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Citations sur Elégies pour le temps de vivre / Dans les méandres des sa.. (22)

Regarde où l'automne pose ses pas sur les
feuilles humides, et les oiseaux, regarde
où ils s'assemblent pour que le jour se
colore et reçoive du ciel une sincère

offrande. Tu es seul, chez toi, mais tu sens
que la vie a les accents de l'amour lorsque,
par la fenêtre de ta cuisine, tu aperçois,
dans son jardin, une femme courbée sur des

fleurs un peu lasses. Les brumes, au loin,
se défont. Un chien aboie. Le monde devient
lisible. N'oublie pas cette femme penchée

sur ses fleurs, et n'oublie pas non plus
cette mélancolie qui donne au temps qui
passe la douceur d'une étreinte imprévue.
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On sait qu’il fera beau.
Le soleil peu à peu, perce et chasse les brumes.
Certaines, avant de se dissoudre,
Ont la forme des visages où tu reconnais la plénitude,
Parfois la fatigue, de ceux qui rodent dans ta mémoire.
Enfin, quand la lumière adoucit ton domaine,
Il reste sous ton front
Des tourbillons de vie ancienne,
Des soupirs de lieux disparus à jamais,
Des mirages dont tu ne sais s’ils vont rallumer les feux
Eteints par les larmes trop longtemps versées.
Le soleil,
Tu voudrais tant qu’il s’attarde sur cette maison vide
Où la mort pèse si fort
Que même la glycine n’a plus envie de fleurir
Autour des volets clos.
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Non,
Ce n’est pas le vent qui frappe à tes volets,
C’est la nuit qui te confie ce qui la trouble,
Elle sait que tu sauras lui donner vie avec tes mots.

La nuit,
Celle qui naît des flots de la lumière,
Celle qui enchante le silence,
La nuit qui tourne dans les cœurs,
Comme une comptine fidèle,
Une ancienne chanson qu’on répète depuis toujours.

La nuit,
A qui tu demandes comment le jour prend racine dans les étoiles,
Quelle clarté elle est prête à tisser sur le monde,
Quand tu perçois très loin dans ton corps,
La place d’une flamme amoureuse du vent.
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Il reste toujours quelque chose des amours mortes ou perdues,
un regard sur les prés,
sur une fleur qui penche vers le soir,
sur les montagnes qui émergent après les brumes du matin,
il reste toujours sous nos paupières,
des rêves inachevés,
des souvenirs de neige ou d'étoiles filantes
comptées dans les nuits d'août,

il reste aussi quelques fenêtres entrouvertes sur les averses d'été qui sentent si bon
qu'on se sent proche d'un nouvel amour,
d'un amour tranquille et brûlant à la fois,
qui tremblerait à la lisière du temps
comme un dernier sourire,
avant de s'en aller.
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Le soleil, humble encore apporte un peu de vie
Au jour que l’hiver enferme dans le gel
On voit d’instables clartés sur les murs des maisons muettes
La forêt, lentement, sort des brumes
On sent qu’une douceur s’approche
Avec l’innocence d’un sourire hésitant.
Entre le silence et le temps qui passe,
Il y a comme un vide où l’on voudrait se blottir,
Un nid qu’auraient construit les souvenirs lointains
Qui remontent avec eux, du fond de la mémoire,
Les étourdissantes amours qu’on avait oubliées,
Mais qu’on serait à même aujourd’hui,
De revivre avec le secours du soleil
Qui revient brosser les arbres engourdis
Et ratisser le gris du ciel.
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Le ciel pose à peine sur les arbres dépouillés
L’air d’un léger rose effleure les nuages
Où parfois une percée de bleu survient
Comme le souvenir d’une tendresse jusque là oubliée
On se dit que l’hiver n’est pas aussi cruel qu’on le pense
Qu’un soupçon de douceur niche encore dans les branches
Et que les oiseaux reviendront bientôt
Avec leurs chants de délivrance.

Et l’on se repli en soi
Sans peur
Sans secousses
Avec la chaleur d’un sang neuf
La vibration d’une feuille dorée qui n’a pas rejoint le sol
Et le chuchotement des ombres invisibles
Que laisse le temps qui passe
Sur les ombres à jamais passées.
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Tu m’as reçu comme le jour reçoit
les premières rumeurs de l’aube,
tu m’as dit que derrière le soleil
des poèmes prenaient racine,
Tu m’as parlé d’oiseaux perdus,
de fleurs inapaisées,
tu m’as dit qu’une source
jouait dans les replis de ta mémoire
et je t’ai cru,
je t’ai suivi
sous la neige qui venait de tomber
sur le jardin muet,
je me suis serré contre toi,
sans crainte,
sans efforts,
avec le souvenir d’étreintes passées
qui m’avaient tant charmé,
je suis entré en toi,
tu m’as reçu comme la nuit
reçoit le frisson des étoiles,
comme le silence appelle le silence
jusqu’aux frontières de l’échange,
comme tout se résout dans ce qui nous attend.
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Qui me dira,
Avec la rosée qui clignote dans le matin humide
Qui me dira
Où se trouve l’entrée de la lumière ?
Qui ?

Je sais qu’on ne revient pas aux sourires qu’on n’a pas su cueillir,
De même qu’on n’oublie pas le couteau sous la gorge,
L’insoumission qui nous donna la force des pierres,
Le claquement de la solitude après les portes sourdement refermées,
Je sais que je ressemble à une langue morte
(...)
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Tu marches, tu marches depuis si longtemps déjà
qu'il te semble te retirer en toi. C'est comme
si tu avais déraciné les paroles superflues et
que tu n'entendais plus que l'écho de tes pas,

au fin fond de ton corps. Tu arrives alors près
du lac où quelques promeneurs te saluent sans
t'arracher à toi, parce qu'ils savent eux aussi
compléter d'un regard la douceur de l'air, cette

douceur, inhabituelle en novembre, qui déploie
des brumes bleues sur l'eau où miroitent le temps
et le ciel épuré. Un instant, tu t'arrêtes, car

tu as vu, au flanc de la montagne, dans la sombre
masse des sapins, le feuillage doré d'un groupe de
bouleaux dont tu te souviendras pour alléger ta vie.

(extrait de "Dans les méandres des saisons") - p. 147
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Tu m'as reçu comme le jour reçoit
les premières rumeurs de l'aube,
tu m'as dit que derrière le soleil
des poèmes prenaient racine, tu
m'as parlé d'oiseaux perdus,
de fleurs inapaisées, tu m'as dit
qu'une source jouait dans les replis
de ta mémoire - et je t'ai cru,

je t'ai suivi sous la neige qui
venait de tomber sur le jardin muet,
je me suis serré contre toi, sans
crainte, sans efforts, avec le souvenir
d'étreintes passées qui m'avaient
tant charmé, je suis entré en toi,
tu m'as reçu comme la nuit
reçoit le frisson des étoiles, comme
le silence appelle le silence jusqu'aux
frontières de l'échange, comme
tout se résout dans ce qui nous attend.

À présent, je suis prêt à retrouver
les images qui fondèrent ma vie,
images naïves, profondes où
mon enfance prenait corps, images
proches des mains qui dessinaient
dans le jour la forme inespérée
d'un songe, d'un bouquet cueilli
fraîchement dans le petit jardin
où grouillaient les couleurs du monde.

Et je me donne à toi, plus fortement,
plus sûr de cette envie qui m'entraîne
et me pousse à soulever le temps
pour voir par où tu passes
sans déplacer un seul mot de mon poème
et sans me dire qui je deviens
quand plus rien dans ma phrase ne bouge.

(extrait de "Élégies pour le temps de vivre) - Pp. 41-42
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