Je n'ai jamais lu de fanfiction. En revanche, j'ai lu deux autres romans de
Rainbow Rowell, et dans mon souvenir ils étaient plus réussis que "
Fangirl".
Parce qu'honnêtement, suivre les premiers pas de Cath à la fac est plutôt ennuyeux. Elle stresse (beaucoup), pleure (pratiquement autant), doute, hésite, se mordille la lèvre inférieure et lève les yeux timidement tous les chapitres. Ah et elle sert souvent ses poings entre ses cuisses, aussi. Sur 200 pages, pourquoi pas. Mais sur 500 ça fait beaucoup de mordillements, de larmes et de doutes. Ou alors c'est que j'ai passé l'âge.
Cath a une soeur jumelle nommée Wren, qui ne supporte plus qu'elle la colle (on la comprend), un père névrosé, une mère aux abonnés absents, une coloc fêtarde qui va la guider et un petit ami tout mignon. Qui de son côté sourit tout le temps et met les mains dans ses cheveux toutes les pages. Mais il la rend "heureuse, trop pour que ce soit supportable, [alors] elle détourna les yeux, radieuse." (p.325) Bon.
Parallèlement, elle est limite asociale (au point de manger des barres protéinées dans sa chambre plutôt que d'affronter le resto U) mais sort systématiquement LA répartie-drôle-qui-fait-mouche lors de ses (rares) discussions. Tellement crédible.
Il y a aussi des extraits des aventures de Simon Snow (genre d'"Harry Potter" du pauvre) et des fameuses fanfictions écrites par Cath (dans lesquelles Simon Snow est gay, amoureux de son Malfoy-à-lui qui est un vampire - toc toc, "Twilight" es-tu là ?), prétendument suivies par des milliers de fans, rédigées sous le titre "
Carry On". Oui oui, comme le livre suivant de
Rainbow Rowell, a-ma-zing !
Bref, rapidement saoulée par le personnage principal aussi pathétique que larmoyant, je ne l'ai terminé que parce que j'ai du temps et pas d'autre livre sous la main. Mais j'ai quand même sauté tous les passages concernant Simon Snow à partir du milieu du bouquin : faut pas pousser.
C'est d'autant plus dommage que j'aime assez quand les auteurs mettent en scène des écrivains. C'est souvent l'occasion d'une mise en abîme et d'une réflexion sur l'acte créatif. Mais c'est visiblement en demander un peu trop à Rowell, qui ne joue dessus qu'à l'occasion d'un minuscule passage pages 392-393.