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Citations sur La fin de la plainte (45)

Quand l'esprit n'est plus occupé de ses soucis, de son savoir, de ses pensées ou de ses angoisses, il est prêt à inverser le présent... Il est tourné vers l'action au-dehors, il est donc prêt à toutes les formes de relations. Parce qu'il a cessé de se préoccuper et de se contempler, il ne perd plus rien de ses forces ou de son intelligence, il les économise pour les investir dans son rapport aux choses ou aux êtres, au monde. Guérir l'esprit c'est entreprendre le réapprentissage du corps.
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Elle sentait qu'il y avait en elle des désirs tellement fort, tellement remplis de jus comme les raisins après un été flambant de chaleur et d'un bon vent du nord, qu'elle voulait les garder intacts, pas du tout pour n'en faire goûter personne, mais parce qu'elle savait que personne ne pourrait les goûter. Elle ne les reprochait à quiconque ; ils étaient ainsi, ils ne pouvaient pas et voilà tout. Elle ne le regrettait pas, puisque la vie avait cette forme et qu'elle n'avait pas l'intention de refaire le monde.
Non seulement elle n'exigeait rien des hommes qu'elle rencontrait, mais elle n'en attendait rien, c'est pourquoi elle était toujours disponible instant sur instant, pas par suffisance, mais par désespoir définitif. (...) Elle avait été prête alors à prendre les petites gouttes d'affection, de tendresse, d'amour comme quelque chose d'inattendu, de non dû, comme le rare soleil d'automne, comme l'inexplicable fraîcheur d'été dans les déserts humides du Sud."
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PASSAGE A L'ACTE
"Pour agir le corps doit faire taire la parole et l'explication consciente. Mais cela ne signifie pas que l'esprit a disparu. Il est devenu corps vivant, car le corps est esprit et c'est pour cela qu'il pense à bon escient." p. 141

"Cela lui semblait tout d'abord impossible, car il y a un abîme entre les mots compréhensibles de ce qui est à faire et le faire lui-même. On passe alors en effet à cet ordre des choses différent dans lequel les mots doivent devenir des actes. Et peu importe alors que l'on ressente ou non, il faut et il suffit de sauter le pas, de réaliser le mouvement ou de se rendre disponible au point de l'autoriser à s'effectuer. " p. 159

"L'élève qui craint de ne pouvoir écrire, l'apprenti qui appréhende de scier ou de peindre, l'enfant qui redoute de se mettre à l'eau pour nager, tous retardent le moment décisif en demandant de nouvelles explications, en ergotant sur les procédures proposées, en discutant les ordres. Il faut que le maître cesse de répondre, fasse taire et se contente de formuler un impératif : "Fais le d'abord, tes objections n'ont maintenant aucun sens". p. 160

"Pour l'élève ou l'apprenti, il y a là nécessité d'un saut. Il faut qu'il fasse confiance au maître et qu'il accomplisse la tâche, sans quoi il n'apprendra jamais rien. Abandonner le besoin incoercible de comprendre qui sert à retarder ou à éviter l'acte, ne plus tenir le savoir à distance de l'acte, mais en quelques sortes l'y perdre pour qu'il devienne intérieur à l'acte, s'incorporer le savoir du maître à qui l'on a fait confiance, en d'autres termes transformer l'hétéronomie de l'ordre reçu en autonomie, tels sont les impératifs auxquels doit se soumettre l'élève. Le renoncement à la pseudo-autonomie de la demande d'explication et de la levée des doutes ouvre seul à l'autonomie véritable. Il en est ainsi de tous les apprentissages humains." p.172
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Il s’agirait de penser le symptôme non plus comme un objet à circonscrire et à réduire, mais comme un arrêt, une défense engendrée par la peur de la vie, une isolation dans un ensemble, une crainte de voir l’énergie circuler dans notre corps et au sein de nos relations aux êtres et aux choses. Le but de la thérapie ne serait pas de comprendre, mais de faire ou de refaire les apprentissages nécessaires au passage les uns dans les autres, et chacun à leur place, de tous les constituants de l’être humain.
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Non impedias musicam, n'entrave pas la musique que l'autre ne peut faire que si tu te tais.
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Combien de fois ne nous arrive-t-il pas de nous émerveiller d’une trouvaille, d’une perception jusqu’alors ignorée, d’un geste ou d’un mot survenu sans précaution ? Trouvaille, perception ou mot qui ont eu pour les patients, sans que nous sachions vraiment pourquoi, des effets de modification et d’amélioration. La raison n’en serait-elle pas qu’enfin nous n’avons pas trahi nos corps et que, par leur attention à la fois détendue et focalisée, tout le tissu relationnel apparaît de telle sorte qu’il est possible de dire ensuite quelque chose de sa trame et de sa chaîne. De même l’audace et parfois la violence d’une intervention seraient insupportables, si la présence et l’échange des corps ne lui donnaient le ton juste qui tient compte de la fragilité et apaise les susceptibilités.
Apprendre à conduire : … il est clair que la perte de la conscience de ce qu’elle fait va seule lui permettre d’être vigilante à l’égard de sa route, des obstacles éventuels, des autres véhicules. Bref, l’attention à ce qui se passe autour est conditionnée par l’aisance inconsciente du corps à manier le véhicule. Et même cette attention portée sur l’extérieur aura tout intérêt à se faire oublier, le corps pouvant en intégrer toutes les données sans que la conscience ait à s’en mêler. Pour agir, le corps doit faire taire la parole et l’explicitation consciente. Mais cela ne signifie pas que l’esprit a disparu. Il est devenu corps vivant, car le corps est esprit et c’est pour cela qu’il pense à bon escient.
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Un temps pour tenir compte de nos souffrances et les respecter, un temps pour nous resituer dans la totalité de ce qui existe.
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Impossible de ne pas croire un instant d’abord que l’on va pouvoir se guérir en se connaissant, en sachant pourquoi. Mais, à ce jeu, se brûler si fort que jamais plus on ne s’en avise. Car on sait maintenant d’expérience que « se connaître, comme l’écrivait Bernanos, est la démangeaison des imbéciles. »
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En conséquence, ne rien faire et se mettre en attente face à un autre être humain, c'est lui rappeler qui lui aussi doit commencer et que nul ne saurait le faire à sa place.
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LE LANGAGE NON VERBAL extrait de l'excellent chapitre "je suis un corps"
"Ce sont les mouvements élémentaires du corps, c'est la tonalité de la voix, ce sont les regards, qui donnent aux paroles le contexte qui va les former ou les déformer. Tous ces indices parfaitement perçus, même s'ils n'arrivent pas à la conscience et ne sont pas explicités, commandent de part en part la nature et la qualité de nos relations, ils en déterminent le cours et en imposent l'issue." p. 140
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