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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Roman particulièrement bref, mais néanmoins d'une grande intensité, tant narrative que stylistique, Baho ! nous entraîne dans un village burundais de prime abord comme tous les autres, sauf que...

C'est un village qui sort tout juste d'années de guerre et de violences. Alors, lorsque Nyamuragi, muet, et considéré comme simplet, demande de l'aide à une jeune fille du village, qui croit qu'il veut abuser d'elle, la violence ressurgit en trombe.

Et cette violence se ressent particulièrement bien au fil des diverses voix narratives, de phrases souvent hachées, courtes, profondément et poétiquement charnelles, brutales, mêlant français et kirundi (avec traduction française), pour mener à un dénouement finalement moins tragique qu'attendu, bien que le mal soit fait. La cruauté et la justice expéditive d'un village qui a connu le pire font encore leur loi, malgré une paix bien difficile, dans les faits, à réinstaurer.

Un roman lu d'une traite, qui donne envie de découvrir d'autres oeuvres de Roland Rugero.
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Le début est un peu long, surtout pour un si petit livre, mais il présente les protagonistes chacun dans leurs vies avant d'en venir au quiproquo dramatique qui fait l'intrigue. La plume est belle, le drame est horrible, ce qui fait encore plus ressortir le coeur du sujet. Par ce malentendu c'est avant tout les situations de guerres, de viols qui sont au centre du roman, « où la vindicte populaire pourra montrer l'étendue de ses peurs ».
J'ai aimé l'ironie du muet dans un monde où, de toute façon, personne n'écoutera la défense de ce coupable tout trouvé. Pourquoi fuir si on est innocent ? Peut-être a-t-il senti que personne ne voudrait le croire, ou bien a-t-il senti l'étendu de ses gestes pourtant sans arrière-pensée.

Atypique et aussi cruel que bon.
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Roland Rugero part d'un besoin naturel pour construire son histoire. Il raconte aussi le parcours de chacun de ses héros avant d'arriver à cette situation ubuesque. Il démonte joliment les mécanismes de la montée de la violence, du déchaînement de haine et de l'auto-justice. le coupable désigné, innocent est faible, handicapé, ne peut se défendre, de toute façon la foule ne lui en laisse pas le temps. Par le biais de cette histoire l'auteur parle de l'intégration des handicapés, de la difficulté de vivre tous ensemble.
Ce petit roman (109 pages) oscille entre fable, poésie, roman de la tolérance et de l'intolérance. L'écriture varie elle aussi entre poésie et style plus linéaire, entre roman classique et tradition. Parfois, on peut se perdre pendant quelques paragraphes, mais on reprend pied très aisément.
Parfois de telles interventions de l'auteur sont déroutantes, mais elles donnent au récit ce que j'ai appelé de la poésie, une dose d'irréalité dans la plus belle tradition des histoires africaines.
Roland Rugero est burundais et ce joli roman est publié par une petite maison d'édition, Vents d'ailleurs spécialisée dans les cultures d'ailleurs, dans sa collection Fragments. une maison d'édition que j'ai découverte il y a quelques mois avec le superbe livre de Gary Victor le sang et la mer. Très beaux livres, très beau travail qui ne vous laissera pas insensible
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http://sabariscon.wordpress.com/2014/03/23/baho-de-roland-rugero-vents-dailleurs-2012/
Lien : http://sabariscon.wordpress...
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