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Critique de souslevolcan


Cet article a été publié sur : http://souslevolcan.over-blog.com/

« Drôle et émouvante variation sur le thème du sexe, de la culpabilité et des origines » pourrait-on lire sur l'affiche du film tiré de cette histoire. C'est la fièvre sexuelle de son enfance que Philip Roth exploite pour nous dévoiler l'être intime d'un homme contemporain. Sa confession insiste sur les émois libidineux du héros enfant en compagnie d'une tranche de foie de veau ou d'une bouteille de lait au goulot graissé, et nous fait hurler de rire devant l'appréhension néanderthalienne de ses parents pour tout ce qui touche l'ailleurs, les autres et la transgression des interdits de sa religion. Mais le rire ne serait pas si plein et salvateur s'il n'était pas le miroir personnel du désarroi et de la souffrance du narrateur pour qui la peur du grotesque occupe une place plus importante que la peur de Dieu.
Les premières pages traitent des problèmes de constipation du père, c'est l'occasion d'admirer l'affection comique avec laquelle le narrateur va considérer ses parents tout au long du livre. Tendresse et culpabilité. le regard du héros sur les conditions d'existence du milieu juif des années cinquante en Amérique vaut son pesant de causticité et de tendresse, il dessine avec pertinence un monde révolu, la stratification religieuse, la stratification morale dans un panégyrique tout à la gloire de sa transformation en homme du siècle. Il est l'enfant tourmenté par son désir, il est l'enfant tourmenté par le monde des gentils. Il est le témoin de la corruption de la réalité, mais la corruption de son monde viendra d'un au-delà plus puissant que la simple trahison à son clan, la trahison à lui-même, car la femme qu'il aime le plus lui est un amour impossible par le seul jeu des conventions sociales (elle est stupide et illettrée), et le long monologue à son médecin qui est le prétexte au récit n'est que la recherche du sens. Philip Roth nous livre une réflexion sur le fait d'être un juif dans le monde, sur le fait d'être un homme. Sa visite finale en Israël achèvera de le convaincre qu'il est étranger partout, même au pays des juifs, parce qu'il est surtout étranger à lui-même et à sa vie.
Un livre brillant et drôle (je ne compte pas les éclats de rire digne d'un bon spectacle de stand-up), une pépite, une pépite !


Lien : http://souslevolcan.over-blo..
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