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EAN : 9782226391926
336 pages
Albin Michel (28/12/2016)
3.32/5   153 notes
Résumé :
1993, Justine a 25 ans et rêve d’une grande histoire d’amour. Une nuit d’ivresse, elle rencontre deux frères, Alex et Nicolas, et tombe éperdument amoureuse d’Alex. Mais vingt ans plus tard, elle est mariée à Nicolas. Ils ont deux enfants et vivent un bonheur tranquille, jusqu’au jour où Nicolas est licencié et tout se détraque.
Comment un couple peut-il résister à l’adversité du temps ? Au chômage? À l’âpreté et à la matérialité de la vie ? Sans concession e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (69) Voir plus Ajouter une critique
3,32

sur 153 notes
Il est difficile parfois d'entretenir la flamme d'une fresque telle celle qu'avait allumée François Roux dans son roman "Le bonheur national brut". Après les années 80, l'auteur renouvelle l'expérience avec la décennie suivante, sans y insuffler, cette fois-ci, le souffle romanesque du premier. Brouillon, empâté, le récit n'arrive pas à donner corps à des personnages qui deviennent caricaturaux.

Entre Adèles, « petite bille de ressentiment », révoltée contre le monde que lui laisse ses parents, et Justine la désabusée aux prises avec « une colère assourdissante, incontenable et silencieuse », il n'y a pas beaucoup de place pour la nuance.
Extrême gauche ou extrême droite semblent mués par un même combat, celui de la haine. La haine d'un système qu'il ne faudrait surtout pas changer...
Vision manichéenne, centrée sur une causalité psychologique des événements, rétrograde selon moi.
Je préfère passer mon tour, pour cette fois.

Abandonné en avril 2019.
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Une histoire somme toute assez banale qui pourrait ressembler à notre histoire ou celle du voisin ou d'un proche. François Roux dépeint la descente aux enfers d'un couple suite à des événements de la vie de tous les jours.

Justine s'éprend au départ d'Alex, un grand séducteur instable et coureur de jupons. Quand elle se fait évincée pour une autre, elle va s'attarder sur son frère aîné Nicolas, plutôt gentil, attentionné, stable et attachant. de cette idylle, un couple va se former de manière très aléatoire car Justine n'est jamais satisfaite, elle court d'hommes en hommes. Pourtant deux enfants arriveront de cette union et les années finiront par passer. Chacun y trouvera son compte, son épanouissement dans des boulots épanouissants. Jusqu'au jour où Nicolas est licencié de son poste de directeur pour cause de restructuration. Malgré ses compétences, Nicolas peine à décrocher un nouvel emploi. Quarante-neuf ans, certains trouvent cet âge trop vieux... La descente est annoncée. le décalage entre Justine surchargée de boulot et Nicolas vide de tout travail, la confiance qui s'étiole, les amis qui s'éloignent, le couple qui prend l'eau. Tout ce dont rêvaient ces deux-là étaient pourtant d'être heureux mais le bonheur n'est pas monnaie courante quand le pessimisme ouvre s'est grands yeux.

Ce roman dessine très bien les contours du couple et du quotidien. Son bémol est qu'il est raconté à la troisième personne, et surtout, d'une manière très factuelle et détachée. Difficile de s'attacher aux personnages. Il y a peu de dialogues ce qui est dommage car ceux-ci permettaient de rentrer davantage en contact avec les personnages. Un ton un peu trop neutre et descriptif à mon goût, j'aurai préféré plus d'émotions et plus de subtilités. Sinon cela n'en reste pas moins une histoire fluide et intéressante pour son côté réaliste.
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Je suis bien contente que Babelio ait pensé à moi pour découvrir ce livre en avant première !
Je les remercie, ainsi que les éditions Albin Michel.

Je suis heureuse, parce que ce roman m'a beaucoup plu !

L'immersion au sein de la famille que composent Justine et Nicolas est très aisée.
Il est assez naturel de s'identifier à au moins l'un des personnages.
J'aime particulièrement cela dans mes lectures. Me sentir concernée, un peu comme si j'étais prise en otage par le déroulement de l'histoire.
Les événements qui se produisent sont d'actualités, font état de notre société.
C'est le quotidien de nombreux français.
Réaliste et criant de vérité.

Justine et Nicolas sont mariés et parents de 2 grands enfants, lorsque monsieur perd son emploi à l'aube de ses 50 ans.
Il ne réalise pas tout de suite, l'impact que ce bouleversement aura sur sa vie et celle de sa famille, de ses proches.

Tout ce dont on rêvait, c'est l'histoire d'une descente aux enfers, d'un combat aussi...
Un combat face à la conjoncture actuelle,
un combat face au regard des autres,
contre l'image que l'on renvoie,
contre soi,
surtout,
la baisse de l'estime et de la confiance en soi....

Comment surmonter une telle épreuve ?
Comment faire face quand on est confronté à cette situation ? Qu'on ne se sent plus utile à rien ?
Où trouver la force d'avancer et de conserver le peu qu'il nous reste ?
L'essentiel, sans aucune doute,d'ailleurs...

François Roux nous immerge au sein de cette famille, assez commune et nous plonge dans leur quotidien semé de doutes, de questionnements, de découragements, mais aussi d'espoir, d'envie... tout cela avec brio.

J'ai combattu avec lui,
j'ai tenté de comprendre et d'épauler avec elle,
j'ai soutenu et me suis révoltée aussi,
exprimé mes idées et balancé mes 4 vérités !
Et je me suis surtout posé de nombreuses questions... sur ma vie, mes à priori, mes convictions, ma situation, mes envies...
et... sur MA vie, oui... Ce qu'elle est et ce que j'ai envie d'en faire.

Vous l'aurez compris, ce roman m'a un peu secouée...
Je vous invite à le découvrir dès sa sortie, le 04 janvier 2017.
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Au travers de l'histoire d'une famille parisienne, bien contemporaine, l'auteur nous parle des plaies de notre époque : le couple, le chômage, les enfants qui grandissent, la famille…

On a un couple étrange, Justine ayant épousé Nicolas alors qu'elle était tombée amoureuse de son frère, Alex, lors de sa période alcool, boîtes de nuit, sexe à tout crin. Un couple où a priori tout va bien, l'argent entre à flots, l'appartement douillet… les enfants poussent bien, le dernier étant hyperactif sans que cela semble trop perturber tout le monde.

Mais, une ombre surgit sur ce tableau idyllique, un peu trop nombriliste : le chômage brutal de Nicolas qui se fait licencier, pour cause de doublon et trop vieux (49 ans), par un jeune homme dont les dents rayent le parquet ; du jour au lendemain il se sent devenir inutile alors que sa femme Justine est surchargée de travail.

Le personnage de Justine est intéressant : son père, Joseph, hyper autoritaire, pervers, et frontiste, (qui se dit artiste mais vit aux crochets de sa femme qu'il traite comme une servante), l'a rabaissée durant toute son enfance et adolescence, ce qui a provoqué bien sûr une estime de soi au ras de pâquerettes, qu'elle va tenter de sublimer par des études d'infirmière psy (pour fuir au plus vite la maison familiale) et reprendre des études de psychologie pour s'occuper de… personnes atteintes d'addictions diverses. Ce que j'appelle « le syndrome de Mère Térésa ».

« Contrairement à Joseph, Justine voulait être utile, donner du sens à ses actions et, pour y arriver, il n'y avait pas meilleur chemin à ses yeux que de s'engager dans une activité à caractère médical. » P 80

Le chômage va mettre en évidence ce qui était latent dans leur couple, les non-dits, les vieilles jalousies, les culpabilités enfouies ; de ce fait, la communication va devenir de plus en plus difficile.

Une mention spéciale pour le pseudo stage de réinsertion bidon, oups, pardon, on parle de « outplacement » !!!! avec son cortège de winners, killer… « vous n'êtes pas licencié, vous êtes sorti de l'entreprise. Vous n'êtes pas en recherche d'emploi, vous êtes en repositionnement professionnel »

François Roux décrit très bien la société urbaine actuelle, son nombrilisme, ses valeurs bien peu affirmées, enfermée dans métro boulot dodo et qui ne voit pas la détresse des laissés pour compte, des campagnes.

J'ai bien aimé, même si elle est souvent insupportable, le personnage d'Adèle, la fille de Justine car elle s'engage, elle ne reste pas passive devant l'évolution de la société (crise de la banque HSBC, attentat de Charlie Hebdo, la marche où on voyait trôner des dictateurs…), sans tomber dans la violence.

J'ai passé un bon moment avec ce livre mais j'ai moins accroché qu'avec le précédent de l'auteur : « le bonheur national brut », probablement car il parlait des années 80 donc plus proche de ma « jeunesse », avec un idéal politique alors que celui-ci m'a irritée par son côté autocentré, mais aussi désenchanté, branché fric et subissant sans espoir. Ceux qui ont un travail deviennent addicts et ne comptent plus leurs heures et les autres se sentent inutiles et perdent toute confiance en eux.

Une fracture entre deux mondes qui est le reflet de notre société et fait réfléchir… forcément on se sent responsable quelque part… « tout ce dont on rêvait », le titre sied à merveille….


Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Tout ce dont ils rêvaient et pourtant le bonheur de ce couple n'est pas au rendez-vous.
Justine en quête du grand amour rencontre Alex. Mais pour Alex, Justine n'est qu'une passade, une fille de plus. Par défaut, elle finira par se mettre en couple avec Nicolas, frère de. Nicolas est l'opposé, droit, serein, travailleur, sûr de lui.
Le père de Justine est du genre vieux con aigri par la société, les parents des frangins sont morts dans un accident d'avion. Nicolas se sent coupable, il a tout géré.
La vie de ce couple va basculer le jour où Nicolas perd son emploi de directeur financier. Toute cette jolie façade va s'écrouler pour révéler les traumatismes liés à l'enfance.
Je ne connais pas les personnages de l'histoire mais immanquablement ils nous entourent, on connaît tous des Nicolas, des Justine et tous les autres.
Un roman qui sonne vrai par tous les événements qui servent de toile de fond : mai 1968, l'attentat de Charlie Hebdo, les restructurations industrielles … Mais surtout ce couple qui n'est qu'un exemple de ce que bien d'autres traversent.
La famille qui sert de havre de paix se déchire, se réconcilie, s'oppose, se rapproche ou s'éloigne.
La plume de François Roux dépeint à merveille cette histoire, nous pousse à découvrir la suite, malheureusement nous sommes en terrain connu.
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critiques presse (1)
Lexpress
30 janvier 2017
François Roux dresse un portrait sensible de la France actuelle.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
À ce stade de son existence, l'unique certitude de Justine quant à la nature humaine résidait dans le fait que l'immense majorité des hommes, à commencer par son propre père, étaient à ranger sous l'index sombres abrutis de son petit répertoire psychosociologique personnel. Elle avait alors vingt-cinq ans, et son expérience intime — onze années de galères sexuelles, d'abus de confiance, de faux départs, d'humiliations tous azimuts — l'encourageait à cette catégorisation un rien abusive. Son aigreur envers les représentants de l'autre sexe ne constituait en réalité qu'une toute petite fraction de sa hargne, sa colère composait un diamant brut, facetté de milliers d'autres rancœurs contre les abus de tout poil, les injustices, les passe-droits et, d'une manière générale, contre un état du monde de plus en plus bancal : Justine était à cran.

Page 11, Livre de Poche, 2019.
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Le plus pénible maintenant, c'était d'être seul chez soi, tout le temps, à ne rien faire ou presque. L'appartement était devenu son ennemi, sans cesse il semblait désigner Nicolas et le convier à admettre qu'il n'aurait jamais dû se trouver là, en cet endroit, à cette heure, sur cette chaise, dans ce fauteuil, sur ce lit, affalé devant cet ordinateur ou télévision. Les déjeuners par exemple, qui constituaient une transition naturelle, un sas légitime dans la journée bien remplie de n'importe quel travailleur, stigmatisaient pour lui l'infinie lenteur d'heures passées sans aucun projet, sans aucune perspective, la répétition ininterrompue d'une même vacuité, un mitan douloureux où la moitié de la journée était encore à affronter alors que l'autre moitié venait à peine de péniblement se conclure.
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Justine, tu sais combien de personnes sont nées dans les dernières vingt-quatre heures ? Deux cent quarante-quatre mille. Notre planète héberge exactement deux cent quarante-quatre mille personnes supplémentaires par jour. Deux cent quarante-quatre mille personnes qu'il va falloir nourrir, habiller, divertir, équiper assez rapidement de smartphones, de laptops et de tablettes, et donc pour lesquelles il va falloir abattre toujours plus de forêts, mettre en culture toujours plus de nouvelle terres, déséquilibrer toujours plus sauvagement l'économie et le sous-sol de pays déjà pas mal amochés par le démantèlement de leur ressources minières. C'est ça la grande théorie du capitalisme. Toujours plus.
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En réalité, si l’on voulait vraiment creuser ce qui, dans l’échelle des humiliations domestiques, était désormais le plus atroce, la palme était sans conteste remportée par les instants où sa femme de ménage occupait les lieux. C’était pour lui insupportable d’être en situation de devoir payer quelqu’un pour un boulot alors que lui n’en avait plus.
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Comme vous n'êtes jamais arrivé à rien, ça vous ennuie que les autres arrivent à quelque chose. C'est même ce que vous détestez le plus chez eux, il me semble. Et pire encore chez vos enfants. Vous êtes maladivement jaloux de tout.
En fait, je crois que vous n'êtes pas méchant, Joseph, vous êtes juste un raté malheureux et aussi un raté très seul.
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