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EAN : 9782070467471
256 pages
Gallimard (13/11/2015)
4.4/5   15 notes
Résumé :
Poète élégiaque, l'un des derniers, sinon le dernier désormais, Richard Rognet trouve son champ d'inspiration dans la nature. Mais comme elle, il ne cesse de renouveler son art par une observation journalière qu'enrichissent les souvenirs et une réflexion sur l'existence, le temps qui passe, la mort. Discrète, toujours «entre abandon et veille», sa poésie est celle d'un promeneur solitaire qui s'achemine lucidement, presque tendrement aussi, vers un épilogue automna... >Voir plus
Que lire après Elégies pour le temps de vivre / Dans les méandres des saisons / Elle était là...Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dès les pages liminaires, trois superbes épigraphes de Francis Jammes, Robert Walser et Sandro Penna donnent le ton. Débutent ensuite les poèmes de Richard Rognet, sans titre, sans rime, emplissant les pages. Immédiatement, le lecteur pressent qu'il entame une oeuvre bouleversante, d'une densité inouïe que la limpidité de l'écriture rend accessible et percutante sous le poli des mots. le poète tout en retenue est lyrique, élégiaque sans lamento. Il use de l'anaphore en maître, place des enjambements et des rejets en fin limier, se pose aux lisières du monde, écoute l'indicible et met en correspondance le cosmos et le microcosme : « le moindre détail découvert porte en lui les remous du monde ». Déjà la préface de Béatrice Marchal éclaire l'oeuvre mais comme tout apparat critique, elle gagne à se lire en postface. le volume n° 505 de la collection Poésie Gallimard paru en octobre 2015 assemble deux livres de poèmes liés entre eux, édités précédemment dans la collection Blanche : « Elégies pour le temps de vivre » (2012) ; « Dans les méandres des saisons » suivi de « Elle était là quand on rentrait » (2014). Les derniers poèmes consacrés à la mère défunte donne à sentir l'abîme de la perte et le vertige de l'oubli. Lus et relus sans en épuiser la quintessence, ils fouaillent le coeur et font invariablement couler les larmes de la compassion. Richard Rognet est un poète humble et immense : « le petit garçon accroupi se relève,/[…] il enjambe un ruisseau, s'arrête,/hésite avant d'entrer dans la cour/où sa maison paraît, au-delà de la vie ».
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Cette poésie m'a ravie par l'effet hypnotique provoqué ses vagues anaphoriques qui saisissent l'âme de leur musicalité douce et prégnante.
Des choses humaines toutes simples et pourtant subtiles, une nostalgie des êtres aimés et disparus, un accord avec la nature, un dialogue de soi à soi.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
On sait qu’il fera beau.
Le soleil peu à peu, perce et chasse les brumes.
Certaines, avant de se dissoudre,
Ont la forme des visages où tu reconnais la plénitude,
Parfois la fatigue, de ceux qui rodent dans ta mémoire.
Enfin, quand la lumière adoucit ton domaine,
Il reste sous ton front
Des tourbillons de vie ancienne,
Des soupirs de lieux disparus à jamais,
Des mirages dont tu ne sais s’ils vont rallumer les feux
Eteints par les larmes trop longtemps versées.
Le soleil,
Tu voudrais tant qu’il s’attarde sur cette maison vide
Où la mort pèse si fort
Que même la glycine n’a plus envie de fleurir
Autour des volets clos.
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Regarde où l'automne pose ses pas sur les
feuilles humides, et les oiseaux, regarde
où ils s'assemblent pour que le jour se
colore et reçoive du ciel une sincère

offrande. Tu es seul, chez toi, mais tu sens
que la vie a les accents de l'amour lorsque,
par la fenêtre de ta cuisine, tu aperçois,
dans son jardin, une femme courbée sur des

fleurs un peu lasses. Les brumes, au loin,
se défont. Un chien aboie. Le monde devient
lisible. N'oublie pas cette femme penchée

sur ses fleurs, et n'oublie pas non plus
cette mélancolie qui donne au temps qui
passe la douceur d'une étreinte imprévue.
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Non,
Ce n’est pas le vent qui frappe à tes volets,
C’est la nuit qui te confie ce qui la trouble,
Elle sait que tu sauras lui donner vie avec tes mots.

La nuit,
Celle qui naît des flots de la lumière,
Celle qui enchante le silence,
La nuit qui tourne dans les cœurs,
Comme une comptine fidèle,
Une ancienne chanson qu’on répète depuis toujours.

La nuit,
A qui tu demandes comment le jour prend racine dans les étoiles,
Quelle clarté elle est prête à tisser sur le monde,
Quand tu perçois très loin dans ton corps,
La place d’une flamme amoureuse du vent.
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Il reste toujours quelque chose des amours mortes ou perdues,
un regard sur les prés,
sur une fleur qui penche vers le soir,
sur les montagnes qui émergent après les brumes du matin,
il reste toujours sous nos paupières,
des rêves inachevés,
des souvenirs de neige ou d'étoiles filantes
comptées dans les nuits d'août,

il reste aussi quelques fenêtres entrouvertes sur les averses d'été qui sentent si bon
qu'on se sent proche d'un nouvel amour,
d'un amour tranquille et brûlant à la fois,
qui tremblerait à la lisière du temps
comme un dernier sourire,
avant de s'en aller.
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Le soleil, humble encore apporte un peu de vie
Au jour que l’hiver enferme dans le gel
On voit d’instables clartés sur les murs des maisons muettes
La forêt, lentement, sort des brumes
On sent qu’une douceur s’approche
Avec l’innocence d’un sourire hésitant.
Entre le silence et le temps qui passe,
Il y a comme un vide où l’on voudrait se blottir,
Un nid qu’auraient construit les souvenirs lointains
Qui remontent avec eux, du fond de la mémoire,
Les étourdissantes amours qu’on avait oubliées,
Mais qu’on serait à même aujourd’hui,
De revivre avec le secours du soleil
Qui revient brosser les arbres engourdis
Et ratisser le gris du ciel.
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Lecure ac Richard Rognet. Episode3.
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