Circulus

Ce voyage initiatique m'a laissé sur le bord de la route du début à la fin. Je n'ai pas accroché a cette histoire qui nous mène dans les pas d'Andronica, jeune mère qui recherche l'homme qui a abusé d'elle et lui a fait des jumeaux. Enfin, ce n'est pas vraiment Andronica que l'on suit mais une jeune fille muette, dont on ne sait pas le nom, qui nous conte ce qu'elle voit et suit Andronica dans sa chasse à l'homme.

Un roman sombre dont je peine a trouvé quelque chose de positif ou que j'ai aimé pendant ma lecture... si les 6-7 dernières pages. Peut être parce que nous suivions enfin cette jeune fille sans nom dans son périple personnel et plus celui d'autres personnes qui l'accompagnait.

Tout d'abord, merci à Babélio et sa dernière masse critique pour l'envoi de ce livre !
C'est un court roman, léger par sa taille mais puissant par les thèmes abordés : l'exil et l'ignorance des "ethnies" par les populations... qui sont ces gens du voyage, ces forains, ces femmes qui habitent juste à côté de nous et qu'on ne voit pas!
Derrière la revendication d'Andronica pour donner un prénom légitime et reconnu à ses fils, c'est toute une histoire de reconnaissance qui se trame!
Si l'histoire fait lien avec un sujet d'actualité qui mérite d'être mis à jour, je trouve que ce roman est trop aérien dans son approche : les personnages ne sont pas assez valorisés ni caractérisés; on a l'impression d'un parcours, d'un chemin mais sans s'arrêter sur les détails.

Circulus est un livre aéré.. Très aéré même. Les paragraphes et chapitres sont très courts. Les interlignes importants. Bref, ce livre de moins de deux cents pages se lit en une ou deux soirées.
Le résultat en est que les personnages, dont le nombre va grossissant au fil de l'histoire, sont survolés. Leur seul point commun est de faire partie de ces populations silencieuses, qu'on ne voit pas, qu'on n'entend pas alors qu'ils auraient énormément de revendications : gens du voyage, forains ou encore clandestins.
C'est également une histoire féministe. Cette tout jeune mère, qui vient d'enfanter et veut élever seule ses enfants, part à la recherche du géniteur. Elle ne veut pas de lui pour les éduquer. Elle se sent la force de l'assumer seule. Elle aimerait seulement être reconnue dans ce qu'elle a vécue, cette violence imposée mais pour laquelle elle n'envisage même pas de porter plainte.
Et la narratrice ? Parce qu'il y en a une... On ne saura rien d'elle avant la fin. Fin que j'ai trouvé bâclée et un peu mièvre, comme un coup de foudre hollywoodien.
Dommage parce qu'avec des caractères plus fouillés dans leur complexité et leur vécu, plus racontés, ce roman aurait gagné en profondeur.