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Critique de ODP31


SOS, un titre à la SAS.
Non, Gérard de Villiers n'a pas interrompu son trépas, lassé de fréquenter pour l'éternité des anges asexués hostiles à son oeuvre et surtout aux couvertures de ses bouquins. Souvenirs d'ado boutonneux dont le regard fuyait parfois les cartes Panini pour le présentoir aguicheur devant la caisse du vendeur de journaux.
Le petit diplomate de Jean-Christophe Rufin n'a pas grand-chose en commun avec le prince Malko Linge, si ce n'est un passeport bien tamponné au fil de ses affectations disciplinaires.
Dans ce cinquième volet de ses mésaventures, le consul est envoyé en mission spéciale au Mexique avec une seule consigne : ne rien faire. Une activité dans laquelle il excelle. Une fiche de poste sur mesure, pourrait-on croire.
La fille d'un éminent homme politique français a disparu, et il se retrouve téléporté au pays des cactus pour donner l'illusion que la diplomatie s'active pour retrouver la jeune femme.
Arrive donc un Aurel sans zèle dans le cartel, car Acapulco ne ressemble plus au paradis des années 50 qui abritait les fêtes légendaires des stars Hollywoodiennes. Sur place, il y a plus de règlements de comptes que de cocotiers. Touristes s'abstenir sauf amateurs de ball-trap. A titre personnel, je conseille plutôt les Cénotes du Yucatan, mais ce n'est pas le sujet.
Ayant à coeur pour une fois de respecter les ordres, Aurel s'installe dans un hôtel de la ville dont son héros de jeunesse fut l'un des propriétaires : Johnny Weissmuller. Oui, Tarzan. On découvre donc dans ce roman la passion de consul pour les slips en peau de léopard. Fini le pardessus à la Jean Gabin. Viva el sombrero au bord de la piscine en enquillant les Téquila… paf. Comble du bonheur et du ridicule, Aurel est autorisé par le patron de l'hôtel à animer les soirées vintage au piano pour jouer et chanter de vieux morceaux de Sinatra. Il fait salle comble et trouve même l'amour avec une ancienne actrice nostalgique.
Forcément, l'histoire dégénère et comme tout anti-héros qui se respecte, notre looser magnifique va se mettre en danger et déclencher une tempête diplomatique dont il a le secret.
Peu fidèle aux séries car je me lasse en général très vite face à des mécaniques trop bien huilées qui deviennent vite des rengaines, je continue pourtant à suivre celle-ci car il est très difficile de résister à ce personnage qui n'a rien pour lui mais que tout le monde aime. Surtout son auteur, dont le plaisir transpire à chaque ligne. On sent que les heures passées avec le Consul constituent une récréation entre deux romans plus littéraires.
Le bandeau du livre parle d'une narco-enquête. L'éditeur a un peu sniffé sur le coup car c'est de la poudre aux yeux. C'est le Mexique, il y a des trafiquants, mais nous ne sommes pas dans un pavé de Don Winslow. Aurel plane au-dessus de tout cela.
Moi, je reste en transit dans l'attente de la prochaine destination du Consul Sérénissime.
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