laisse personne indifférent.
Entre violence et tendresse, haine et passion, l'auteure avec une plume riche et fluide va retracer pour nous les aventures d'une jeune fille intelligente mais un peu trop libérale pour son époque. Bien documenté, bien rythmé, rouge juste comme il faut, voilà un « vieux » roman bien meilleur que beaucoup de nouvelles sorties dans cette catégorie littéraire.
Ah, quel plaisir de se replonger dans le monde de Rosemay Rogers après autant d'années... Allez, vite, au suivant ;-)
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Quelque part, au tréfonds de son subconscient, une voix s'élevait pour la convaincre : ainsi, c'est cela, une fièvre qui monte en accès brutal, un reptile immobile dans les replis de l'abdomen et qui, soudain, déroule délicieusement ses anneaux, une ondée de miel filtrant par tous les interstices qui la rendait incapable de vouloir, de désirer ou simplement de comprendre ce qu'elle attendait de lui.
Elle était pénétrée d'une sensation de liberté, renforcée par l'impression de se tenir bien droite au seuil de l'existence et, chaque fois qu'elle songeait à l'avenir, qu'elle cherchait à deviner quel genre d'homme le hasard jetterait dans ses bras, ces pensées faisaient battre son cœur d'enthousiasme. Rien ne l'effrayait. Elle était heureuse. Elle possédait à peu près tout ce qu'elle désirait; elle en aurait encore davantage.
Les Texans sont mécontents de leur administration constituée par des candidats étrangers à la circonscription, entièrement corrompus et avides de pouvoir. Les personnalités ont peu d'importance, ce sont des marionnettes dont il sera aisé de se débarrasser le moment venu .
les hommes sont ainsi faits, ils ne se fient qu'à l'apparence extérieure de leur partenaire sans se préoccuper le moins du monde de ce qu'elle pense ni de ce qu'elle ressent. Ils préféreraient même qu'elles ne pensent pas du tout...
Ici, dans l'Ouest sauvage, n'existaient que deux catégories : les bonnes et les
mauvaises. Il n'y avait aucune place pour les élégantes qui, à Paris, évoluaient avec grâce entre les deux classes.