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sur 1197 notes
Portnoy et son complexe, ou les confessions d'un obsédé sexuel juif américain de 33 ans à son psychanalyste. Car oui, Alexander Portnoy ne pense qu'à ça, et depuis l'enfance, et malgré une mère castratrice, et malgré les conventions sociales qui voudraient qu'il se trouve une gentille fille juive avec qui fonder une gentille famille juive. Mais las ! Mains, chaussettes, bouteilles de lait, tranches de foie de veau (bon appétit), puis plus tard, femmes (quand même), Alex ne manque pas d'imagination quand il s'agit de satisfaire sa fièvre sexuelle. Par contre, il en manque furieusement pour se libérer de la culpabilité, des préjugés et des dilemmes qui l'assaillent. Alors pendant ce monologue sur le divan, il vitupère contre sa mère possessive, son père ignare et sa soeur conformiste, éructe des blasphèmes contre les religions, y compris la sienne, critique violemment l'étroitesse d'esprit de sa communauté convaincue de la supériorité des Juifs sur le reste du monde, méprise les goys tout en rêvant d'être aussi libre qu'eux et surtout de courir les jupons de leurs femmes, se moque de la vie plan-plan des autres mais enrage contre le vide de la sienne, s'emporte contre l'intolérance et la bien-pensance, s'étouffe dans sa propre détresse. C'est peu dire qu'Alex Portnoy n'apparaît pas très sympathique, l'image réductrice qu'il a des femmes ne lui rendant pas service. le bougre est plutôt pathétique à s'acharner dans l'autoflagellation, et le dénigrement constant de son entourage.

Toute cette verve (non, il n'y a pas de faute de frappe) hystérique, soutenue pendant 370 pages (édition poche), fait de ce livre un morceau de bravoure, brillant et audacieux pour son époque puritaine et conservatrice (1967). Mais malgré l'ironie et l'autodérision, l'accumulation d'épisodes salaces et drolatiques, de vulgarité et, parfois, d'élucubrations existentielles, est lassante et écoeurante. Je comprends qu'on puisse tenir ce roman pour un grand livre, mais j'avoue – sans complexe – que pour moi, cette lecture a été plus barbante que jouissive.
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Le style saccadé, reconnaissable entre mille, n'appartient qu'à l'auteur, qu'une fois de plus nous offre une immersion passablement autobiographique dans ce milieu qu'il affectionne particulièrement : la famille juive.

Dans une ambiance rapidement immersive, Philip Roth et ses monologues où la réalité dépasse souvent la fiction, amène sur un ton badin, la subtilité de sa pensée bien aiguisée.

Son goût pour les personnages névrosés, excessifs et mélodramatiques qui exploitent leurs insuffisances, leurs colères et leur culpabilité dans un océan d'inflexibilité, illustrent encore l'essentiel de la farce juive qu'il nous sert avec un sens de la répartie et un esprit moqueur et sarcastique.

L'auteur américain dit « l'autodestruction est la forme classique de l'humour juif »

Philip Roth porte d'un bout à l'autre un roman aussi drôle que touchant.
Sans forcément s'identifier complètement avec la thématique, le lecteur y dissémine avec bonheur ses propres fantasmes.

Avec le rire en prime, ce roman sera un pétillant à découvrir bien frais.


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Allez, disons-le, un con est un con, et je ne parle pas de l'homme. Alex Portnoy ne s'embarrasse pas de circonvolutions quand il s'agit d'appeler un chat un chat, mais c'est avec un certain lyrisme qu'il aborde ses obsessions sexuelles!
Oui, car le jeune Portnoy, élevé par ses parents juifs dans l'angoisse des microbes, de l'impolitesse, du désordre, de la désobéissance et des Shikse (entendez par là les filles non juives), le gentil Alex donc qui n'a jamais ni bu ni fumé ni absolument rien fait d'illégal, qui a toujours obtenu haut la main tous les diplômes et est aujourd'hui, à 33 ans, un homme important, cet Alex donc au Q.I de 158 est un gros obsédé qui ne pense qu'à ça! le sexe sous toutes ses formes, dans toutes ses positions et si possible avec chacune de ces femmes si pleines d'un potentiel inédit!

Tout à commencé à l'adolescence, ou non, peut-être déjà lorsqu'il était bébé et que sa mère intrusive le bichonnait. La masturbation partout, n'importe quand et surtout aux instants les plus incongrus. Une vraie prouesse narrative!

Le voici donc aujourd'hui, ce jeune homme plein d'idéaux humanitaires, brillant, respectueux et même un peu peureux, chez un psy pour tenter de faire le tour de la question.

On peut être dérangé par l'image réductrice que le narrateur a en général de la femme, en particulier quand ses envies le tiraillent - presque tout le temps, donc- et pourtant, il n'y a aucune trace de machisme ni d'irrespect et malgré des élucubrations parfois lassantes, un humour corrosif et auto-dénigrant est omniprésent et rend le roman franchement agréable!
Mais surtout, Alex pose les bonnes questions sur la place que peut avoir le sexe dans la morale face à l'intolérance, la manipulation et les calculs peu scrupuleux de notre société. On aime ou on n'aime pas, mais c'est un vrai morceau de bravoure littéraire!
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En lisant, la quatrième de couverture, j'avais imaginé tout à fait autre chose:
"Jour et nuit, au travail et dans la rue - à trente-trois ans d'âge, et il rôde toujours dans les rues, avec les yeux hors de la tête. Un vrai miracle qu'il n'ait pas été réduit en bouillie par un taxi étant donné la façon dont il traverse les grandes artères de Manhattan à l'heure du déjeuner. Trente-trois ans, et toujours à mater et à se monter le bourrichon sur chaque fille qui croise les jambes en face de lui dans le métro." J'imaginais, un récit à la troisième personne, avec un personnage frustré qui se trouve à demeure dans des situations humiliantes. Mais je n'étais pas du tout déçu. C'était du grand Roth!

Le cas d'un juif américain tiraillé entre la perfection imposée par les parents et la liberté personnelle, touche à l'universel! Alexander (en tout cas pour moi) n'est pas le prototype du juif vivant aux Etats-Unis, étouffé par une éducation sévèrement exemplaire, où les parents choisi l'itinéraire à suivre pour leur fils, ce dernier qui trouve cette vie fade et exigeante, qui se jette dans la sexualité la plus insatiable (dès son enfance), c'est un être universel qui existe partout dans le monde: il peut être chrétien, juif, musulman...etc), il a des doutes vis-à-vis la croyance, et l'importance de cette bienséance et ces moeurs, il ne croit plus au fondement de la famille, ni au mariage.

Et ainsi le monologue que mène Alexander devant son psychiatre (le lecteur plutôt) continue avec plein d'humour et de g(roth)esque. Des histoires d'enfance (un "grand masturbateur") et des histoires de relations sexuelles (avec le Singe notamment). Alexander hésite à choisir entre la vie selon les attentes de sa famille ou la vie libre qui lui échappe dans l'impossibilité de faire un choix! Ainsi il n'a pas de vie, il a une image, une copie très blême d'une vie. En plus il développe une vision très pessimiste du mariage, une vision tragi-comique!
Alexander nous touche, nous envoûte avec sa vision des choses, il ne nie pas son appartenance ni déteste ses parents, mais il s'oppose à certaines manies ou croyances.

Roth a pu nous présenter l'âme d'un juif américain sans clichés, avec une maîtrise excellente du caractère de son personnage, et avec un humour (je ne dirais pas à la Woody Allen) plein d'ironie (original).
Un roman à lire sans doute!
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Dans un long monologue adressé à son psychanalyste, Alexander Portnoy décrit son combat contre lui-même et ses pulsions afin de correspondre à l'image idéale du parfait fils juif tel que le rêve ses parents. Il sait bien que pour leur complaire il lui suffirait d'épouser une gentille fille juive et de lui faire de beaux enfants. Mais est-ce si simple quand on ne pense qu'au sexe et de préférence au sexe avec des femmes goy blondes et pulpeuses?!


La famille juive à la limite du racisme envers les goys, la mère hyper protectrice qui ne recule devant aucune extrémité pour le bien de son fils, le père à peine moins excessif et le fils qui ne pense, ne respire, ne vit que pour le bout de peau qu'il a entre les jambes, tout cela fait sourire, rire même parfois mais on finit par se lasser. Il faudrait pouvoir faire abstraction du sexe et ne retenir que l'amour, la tendresse, l'humour, les réflexions sur la famille, la religion, la culpabilité... Mais c'est bien difficile quand chaque page raconte soit une masturbation, soit un rapport sexuel. Au fil des pages, je me suis ennuyée et j'ai accéléré ma lecture pour en finir au plus vite avec Alex Portnoy et son "schlong".
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Quel bonheur de suivre la vie Alex Portnoy, petit garçon juif de Newark, écrasé
par l'omniprésence maternelle, et les traditions judaiques alors que son père petit représentant de commerce à abdiquer depuis longtemps devant son épouse. Puis, Alex grandit, réussit de brillantes études, Maman espère bientôt le marier et avoir des petits enfants. Mais pourquoi Alex, ne trouve pas chaussure à son pied ?
Mais pardi parce qu'il aime les femmes, le sexe, un obsédé juif certe, mais sacrément obsédé quand même. Philip Roth mèle avec une jubilation totale humour, ironie mais aussi avec une grande dose de tendresse l'histoire de ce sacré Portnoy. Car sous l'amusement pointe aussi une réflexion sur le communitarisme, sur les préjugés raciaux et l'intolérance.
On rit de bon coeur tant les scènes et les anecdotes s'enchainent à un rythme éffréné. Quand aux scènes ou Alex parle avec son sexe, elles sont tout simplement hilarantes. Un tès grand livre qui confirmait déjà l'immense talent de Philip Roth. N'hésitez pas, pas de complexe avec Portnoy.
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Drolatiques, monomaniaques, urticantes (*), incroyablement gonflées (*) pour l'époque, les aventures de Portnoy et son schlong finissent pourtant par lasser un peu quand on atteint aux limites du comique de répétition.
Un objet littéraire culte et typé qui, bien qu'ayant largement contribué à asseoir Philip Roth sur son trône d'écrivain, est loin d'être, à mon humble avis, le meilleur de sa production(*).

(*) sans jeux de mots graveleux, loin s'en faut.
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Soyons clairs : ce livre ne plaira pas à tout le monde .
Pourtant on est trés loin ici des délires sm de 50 nuances , torchon qui fait un triomphe inexplicable .
Ici certes la sexualité est très présente , crument parfois , trop sans doute , pour autant cette histoire est brillante .
Roth dans cet opus continue son cheminement dans l'étude de caractère , avec son ton plein d'humour noir , voir même très noir , mais hilarant pour peu que l'on accroche au principe .
Portnoy est une création brillante , un personnage si abouti que l'on se demande plus d'une fois si il n'y a pas un petit peu d'autobiographie la dedans , ce qui n'est pas le cas , Rth étant un créateur de génie .
Les tribulations de Portnoy ne sont pas sans longueurs , en de rédhibitoire mais il y a quelques passages qu'on lis très vite .
Ce qui est frappant ici c'est l'audace de Roth , qui proposa à l'époque un roman aussi mal élevé , d'une crudité assumée , dans une Amérique très conservatrice et engoncée dans une vertu qui comble du paradoxe , la conduisit à porter aux nues un truc clairement pornographique aujourd'hui .
En somme , ce n'est pas le meilleur de Roth , il y a mieux pour faire connaissance avec l'univers de cet auteur incontournable , mais l'on doit reconnaitre qu'il y a quand même un plaisir non négligeable à découvrir cet opus de jeunesse .
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Alexander Portenoy se demande pourquoi à 33 ans, il n'est pas capable de fonder une famille. Comme il a conscience d'avoir un souci avec son surmoi, il s'adresse à un analyste et lui confie les souvenirs de son enfance et de son adolescence, les secrets de sa vie amoureuse dans l'espoir de réparer la faille narcissique qui perturbe tous ses choix affectifs faits de ratages, de vacillations et de déviations.
Si j'ai longtemps attendu avant d'aller à la rencontre d'Alexandre Portenoy, par peur de devoir subir les interminables séances d'onanisme forcené auxquelles le roman est souvent résumé, je suis contente d'avoir fait l'effort de dépasser mes à priori pour écouter sa complainte car c'est assez drôle. Drôle mais aussi pathétique . C'est ce qui rend si attachant ce "vilain petit garçon à sa maman" malgré son comportement plus que douteux...
Le ton est vif, à la fois cru et tendre, teinté du fameux humour juif qui m'a réjouie. Je l'ai lu à petites doses pour ne pas me lasser car le débit de Portenoy est assez fatiguant, proche de la logorrhée à la façon de Woody Allen. Alors vous aussi n'hésitez plus à découvrir tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le complexe de Portenoy sans jamais oser le demander. Vous ne le regretterez pas !
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Au secours ma mère est juive ! ...et elle a fait de moi un obsédé sexuel !!

En lisant aujourd'hui "Portnoy et son complexe", on se demande si ce ne sont pas les confessions intimes de Dominique Strauss-Kahn !

Complexe mais de quel ou plutôt de quels complexes souffre Portnoy ?
L'omniprésence traumatisante et castratrice de ses mères et grand-mères méditerranéennes dans l'éducation des jeunes mâles conduit-elle à l'hyper-sexualité ?
En tout cas, nous semblons bien loin du seul complexe d'Oedipe tant le père est effacé et la mère affirmée. Ajouter le complexe de Jocaste chez les Portnoy ne doit pas être du luxe !
Elevé entre affection et peur de mal faire, le jeune Portnoy n'a plus d'espace de liberté et d'expression que sa seule sexualité exacerbée. Besoin d'évasion hors de sa communauté, rejet des valeurs ancestrales, besoin d'intégration dans une société radicalement différente, culpabilité constante conduisent l'homme mûr sur le divan du psychanalyste. Apparaissent alors complexe d'infériorité et paradoxalement complexe de supériorité !
Aussi, l'humour trivial, les mots crus et les situations salaces ne cachent en fait qu'une profonde détresse, qu'un écartèlement constant entre cellule familiale et milieu professionnel et social, relations amoureuses interdites et besoin de ruptures communautaires impossibles.
Sur un thème qui depuis a fait les belles heures de tant d'écrivains et de cinéastes juifs ou pas, le livre de Philip Roth interpelle par sa modernité et toutes les questions qu'il implique sur l'intégration et la recherche de son autonomie psychologique.
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