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sur 366 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Samedi 25 Octobre 2003. C'est ce jour-là que Lion, jeune homme de 21 ans, est mort brutalement, emporté par une méningite fulgurante.
Pourtant, Lion est encore là et de son coin de ciel, le jeune garçon se fait le témoin de cet « après lui » dans lequel son père et sa mère se débattent jour après jour pour continuer à vivre malgré la douleur insoutenable que leur cause la perte de leur unique enfant.
Lion voit tout…les larmes impossibles à réprimer, les funérailles à organiser, les scandaleuses pompes funèbres qui font l'article de leurs plus belles prestations, le dilemme entre enterrement et crémation et le jour de la cérémonie, si beau avec toutes ces fleurs blanches, ces discours et ces musiques improvisés.
Lion raconte encore le voyage en Islande effectué par ses parents pour disperser un peu de ses cendres sur les bords du volcan l'Eyjafjalla-jökull. Puis chaque année, le pèlerinage sur les lieux, pour perpétuer l'amour et le souvenir.
Mais Lion rit aussi et se moque gentiment devant la croyance folle de ses parents à voir un signe de lui dans le réveil subit du volcan. C'était en 2010 à la une de tous les journaux !
Lion témoigne enfin de la douleur inscrite à jamais dans la chair de ses parents, et puis du temps qui passe, qui apaise, qui atténue le manque, malgré tout.
Et comment en se racontant des histoires, on arrive à tenir, à parler de son deuil à travers un récit, Ce récit, Ce livre, « le fils ».

Comment parler du deuil, de la douleur incommensurable d'avoir perdu un fils, sans tomber dans le mélo et le pathos, sans le trop plein de sentimentalité qu'implique souvent ce genre de confessions faisant état de la mort d'un être cher ?
Le metteur en scène d'opéras Michel Rostain ne voulait pas tomber dans ces travers qui donnent aux épanchements d'un être qui souffre, ce côté larmoyant et pathétique, et dénaturent le caractère sacré de la mort par un voyeurisme impudique.
Il souhaitait cependant ardemment parler de la mort de Lion ; un besoin impérieux, irrépressible, né de la quantité d'histoires sur leur fils, qu'au fil du temps sa femme et lui ont racontées autour d'eux, aux amis et aux proches, afin de perpétuer le souvenir, mais aussi et surtout, afin d'apaiser le chagrin lié au deuil.
Un récit « grandi en eux comme une oasis de verdure » et forgé par « la succession de coïncidences et d'histoires que leur vie a tissées pour supporter sa mort ».

Pour éviter la complainte trop déprimante du père endeuillé, Michel Rostain a donc décidé d'écrire un récit à demi-fictif dans lequel le disparu lui-même prendrait la parole et deviendrait le narrateur d'outre-tombe des jours qui ont précédé et suivi sa mort foudroyante.
Lui, le fils disparu, se fait à la fois complice, ami, gentil moralisateur, espiègle taquin ou accompagnateur de ces moments sans nom où l'on croit ne plus jamais pouvoir se relever, où les questionnement surgissent, où à défaut de vivre l'on tente de survivre en se raccrochant à des souvenirs, des petits riens, des mains serrées, des larmes partagées..
Cependant, le caractère bien vivant de Lion, son ton détaché, son expression dénuée de tristesse, ne risquent-ils pas de provoquer chez certains lecteurs (dont je suis, à mon grand regret) un manque d'empathie engendré par une sorte de mimétisme d'avec le jeune narrateur ?
Si le récit, récompensé par le prix Goncourt du Premier Roman 2011, est agréable et souvent émouvant, cette distanciation volontaire de l'auteur pour échapper à tout pathos, ne provoque peut-être pas assez l'identification du lecteur face à la douloureuse mort d'un l'enfant.
Avant tout leçon de vie, le récit de Michel Rostain, ponctué d'humour, de tendresse et de profond amour filial, nous montre que, malgré l'horreur et malgré le désespoir absolu, « l'on peut vivre avec ça ».
Le récit du deuil se transforme ainsi en un bel hymne à la vie auquel il manque toutefois ce petit quelque chose qui le rendrait pleinement bouleversant et poignant.
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J'ai abordé le thème avec intérêt. Je savais bien que je n'entrais pas dans une histoire facile. Ici le narrateur est souvent le fils emporté très brutalement par une méningite fulgurante. Ce récit est plein de douceur, d'amour, de douleur, de regret.
Je n'en n'ai pas trop apprécié l'écriture mais ça c'est affaire de goût.
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Un fils perdu. Un livre qui nous emmène sans larmoiement dans le cheminement du deuil d'un père. L'originalité étant que c'est à travers le regard du fils mort que nous découvrons ce cheminement. Toutes les certitudes s'effacent, les convictions s'ébranlent.
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La perte d'un enfant, un sujet bien douloureux et difficile à traiter. Ce père a choisi la voie de l'écriture pour exorciser son chagrin. Il décrit la douleur, la culpabilité, et utilise un mode de narration assez original puisque c'est le fils disparu qui raconte...... du coup j'ai éprouvé quelques difficultés à ressentir de l'empathie..... La construction du roman est un peu brouillon, avec quelques longueurs. Avis très mitigé......
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