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America's got powers tome 2 sur 2
EAN : 9782809450187
112 pages
Panini France (26/08/2015)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Tandis que lémission télévisée se poursuit, Tommy Watts découvre limmense pouvoir dont il est doté. Mais les diaboliques projets du gouvernement sapprêtent à voir le jour. Les adolescents renégats vont-ils réussir à stopper ces événements ? Et si chaque américain devenait à son tour un super-héros, serait-ce une bonne ou une mauvaise chose ?
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient la deuxième partie d'un récit complet indépendant de tout autre. Les 2 tomes regroupent les 7 épisodes de la minisérie du même nom, initialement parus en 2012/2013, écrits par Jonathan Ross, dessinés par Bryan Hitch et encrés par Paul Neary, avec une mise en couleurs de Paul Mounts, remplacé par David Baron pour l'épisode 7. Andrew Currie (épisodes 1 & 2) et Jason Paz (épisodes 3 à 7) ont prêté assistance à Paul Neary pour l'encrage. Ce commentaire porte sur l'histoire complète.

Il y a 18 ans un étrange cristal a atterri à San Francisco, et toutes les femmes enceintes à ce moment-là ont accouché (à terme ou non) d'enfants viables, et dotés de superpouvoirs (sauf un, nommé Tommy Watts). de nos jours, ces jeunes adultes dotés de superpouvoirs participent à un jeu télévisé, de type combat d'arène, entre eux. Les bénéfices de l'émission permettent au professeur Colin Syell de financer leurs logements, et de poursuivre l'étude de leur biologie.

Mais le gouvernement (en la personne de la sénatrice Susan Handler) a chargé l'armée (représentée par le général John Burr) de réquisitionner ces individus aux capacités extraordinaires, pour les enrôler dans un programme militaire, pour s'assurer de leur coopération, et pour éviter leur défection dans un autre pays, ou leur récupération par une puissance étrangère. La dernière épreuve d'affrontement en direct (avant la mainmise par l'armée américaine) provoque une manifestation de pouvoirs d'une ampleur sans précédent.

À l'évidence, ce qui attire l'attention du lecteur dans cette histoire, c'est avant tout le nom du dessinateur : Bryan Hitch. Il s'est fait connaître tout d'abord avec la première saison de The Authority Vol. 1 écrite par Warren Ellis, puis avec les 2 premières saisons de Ultimates écrites par Mark Millar. Simplement en feuilletant ce tome le lecteur voit que Bryan Hitch s'est investi dans la réalisation des dessins qui présentent une forte densité d'information visuelle.

Effectivement, à la lecture, les pages regorgent de détails, tout en respectant les codes des récits de superhéros. le lecteur retrouve donc des costumes moulants, des superpouvoirs aux manifestations très pyrotechniques, et aux effets très destructeurs pour les constructions alentours. Mais pour Hitch, dessiner du superhéros c'est du sérieux, ça doit être réaliste et immersif au possible. D'ailleurs, dans le genre superhéros, Hitch ne se contente pas de faire du sous Marvel ou dd l'ersatz de DC. En fait les costumes correspondent plus à des combinaisons moulantes résistant aux manifestations des superpouvoirs, qu'à des costumes bariolés avec slip par-dessus le pantalon, et accessoires peu pratiques tels qu'une cape.

Ces jeunes adultes dotés de capacités extraordinaires portent des tenues moulantes, pratiques pour une activité sportive intense et agressive, avec des couleurs qui ne servent qu'à distinguer les membres d'une équipe de ceux d'une autre. Il s'agit donc plus d'une approche pragmatique, que de déguisements les rendant aisément reconnaissables. Ensuite, le scénario et les dessins ne s'attardent pas sur une explication scientifique vaseuse des superpouvoirs, ou sur une glorification de ces capacités extraordinaires. Hitch les met en images comme s'il s'agissait d'évidence, de capacités déjà connues de tous (ce qui est le cas puisque son récit s'adresse avant tout à des lecteurs de comics de superhéros).

Ainsi le lecteur pressé peut se contenter de jeter un vague coup d'oeil aux scènes de combats pour apprécier les jolies couleurs et les gugusses en train de se taper dessus, comme un élément de narration stéréotypé, mais dessiné avec un haut degré d'implication. le lecteur plus investi dans cet aspect du récit peut prendre plaisir à passer du temps pour détailler chaque personnage, chaque particularité de chaque costume, chaque détail de chaque superpouvoir. En effet, Bryan Hitch dispose de ce talent peu commun de réaliser des images très denses, tout en restant parfaitement lisibles au premier coup d'oeil.

L'encrage sophistiqué de Paul Neary parachève les dessins de Bryan Hitch, avec de très discrets arrondis, et un incroyable respect de chaque détail. le lecteur s'immerge dans un monde riche et détaillé qui décrit un monde très concret et très conséquent, presque palpable. Cette approche graphique génère un monde d'anticipation à portée de main, très présent. Il vient donner corps au scénario.

Jonathan Ross raconte une histoire à plusieurs niveaux. de manière basique, il s'agit de l'histoire de Tommy Watts, de son rapport avec sa copine Debbie Watts, avec sa mère. le lecteur découvre en même temps que lui la raison pour laquelle ses pouvoirs ne se sont pas manifestés, les objectifs des adultes qui mènent le jeu. L'histoire apporte une résolution satisfaisante à cette phase de la vie de ce jeune homme, sans mépris ni condescendance.

À un deuxième niveau de lecture, le lecteur aperçoit des commentaires sociaux de plusieurs natures. Cela commence bien sûr par une critique acerbe des jeux de téléréalité. Ross n'a peut-être pas bien pris la dimension des dessins d'Hitch car l'arène dans laquelle se déroulent les combats est un simple stade, avec des spectateurs dans les gradins. Hitch représentant méticuleusement les spectateurs, le lecteur a l'impression qu'ils constitueront des dommages collatéraux des combats, au vu de la force des coups, de la puissance des décharges d'énergie, et de l'ampleur des destructions. Sans grande surprise, Jonathan Ross dénonce le quart d'heure de gloire énoncé par Andy Warhol, ainsi que la mise en oeuvre de la maxime romaine "Panem et circenses". L'hypocrisie est pointée du doigt avec justesse, mais sans offrir d'analyse très poussée.

Ross continue avec la récupération des individus dotés de pouvoirs, par le gouvernement pour les instrumentaliser et les militariser. le lecteur sourit devant l'apparence de a sénatrice Susan Handler qui évoque Sarah Palin, dans toute sa candeur. le scénariste évite de diaboliser les militaires. Il développe un point de vue un peu plus complexe, en intégrant le fait qu'autant de pouvoirs dans les mains de jeunes adultes attire forcément la convoitise. Sans devenir une réflexion politique sur les responsabilités d'un gouvernement, la situation dépasse la prise de position bébête de l'autorité forcément pervertie, ou de la jeunesse forcément pure et innocente.

La description de la situation gagne encore un degré de complexité avec le rôle du professeur Colin Syell, le scientifique qui étudie cette génération. Dans un premier temps, il justifie l'existence des jeux par le fait qu'ils génèrent assez d'argent pour permettre à ces jeunes de rester indépendants, tout en finançant la recherche sur leurs pouvoirs. Sans grande surprise, le lecteur constate que ce professeur a ses propres objectifs, pas forcément très avouables. Mais Jonathan Ross n'en fait pas un manipulateur foncièrement méchant et mauvais. Il poursuit son récit en se servant de ces adultes pour montrer que ces jeunes ne peuvent pas s'en remettre à eux.

Alors que la couverture laisse supposer une simple satire de la téléréalité, déclinée dans le genre superhéros, l'histoire s'avère plus ambitieuse. Il est possible de voir une métaphore dans ces jeunes manipulés et exploités par les générations antérieures. Sans avoir l'air d'y toucher (c'est-à-dire sans exposer de manière poussive son propos), Jonathan Ross met en scène l'obligation pour chaque génération de grandir et de réfléchir à la manière dont elle va utiliser ses capacités et ses compétences.

"America's got powers" ne se limite pas à une simple charge contre la société du spectacle, ou critique sociale plus ou moins mordante. Il s'agit plus d'un récit d'actions, avec des jeunes dotés de superpouvoirs (mais pas de costumes voyants ridicules), avec une intrigue ayant comme colonne vertébrale la nécessité de réfléchir par soi-même, de penser aux conséquences de ses choix et de ses actes, tout acceptant la réalité de la société telle qu'elle est.

Jonathan Ross a conçu une intrigue qui répond aux attentes générées par le titre (des superpouvoirs, des actions d'éclat, des bastons), et Bryan Hitch fait ce qu'il sait faire de mieux, à savoir dessiner avec méticulosité, des séquences fluides, denses et crédibles. Néanmoins, il ne s'agit pas d'un récit de superhéros décérébré, et la narration tant visuelle que par les dialogues plonge le lecteur dans un monde adulte complexe, qui ne s'arrête pas au divertissement.
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critiques presse (1)
BullesEtOnomatopees
16 novembre 2015
Au dessin, Bryan Hitch est comme toux jours impeccable et livre des planches de toute beauté.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees

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