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EAN : 9782841098583
247 pages
Le Temps des Cerises (16/02/2011)
2.67/5   3 notes
Résumé :

Le livre d'Alain Ruscio se présente comme une galerie de portraits au vitriol. C'est un dictionnaire de personnalités ayant une certaine importance sur la scène politique française actuellement, et qui se distinguent par un discours empreint d'un certain néo-colonialisme latent, ou en tout cas une certaine nostalgie des colonies et d'une France puissante sur le plan international et diplomatique, mélée à un racisme ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Alain Ruscio est un historien spécialiste de l'Indochine coloniale à laquelle il a consacré sa thèse d'Etat. C'est aussi un spécialiste du « regard colonial » : on lui doit une très utile anthologie des chansons coloniales exotiques françaises (Maisonneuve & Larose, 2001), un genre réputé frivole dont l'étude permet pourtant de comprendre comment se sont forgées les mentalités coloniales.
Alain Ruscio est également un militant engagé, proche du Parti communiste qui, dans ses articles et ses tribunes, dénonce avec véhémence la réhabilitation du colonialisme. Son combat contre l'article 4 de la loi du 23 février 2005 (qui faisait injonction aux programmes scolaires de reconnaître « le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord »), il le mène au nom de l'éthique historienne : l'Etat n'a pas a dicté une vérité historique. Il le mène aussi en tant que citoyen indigné par le glissement à droite de la société française et par la banalisation inquiétante dans le discours politique contemporain d'un racisme ordinaire.
Publié au Temps des cerises, une maison d'édition militante, « Y'a bon les colonies » se présente comme une galerie d'hommes politiques, d'intellectuels, de journalistes. Leurs discours, leurs articles, leurs petites phrases, agressives ou paternalistes, constituent, pour Alain Ruscio, autant de témoignages à charge de la montée à droite d'un « vichysso-giscardo-sarkozysme mou » (p. 14). le mot-valise prête à sourire ; mais son contenu reste improbable. Qu'y a-t-il de commun entre le giscardisme des années 70 et le sarkozysme des années 2000 ? En quoi sont-ils assimilables à un quelconque « vichysme » ?
La soixantaine de vignettes biographiques paresseusement classées par ordre alphabétique n'évite pas le risque de la monotonie et de la répétition. Leur juxtaposition tombe aussi dans le travers de l'amalgame. La réhabilitation du colonialisme est une chose, la promotion de l'identité nationale en est une autre, l'islamophobie en est une troisième, le rétablissement de la peine de mort en est une quatrième. Certes on entend ses idées dans les mêmes bouches, dans les mêmes familles politiques ; mais, comme par exemple chez Pierre-André Taguieff, elles méritent une analyse plus fine que celle que nous livre Alain Ruscio.
Plus stimulante aurait été l'analyse organisée de ce discours réactionnaire autour de quelques thématiques structurantes. En premier lieu la réhabilitation du colonialisme dont la valorisation des « aspects positifs » (les routes, les dispensaires, les instituteurs …) espère gommer le projet foncièrement dominateur. Liée à elle, le postulat implicite de la différence voire de la hiérarchie des races. Conséquence logique de la revalorisation des « aspects positifs » de la colonisation : le refus de la repentance dont Nicolas Sarkozy et sa plume, Henri Guaino, ont fait un des thèmes de la campagne présidentielle de 2007. Pour finir par un double questionnement très contemporain : comment à l'extérieur la France pense-t-elle aujourd'hui ses relations avec ses anciennes colonies ? comment à l'intérieur a-t-elle intégré dans son corps social ce « legs colonial » ?
Il y a là, on le voit, place pour une radiographie passionnante de la droite française post-coloniale. Reconnaissons à Alain Ruscio le mérite de nous avoir fourni une matière première. A d'autres de la mettre en forme …
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La chanson coloniale
[Source : documentation France 3]
Anthologie de l'historien Alain RUSCIO qui s'est attaché à montrer que la France coloniale a produit des textes racistes.
Bourvil, Piaf, .... ont véhiculé des idées racistes à leur insu.
La chanson a donc était le vecteur d'une idéologie raciste peu critiqué.
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