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3,58

sur 680 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ida, ho !
La dénomination de cet état serait le fait d'un énorme malentendu.
Ça tombe bien, sa lecture également.

Neuf fois sur dix, Gallmeister, ça matche.
La perfection n'étant pas de ce monde, il arrive parfois que l'on soit déçu au vu de l'attente légitimement suscitée par la quatrième de couv' et les notes flatteuses y afférant.

Puzzle éclaté sur fond de drame familial, Idaho alterne personnages et époques sans finalement délivrer toutes les clés. Et moi, j'suis comme passe-partout, si j'ai pas le trousseau au complet, je tourne vite chafouin.

Affirmer que le propos fut lisse et dénué de tout intérêt serait mentir.
L'entame fut parfaite, le ressenti final d'autant plus frustrant.

Ce manque de liant, cette multiplicité d'ellipses a totalement parasité ma lecture au point d'assécher mon curseur ravissement initialement au zénith.

Impossible de m'enthousiasmer tout de go sans qu'une vilaine rupture ne vienne pointer le bout de son récit particulier et annihiler toute la joie intériorisée éprouvée antérieurement.

Bref, ce que j'ai préféré chez Ruskovitch, c'est encore le pitch...
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Quand j'ai vu que c'était le premier roman d'Emily Ruskovich, et sa photo (sur laquelle elle a l'air très jeune), j'ai un peu tiqué, parce qu'écrire sur un thème (ou des thèmes, plutôt) tel que celui de Idaho, il me semble qu'il faut un peu de bouteille pour ça. Et les exceptions sont rarissimes. Mais j'ai mis ça de côté en commençant le roman, qui, je le reconnais, est du genre à tenir en haleine son lectorat.

Cela dit, on sent au fur et à mesure que c'est bien un premier roman, avec ses défauts inhérents. D'une part l'auteure a voulu brasser trop de thématiques, on sent qu'elle a tout voulu mettre dans ce livre, ce qui pose certains problèmes, en conséquence. D'autre part, côté style, on retrouve le même souci : elle en fait un peu trop, elle prend trop le lecteur par la main, développe trop, précise des détails qui n'ont pas besoin d'être écrits, car ils se devinent. Ainsi de la phrase qui clôt le chapitre sur le couple de personnes âgées : on devine très bien la fin de la phrase, phrase que le mari ne veut pas que sa femme prononce. Or l'auteure en rajoute une couche en écrivant cette phrase en entier, à la dernière ligne. Elle a certainement peur de ne pas être comprise par les lecteurs, mais c'est très naïf de sa part : les lecteurs sont censés réfléchir un minimum. Et je dirais que là, ils n'ont même pas besoin de réfléchir énormément, car y compris sans l'achèvement de la phrase, c'est assez clair. Et il existe pas mal d'autres exemples de ce genre dans le roman.

Le problème majeur, c'est tout de même cette brassée de thèmes et la façon dont elle les multiplie, au point que les deux thèmes centraux (car il y en a déjà deux au départ) sont dilués. On parle tout de même de démence précoce et d'un énorme drame familial, ce qui pèse déjà lourd. On parle mémoire, et pas qu'un peu. Je veux bien qu'on me parle aussi de l'enfance, de l'Idaho et de ses montagnes hostiles, du début d'un amour, de l'histoire d'un autre, des regrets qu'on peut nourrir sur sa propre vie, tout ça m'intéresse. Mais pour le coup, ça suppose ici non seulement de délayer l'histoire principale du roman, mais aussi de s'arrêter sur tout un lot de personnages qui, à mon sens, ne servent pas à grand-chose (ainsi du couple de personnes âgés, ainsi d'Eliot, ainsi d'Elizabeth). Ruskovich aurait pu faire plus court, plus dense - et l'histoire méritait un traitement vraiment très dense -, plutôt que de se perdre dans des chemins de traverse qui sont souvent des impasses.

J'ai pourtant beaucoup aimé suivre Ann, la première narratrice, dans sa quête d'une histoire dramatique vécue par son mari des années plus tôt, histoire qu'il oublie lui-même peu à peu à cause de sa maladie. On va comprendre peu à peu, à petits pas, en quoi a constitué ce drame. On comprend juste au début que Wade, le mari d'Ann, avait auparavant une femme et deux filles, et qu'aucune des trois n'est plus là, puis on va saisir lentement ce qu'il est advenu de l'une, de l'autre, et enfin de la troisième (quoique...). Ce qu'Ann cherche, c'est le comment, puis le pourquoi du drame. le travail de mémoire qu'elle effectue, à propos d'une histoire qu'elle n'a pas vécu elle-même, sa façon de combler tous les manques en s'appuyant sur son imagination : à mon sens, le véritable enjeu du roman est là. C'est ce qui m'a donné envie de poursuivre ma lecture, ce qui m'a donné à réfléchir. Mais qui ne va pas jusqu'au bout. le fait qu'Ann se perde dans cette histoire jusqu'à insérer des morceaux de son enfance à elle dans celle de June et May, les filles de Wade, l'aspect malléable de cette histoire qu'elle retravaille, remodèle sans cesse, trouve une conclusion assez décevante. Il me semble que l'aspect thriller du roman donnait pas mal de possibilités à son auteure, et je me suis d'ailleurs prise à inventer des tas de possibilités à propos de l'histoire de Wade pendant que je lisais, et puis... ben non. La conclusion est hyper décevante. Je pense qu'Emily Ruskovich aurait pu basculer dans quelque chose d'encore plus sombre, de plus tordu aussi, et qu'elle a choisi la facilité : Ann comprend soudain parfaitement, malgré son manque d'informations, le pourquoi du geste fatal. Or ça relève de la révélation assez improbable, déjà, et de l'idée que tout le monde peut massacrer un peu n'importe qui pour n'importe quel détail. Là, ça sent l'explication du style Esprits criminels, mais en bien pire. Ça ne tient pas la route une seconde d'un point de vue psychologique, car même dans Esprits criminels on vous dira que quelqu'un qui bascule dans une crise psychotique meurtrière a déjà des sacrés problèmes avant. Là non (attention au divulgâchage), hop, il fait un peu trop chaud, on comprend que son mari ne vous aime plus vraiment et hop, on zigouille sa fille. Eh ben...

C'est dommage, parce que, déjà, ce chemin tortueux que prend Ann, cette obsession à comprendre et reconstituer, mais de façon obsessionnelle, et finalement malsaine, peu tangible, beaucoup trop subordonnée à l'imagination, à l'invention, au fantasme, est le thème captivant du roman. Ainsi que la question de l'enfance, la thème de la relations entre les deux soeurs dont l'aînée est en train de changer, thème qui n'est malheureusement pas mené à son terme. Une lecture qui fut donc une découverte prenante, un bon moment, qui traite d'un sujet passionnant, mais qui m'a carrément laissée sur ma faim.
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Idaho, c'est d'abord le nom d'un état du nord-ouest des États-Unis. Ce sera le lieu de cet étrange roman difficile à définir. On est tenté de parler d'atmosphère, une atmosphère sauvage rendue par les montagnes de L'Idaho, mais aussi une atmosphère oppressante dont le noeud du roman est un meurtre. Un meurtre effroyable, une mère tue son enfant d'un coup de hachette, on ne saura jamais vraiment pourquoi.

Wade et Jenny mènent une vie austère avec leurs deux filles dans la montagne, jusqu'au jour où Jenny tue sa fille May, la plus grande June disparait, elle ne reviendra jamais. Ann, une jeune femme pianiste devient la nouvelle femme de Wade. Jenny, elle est envoyée en prison à perpétuité.
Le "décor" ainsi campé, on rentre petit à petit dans les obsessions de chacun des protagonistes.
Ann veut comprendre ce qui est arrivé à cette famille avant qu'elle n'y prenne une place.
Son mari Wade est atteint d'une maladie qui le conduit à perdre la mémoire. C'est arrivé à son père, son grand-père.
Ce roman flirte beaucoup avec l'introspection mais il ne nous livre pas vraiment de clés, on reste un peu sur sa faim.
Le roman navigue à travers différentes périodes, celles de la première famille, celle de la vie de Jenny en prison, celle d'Annn.
Ce qui m'a touché, c'est le rapport à la musique pour les différents personnages, un pouvoir un peu rédempteur qui annule une partie de la tristesse de passages du livre.
Néanmoins, je n'ai pas été emportée par l'histoire, ni l'écriture.
Un petit goût amer de: Tout ça pour ca.
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Les Éditions Gallmeister sont terriblement plaisantes à lire, elles ont un je-ne-sais-quoi d'unique et c'est grâce à Babelio si je les ai découvertes. Cette fois-ci, avec « Idaho », j'ai été malheureusement un peu déçue. Emily Ruskovich écrit pourtant merveilleusement bien, la qualité du texte n'est pas le problème, mais j'en ai perdu des bouts durant ma lecture.

On aborde ici le sujet de la démence précoce.

« Tout cet amour, tous ces sentiments, toute cette peine, accrochés à rien, à un chaos redoutable, insaisissable. La future perte de son esprit devient le nouveau fondement de sa vie; il ressent déjà la perte des choses qu'il aime, et se rend compte qu'il cherche un moyen, n'importe lequel, de les retenir. »

Wade et Jenny Mitchell sont les jeunes parents de deux fillettes, June (neuf ans) et May (six ans). Ils vivent éloignés de tout sur la montagne, en plein coeur de la nature, entourés d'animaux, et forment une famille simple et heureuse. Quelque chose d'inattendu se produira en 1995 qui déchirera la famille. Plusieurs années plus tard, Wade rencontrera Ann, professeure de piano, et ils se marieront. Celle-ci sera obsédée par la famille que Wade a eue avant elle, puis tentera de comprendre leur vie, la chronologie des événements avant et après l'incident, parmi ceux qu'elle sait, car Wade ne parle jamais de cette famille ni ne dévoile ses sentiments. En même temps, il a déjà commencé à sombrer dans l'oubli alors pour Ann aussi la vie ne sera plus la même.

Ann est le personnage fort de l'histoire. Celle envers qui nous ressentons le plus de compassion. Personnellement, c'est peut-être le seul personnage que j'ai apprécié. Ses sentiments à elle sont bien exposés et on voit que son amour est sans limites pour son époux, envers et contre tout. C'est une personne de coeur, qui ne juge pas.

« Ses impressions et les liens qu'elle a établis sont fragiles, bien qu'étonnamment son mariage ne le soit pas. Son mariage avec Wade est sain et solide, composé de tant de fragments brisés recouvrant tant d'autres fragments brisés qu'il n'y a plus moyen de se frayer un passage entre eux. Elle l'aime. Oh, qu'est-ce qu'elle l'aime ! »

« La maladie de Wade est un mystère. Pas une seule fois il n'a oublié son nom, mais quand elle lui brosse les dents et que la mousse dégouline de sa bouche, quand elle lui déboucle sa ceinture devant la cuvette des W.-C. bien qu'il soit déjà trop tard, quand elle lui crie d'arrêter de chercher les piles de la lampe torche alors qu'il la serre dans sa main, allumée, le faisceau balayant les murs sombres en pleine nuit, elle se demande comment elle va pouvoir tenir. »

J'ai aimé l'histoire à moitié.
Pour commencer, celle-ci ne cesse d'aller et venir dans le temps. Il n'est pas rare de voir cela. Cependant, on joue constamment à saute-moutons avec les dates et les personnages. On passe de 1985 à 2025, le tout alternant entre 2008, retour en arrière en 1995, puis en 2002, retour en 1973, puis 2004, et ainsi de suite. Cela devient écrasant, ennuyeux, ces allers-retours, à la longue. Trop d'époques mélangées créent un détachement.

Puis, il y a des personnages qui n'apportent absolument rien à l'histoire (pensons à Eliot, William et Beth puis, Elizabeth et sa codétenue Sylvia), on se demande franchement quelle place ils ont à surgir n'importe où comme ça dans le texte. On se creuse les méninges pour comprendre leur rapport avec les autres car honnêtement, excepté pour le cas d'Elizabeth, je ne vois pas du tout.

Aussi, certains comportements des personnages qui n'ont aucun lien avec la maladie de Wade sont difficiles à suivre. le lien amour-haine qui unit les deux petites soeurs, May et June et comment elles interagissent l'une envers l'autre, celui d'Elizabeth en prison avec sa compagne de cellule Sylvia. Leurs agissements sont incompréhensibles et dépourvus de logique. Ce sont des personnages que je n'ai ni cernés, ni aimés. Quant à la nature de l'incident de 1995, je ne l'ai pas vraiment compris non plus. le comment oui, mais le pourquoi non. Tout cela reste un peu flou et étrange. Certains aspects sont trop mis en lumière, d'autres pas assez.

Toutefois, le sujet de la démence précoce et de ses effets sur la famille directe est intéressant et bien abordé, la plume est délicate et bien maniée, l'atmosphère mélancolique et le sentiment de solitude sont bien ressentis et le décor naturel est un enchantement. Il y a quand même plusieurs aspects positifs pour l'autre moitié du roman.

« Elle sent les ténèbres s'approcher de lui, de plus en plus près. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, c'est une des rares journées où Wade semble se souvenir de quelque chose de vital, ou, à défaut de s'en souvenir, sentir sa présence. Il semble calme, familier de cette route, habitué à ses bosses et à ses nids-de-poule, joyeux de respirer l'air froid automnal. Il sourit vaguement tandis qu'ils roulent à travers les hautes ombres des pins tordus. Ce sourire est distant, distrait, mais très réel, très sincère. »

« C'est la texture de ses souvenirs, non pas l'émotion, qui a disparu. Lentement, les choses se mélangent, les lignes se brouillent, les lieux se vident d'impressions. Pourtant, il y a encore un centre, une date, un moment autour duquel gravite ce flou. Parfois, il se rappelle tout. »

Sans les points négatifs mentionnés plus haut, je pense que le roman (déjà relativement court) aurait pu être coupé de moitié et être bien meilleur sans rien enlever à sa compréhension totale et à sa qualité de base. Bref, je passe pour cette fois-ci mais retenterais sans doute le coup pour un autre roman de cette autrice.

CHALLENGE PLUMES FÉMININES
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« Nous ne doutons pas à quel point nous sommes perméables »

Une lecture pénible …

J'y vois trois raisons. D'abord une grande frustration, car l'idée de départ, cet homme qui perd peu à peu la mémoire jusqu'à oublier le drame qui a touché sa famille des années plus tôt, était très originale et méritait un meilleur traitement que juste quelques coups de pinceaux, quelques touches par-ci par-là noyées dans un océan de propos tout à fait dérisoires.

Le deuxième raison donc justement c'est cette façon d'écrire – féminine, oserais-je dire, mais l'écriture a-t-elle un genre ? - qui emmêle beaucoup de petits faits de la vie courante, beaucoup de détails du quotidien, d'une vie assez banale, très terre à terre, et sans illusion, sans rêve. Je me suis trouvée plaquée au sol, coincée dans les vicissitudes de nos minuscules vies. Or, moi, quand je lis, j'aspire à trouver, parfois derrière un langage simple ou dans les petits épisodes de la vie de tous les jours, de la beauté, de l'espoir, du rêve et peut-être aussi une tentative d'explication du monde. Mais là rien. Je le dénonce tout en sachant bien que c'est aussi l'un de mes défauts d'écrivaillonne -scribouillard du dimanche, que de rester rivée à la réalité et, quelque part, de manquer d'ambition (peut-être parce que je pense, on pense, nous femmes, manquer de légitimité ?).

Et enfin je n'ai pas aimé cette atmosphère oppressante, que, par ailleurs, je ne m'explique pas vraiment, car on ne saura finalement assez peu de choses du drame. Peut-être que certains trouveront que c'est là, la plus grande réussite de ce roman, à savoir ne rien dire du drame, des circonstances, et pourtant installer une atmosphère lourde et sinistre, un peu à la façon du film « Funny Games » (dans un autre genre), où rien n'est montré tout est suggéré.

Et donc je mets – quand même – trois étoiles.
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Voilà que cette nouvelle année 2022 a vu le jour en compagnie d'un challenge littéraire qui m'a directement attirée via Instagram : celui de lire durant un an des livres de la maison d'édition Gallmeister. Chaque mois, un thème est donné et différents livres proposés en relation. Pour le mois de janvier, il s'agissait de « C'est la vie ». Comme le livre « Idaho » d'Emily Ruskovich était proposé, c'était l'occasion rêvée d'enfin le sortir de ma pile à lire.

Sa quatrième de couverture m'avait directement conquise. Pourtant, je dois bien l'avouer dès le départ, ma lecture s'est vraiment déroulée en demi-teinte.

Il est indéniable que l'auteure, Emily Ruskovich, a un don certain pour l'écriture. Son style est très singulier et poétique. Mais où le bât blesse pour moi, c'est que j'ai trouvé que le récit comportait beaucoup trop de longueurs. Alors oui, à certains moments, je pouvais les comprendre afin de magnétiser le lecteur mais parfois, c'était plus laborieux…

Ses descriptions de paysages et d'environ-nements sont certes bluffantes mais elles sont aussi très détaillées et précisées. C'est un peu un jeu à double tranchant et je me suis parfois un peu ennuyée.

Par contre, j'ai beaucoup apprécié la psychologie des personnages et plus partiellement celle de Wade. L'évolution de sa maladie fait ressentir parfaitement son changement de personnalité et la façon dont Ann le soutient, malgré de nombreuses difficultés pour elle, est touchante.

Ceci n'est que mon humble avis personnel. Je suis certaine que ce livre saura encore séduire de nombreux lecteurs et vous invite à cette occasion de vous forger votre propre opinion.

Lien : https://www.musemaniasbooks...
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De 1995 à 2025 s'entremêlent les destins de Wade, Jenny et Ann. Les deux premiers étaient les heureux parents de May et June, mais un drame inimaginable a détruit la famille. Alors que Jenny purge sa peine en s'interdisant tout ce qui pourrait la soulager, Wade a refait sa vie avec Ann. Mais à mesure qu'il perd la mémoire, Ann tente de reconstituer le terrible évènement de l'été 1995 et de maintenir vivante la famille disparue de son époux. « Parce que Wade avait tout jeté – les dessins, les vêtements, les jouets –, chaque vestige accidentel prenait une importance indescriptible dans l'esprit d'Ann. » (p. 22) Puisque Wade oublie l'accident et ses filles, Ann prend le relais de la mémoire, mais aussi celui de la douleur pour ne pas que s'éteignent le souvenir des enfants, mais aussi l'espoir qu'une d'elles revienne. « Elle a pris le passé de Wade et l'a étalé devant elle, faisant de son propre avenir un retour en arrière, alors même que ce passé disparaît. Ce lent effacement, cette ligne blanche traversent l'obscurité de la mémoire de Wade, voilà ce qu'Ann suivra sa vie durant. Et, à n'en pas douter, cela la mènera jusqu'aux portes de sa propre prison secrète. » (p. 147)

Me voilà bien déçue d'être passée à côté de cette histoire, de n'avoir éprouvé quasi aucune empathie pour ces personnages meurtris. La chronologie malmenée y est pour quelque chose, car je ne comprends pas le sens de ce jeu autour de la temporalité. de mon point de vue, ça ne fait que brouiller l'image d'ensemble. En outre, il y a des arcs narratifs intéressants, mais mal exploités, comme cette somme d'argent envoyée par erreur et dont le manque semble peser, ou encore l'histoire d'Elizabeth, compagne de cellule de Jenny, qui s'ajoute à l'histoire sans vraiment s'y intégrer. Indéniablement, Emily Ruskovich écrit avec talent et elle décrit à merveille la nature rude et superbe de l'Idaho, mais ça n'a pas suffi à retenir complètement mon attention et j'ai survolé les derniers chapitres.
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Assez partagée sur ce livre pour lequel j'ai eu des sentiments très tranchés pendant ma lecture : Des personnages qui m'ont un peu agacé, une construction difficile à suivre et une histoire qui au final ne m'a pas vraiment touché... et pourtant une très belle écriture, une nature présente à chaque tournure de phrase, une poésie dans les descriptions qui m'a envoûté.

Wade est atteint de démence précoce. Il est père de deux fillettes, may et June. Par une belle après-midi, ils partent tous ensemble couper du bois. C'est là que le drame à lieu : La mère, Jenny, abat froidement l'une de ses filles.
Six mois plus tard, Wade se remarie. Ann, sa nouvelle femme, fascinée par le fait divers terrible qui a eu lieu dans cette famille, cherche des vestiges de la « vie d'avant » de son mari...
Le récit alterne entre de nombreuses époques : on passe de l'après-midi du drame, en 1995, à la vie de Wade et Ann en 2004, puis 2008 dans la prison où Jenny a été internée, la naissance de June en 1985, puis 95 encore, 2006, 1973, 1999, 2012, re 73, puis 2007, 2024, 2025, re 1995...
Je n'ai pas vu l'intérêt de cet entremêlement d'époques, si ce n'est pour faire écho à la maladie de Wade, qui perd progressivement la mémoire et s'embrouille dans ses souvenirs. (tout comme nous, pauvres lecteurs !)
Le début du roman, très lent, m'a vraiment freiné. J'ai du m'accrocher pour enfin prendre plaisir à cette lecture, à un bon tiers du récit.
Car c'est un roman écrit d'une belle plume, hypnotique, mais dont l'histoire m'a laissé complètement sur le carreau. Je n'ai pas compris la fascination morbide du personnage d'Ann pour le drame survenu dans cette famille, et me suis perdue dans le brouillard des pensées de Wade.
La fin en revanche est plus rythmée, plus captivante. L'écriture a finit par me happer, pour offrir de beaux passages, délicats, sur la mémoire, le deuil, la culpabilité, et sur cette nature omniprésente, parfois hostile, des montagnes de l'Idaho.
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Pourquoi ai-je eu autant de mal à lire ce roman? Porté aux nues par beaucoup de lecteurs, Idaho, premier roman d'Emily Ruskovich, nous parle d'une tragédie familiale, d'un homme dont la mémoire s'efface inéluctablement comme celle de son père avant lui, démence sénile. Wade, Jenny et leurs deux filles June et May, Wade et Ann sa seconde épouse qui voudrait comprendre ce qui a pu se passer un jour d'août mais Wade oublie et le mystère semble entier ..
Un récit surprenant, un décor magnifique , une nature somptueuse , des hivers rigoureux et des étés idylliques et toujours les non-dits...
Un roman où les évènements s'enchainent sans aucune logique semble t'il sauf celle propre à l'auteure, une logique qui m'a échappée. Je me suis perdue, parfois retrouvée au milieu de pages splendides et égarée à nouveau. La mémoire nous joue des tours, les souvenirs nous reviennent au hasard sans fil conducteur. Ceci explique sans doute cela. Quant à Jenny elle ne nous dira rien de plus sur la tragédie.
Ce roman ne m'était pas destiné dommage on ne gagne pas à tous les coups .

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Je termine cette lecture un peu déçue : le style est fascinant, le rythme est lent et très poétique, notamment grâce à la part belle faite à la nature.
J'ai aimé les ruptures dans la chronologie avec des sauts dans l'avenir (jusqu'en 2025) et des flashbacks vers 1973 et l'enfance de Wade.
J'ai été happée par le personnage d'Ann, deuxième épouse, qui aide son mari à Wade à garder contact avec la réalité malgré sa mémoire défaillante tout en voulant découvrir le passé.
En revanche je suis restée sur ma faim : il y a beaucoup d'ellipses, de raccourcis, d'omissions ... un peu comme la mémoire fractionnée de Wade. Mais j'aurais voulu en savoir plus, sur June et sa disparition mystérieuse, sur le lien entre Jenny et Ann notamment.
Je conclurai en "validant" le style de l'autrice que je suivrai à l'avenir :)
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