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Citations sur Le Bonheur National Brut (82)

Je pouvais décider d'être heureux ou de ne pas l'être. Je pouvais vivre mille vies en une seule, les possibilités et les combinaisons étant infinies. Surtout, j'allais me nourrir de ces expériences humaines pour enrichir des personnages de fiction. La vie et le théâtre me semblaient procéder d'un tout cohérent, être constitués de la même matière, factice et enivrante. Franchement, est-ce que je n'avais pas choisi le plus beau métier du monde ?
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La soirée du nouvel an se déroulait au coeur de là ville, dans un hôtel particulier privé qui impressionna Rodolphe aussitôt qu'il s'en approcha. Ainsi des gens vivaient là-dedans, se dit-il. Des êtres humains y vivaient, y dormaient, parcouraient à grandes enjambées les escaliers et les salons surchargés de mobilier ancien, allaient aux chiottes - bordel, aux chiottes! - dans ce monument historique qui avait tout d'un musée et surtout rien d'une habitation. Il ne pouvait se résoudre à le croire. Il déplia le papier que lui avait remis Gabriel et vérifia plusieurs fois qu'il ne s'était pas trompé d'adresse. Aucun doute, c'était bien là.
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- j'ai toujours eu une âme de sprinter, rappelle-toi, dis-je. C'est dans les derniers mètres que je suis le meilleur.
Tanguy me sourit, sans réellement comprendre ce que je viens de formuler. Il ne se rappelle surement pas que cette phrase, il me l'a sortie le jour où j'ai décroché mon bac, à l’issu des émeuves de rattrapage. Je m'en souviens, moi, parfaitement.
-on est tous les trois des sprinters, non ? ajoute Benoît sarcastique. Ce n'est pas dans les derniers mètres que tout se joue pour nous ?
Tanguy saisit l'allusion et s'en amuse.
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Le pays était bel et bien coupé en deux.
Depuis plusieurs mois – et dans la France entière –, on se répandait en injures, en hypothèses, en pronostics avec, à gauche comme à droite, la même ferveur et une égale mauvaise foi.
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- Et après ? Oh bordel, le vent de l'Histoire te souffle à la gueule et toi tu fermes le vasistas de peur d'être décoiffé ! J'ai voté, nom de Dieu, et c'était comme... Comme un dépucelage ! Une autre première fois, si tu vois ce que je veux dire... P15
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Ce que Benoît souhaitait en vérité, c'était se frotter à la réalité intrinsèque des êtres pour pouvoir fixer les corps et les visages dans ce qu'ils avaient de plus fragile et de plus impermanent, à tel point que la présence de la mort, - qu'il avait lui-même côtoyée dès son plus jeune âge - paraissait constamment en filigrane de son travail. Les corps des uns et des autres, riches ou pauvres, reconnus ou délaissés, s'apparentait à une figure abstraite destinée à être engloutie dans la course irrémédiable du temps. Certains auraient sans doute souhaité que sa démarche représente un acte politique mais Benoît n'était poussé par aucune volonté revendicative. Il se contentait d'observer et de favoriser par son attitude en tant que photographe l'émergence d'un instant magique où l'être humain - quels que soient sa renommée ou l'état de son compte en banque - finissait par se dévoiler tout à fait. L'extrême dénuement le troublait, c'était clair, mais pour des raisons qui échappaient à la plupart des gens - et peut-être aussi à lui-même. Son intention n'était jamais de dénoncer ni de "faire réel" - il détestait ce mot. Il ne croyait d'ailleurs à aucune réalité possible, pas plus qu'il n'admettait que son travail puisse receler un aspect purement psychologique ou documentaire. Pour lui, il n'avait pas d'autre objectif que son propre désir de représenter le mystère de l'état du monde, en tout cas tel qu'il apparaissait à ses yeux. Pas plus qu'il ne faisait du social pour se conformer à une éthique utilitariste ou pour se décharger d'un quelconque poids moral il ne faisait de la mode pour vendre du rêve.
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De nous quatre, il était le seul que j'imaginais être un jour capable de déployer ses ailes et de s'envoler bien au-dessus de la bêtise, du mensonge et de la médiocrité. C'est tout le contraire qui est arrivé. Ce sont la bêtise, le mensonge et la médiocrité qui ont eu sa peau.
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Dans les moments de crise, les gens pensent à leur survie, pas à celle de la planète.
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"et si le bonheur était la plus grosse arnaque de ce siècle et de tous ceux qui l'ont précédé ? Et si le soucis d'atteindre le bonheur était précisément la chose qui nous faisait le plus souffrir ?Ceux qui, comme moi -et des milliard d'autres-, sont trop faibles pour renoncer complètement aux ambitions délétères de leurs désirs, devraient simplement se contenter d'espérer sans rien attendre."
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On réussit quand on emprunte des voies que personne n'avait eu le culot d'emprunter avant soi, pas quand on se contente de suivre des routes déjà toutes tracées par des imbéciles; on réussit quand on est capable de créer une pensée neuve qui s'élève au-dessus des idées communes ; on réussit quand les autres se retournent sur vous avec de l'admiration ou même de la haine et qu'on est capable de les ignorer parce que seuls importent le but implacable que l'on s'est fixé et la tâche qu'il reste à accomplir pour l'atteindre.
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