Je terminerai ce chapitre et ce livre par une remarque qui doit servir de base à tout système social ;c ' est qu 'au lieu de détruire l ' égalité naturelle ,le pacte fondamental
substitue , au contraire ,une égalité morale et légitime à ce que la nature avait pu
mettre d ' inégalité physique entre les hommes ,et que , pouvant être inégaux en force ou en génie ,ils deviennent tous égaux par convention et de droit .
Livre I (un encouragement à aller voter intelligemment et sereinement...)
Né citoyen d'un Etat libre, et membre du souverain, quelque faible influence que puisse avoir ma voix dans les affaires publiques, le droit d'y voter suffit pour m'imposer le devoir de m'en instruire.
Heureux, toutes les fois que je médite sur les Gouvernements, de trouver toujours dans mes recherches de nouvelles raisons d'aimer celui de mon pays !
« L'homme est né libre, et partout il est dans les fers. Tel se croit maître des autres, qui ne laisse pas d’être plus esclave qu’eux. »
Si je ne considérais que la force, et l'effet qui en dérive, je dirais : tant qu'un peuple est contraint d'obéir et qu'il obéit, il fait bien ; sitôt qu’il peut secouer le joug, et qu'il le secoue, il fait encore mieux ; car, recouvrant sa liberté par le même droit qu'il la lui a ravie, ou il est fondé à la reprendre, ou on ne l'était point à la lui ôter.
« Convention vaine et contradictoire de stipuler d’une part une autorité absolue et de l’autre une obéissance sans bornes »
Livre I
« Chacun se donnant à tous ne se donne à personne […] on gagne l’équivalent de tout ce qu’on perd »
Livre I
« À l’instant où le peuple se donne des représentants il n’est plus libre »
Livre III
Enfin quand l'Etat près de sa ruine ne subsiste plus que par une forme illusoire et vaine, que le lien social est rompu dans tous les coeurs, que le plus vil intérêt se pare effrontément de nom sacré du bien public ; alors la volonté générale devient muette, tous guidés par des motifs n'opérant pas plus comme citoyen que si l'Etat n'eût jamais existé, et l'on fait passer faussement sous le nom de lois des décrets iniques qui n'ont pour but que l'intérêt particulier. (livre III)
Que la volonté générale est indestructible !
Céder à la force est un acte de nécessité, non de volonté ; c’est tout au plus un acte de prudence. En quel sens pourra-ce être un devoir ?