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sur 680 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après la tragédie qui, il y a quelques années, a occupé la une des media et fait disparaître de sa vie sa femme Jenny et ses deux petites filles May et June, Wade vit toujours dans sa maison perdue dans les montagnes de l'Idaho. Désormais âgé d'une cinquantaine d'années, il est atteint de démence précoce et perd peu à peu toute notion de son passé. Sa seconde épouse Ann devient sa soignante, mais se sent aussi investie d'un devoir de mémoire : plus Wade devient l'ombre de lui-même, plus Ann entreprend de creuser son histoire, reconstituant le drame et endossant de bien lourdes responsabilités.


L'âpre et grandiose coin de nature qui isole Wade, Jenny d'abord, Ann ensuite, n'en rend que plus écrasants les événements qui pèsent sur leur vie : dans un tel espace, tout devient à la fois dérisoire face à l'implacable indifférence du cadre où ils se débattent, et insurmontable tant ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Pourtant, leur combat perdu d'avance s'illumine d'une profonde humanité, d'autant plus émouvante que silencieuse et fragile : chaque personnage devient un cri muet, qui n'espère plus d'issue pour lui-même, mais trouve finalement une forme de rédemption dans son dévouement pour quelqu'un d'autre.


L'auteur nous livre des protagonistes complexes, qu'on se contentera d'accepter comme ils sont, sans jugement ni explication psychologique. Leur histoire se dévoile peu à peu, au rythme de leurs remords, de leurs souvenirs et de leurs reconstitutions parfois imaginaires d'un passé qui s'entremêle constamment au présent. Comment vivre avec la perte et la culpabilité, le doute et le dégoût de soi ? Comment se reconstruire sur des ruines ? Ici pas de mots ni de volonté consciente d'y parvenir : juste des réflexes de survie où finissent par refleurir des petits moments de grâce, où l'âme cherche la lumière dans un parcours semblable à un chemin de croix.


Paradoxalement, la lecture n'est jamais sombre ni pesante : l'on devine, l'on pressent, et l'on avance peu à peu, touché par le courage de ces gens ordinaires qui expient sans se plaindre, après avoir été abattus par des circonstances curieuses qui font paraître bien fragile la frontière entre le bien et le mal.


Idaho est une histoire troublante et étrange, qui fait hurler le silence accumulé sur des blessures anciennes et jamais cicatrisées, et brûler d'émouvantes flammes d'amour et d'humanité sur un terreau de désespoir résigné.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Un roman comme un chuchotis dans le bruissement des feuilles d'arbres, ça vous tente ?
Un jour d'Août 1995, Wade Mitchell perd sa femme et leurs deux filles dans des circonstances étranges et terribles. Plus tard, il épouse Ann et tente de continuer sa vie entre souvenirs et oublis. Ann, de son côté, essaie de reconstituer ce qui s'est passé ce fameux jour d'Août.
Difficile de résumer ce roman sensoriel et introspectif, où il est aussi question de perte de la mémoire, d'acceptation de la fatalité, de refus de la rédemption -et des grands espaces de l'Ouest américain. Les personnages parlent peu, mais Emily Ruskovich décrit avec justesse le cheminement de leurs réflexions. Les époques se succèdent (jusqu'en 2025) sans respecter la chronologie, mais le récit est si bien construit que l'on n'est pas perdu pour autant. Si cette lecture m'a d'abord laissée perplexe, elle m'a ensuite happée sans que je n'y prenne garde.
J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, qui détaille les scènes avec tant de réalisme que j'ai presque eu l'impression de les vivre moi-même, d'avoir été présente. Ruskovich écrit comme un artisan, avec patience, amour et précision, et je suis d'autant plus admirative que ce n'est pas ennuyeux à lire. Et puis, il y a ces paysages immenses -de l'Idaho, donc- entre plaines et montagnes. Là encore, l'auteur les décrit de façon vivante et contemplative ; si ce livre était un film, ce serait un Malick.
C'est donc une très belle lecture, emplie de poésie et de rudesse, qui célèbre la Nature et la vie, même dans ce qu'elles ont de cruel et d'inéluctable. Et qu'on ne peut pas s'empêcher d'aimer malgré tout.
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La plupart du temps, avec Gallmeister c'est le nature writing. Ici, malgré le titre, pas de description de paysage, l'exploration se fait surtout chez l'être humain. Ann en est le personnage principal, mariée à Wade tandis que sa 1ère femme est en prison après avoir tué leur fille, alors que l'autre fillette a disparu ce même jour. Son mari, comme tous les hommes de la famille, perd peu à peu la mémoire. Un premier roman par un auteur qui maîtrise bien la prose. Il peut être gênant, en tournant la dernière page, de ne pas avoir de conclusion de certains faits.
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"Pourquoi cette femme fait-elle cela ?" s'interroge Jenny du fond de sa cellule. Apprenant que la nouvelle compagne de son ex-mari s'intéresse à son sort. C'est aussi la question que le lecteur de ce roman peut légitimement se poser.

Jenny purge sa peine pour après avoir tué sa propre fille d'une dizaine d'années. Sa seconde fille, horrifiée par la scène qu'elle a vécue, a disparu. Wade, le père des fillettes a trouvé réconfort à sa douleur dans les bras d'Ann. Elle s'est éprise de cet homme meurtri à jamais.

Patiemment, sans réveiller le traumatisme, au fil des années qui passent Ann reconstitue le puzzle des événements. Elle cherche à comprendre. Qu'est-ce qui a pu conduire une femme à tuer son enfant. Cette part d'elle-même.

Elle tente aussi de retrouver June, la fille disparue.
Emily Ruskovich nous entraîne dans la quête d'Ann. Par chapitres alternés, elle nous enferme aussi dans l'univers carcéral. L'univers de l'accablement. Formidable analyse des états d'esprit, des émotions qui animent ces femmes condamnées à perpétuité. Sans absoudre, sans juger ce qui a déjà été jugé, elle nous imprègne du quotidien de ces vies sans avenir. Une mère extraite du monde des vivants. Les poumons privés d'air pur, les yeux de ciel bleu. Un père étouffé par l'incompréhension. Deux consciences qui ne raisonnent plus.

Son sort, Jenny l'accepte. le revendique. Ce n'est que justice. Celle des Hommes.

Ce roman fonctionne comme le fait la mémoire. Des souvenirs qui déferlent et traversent l'esprit en désordre. Pêle-mêle de temps, de lieux, de grave et de futile. D'acteurs et de spectateurs. Caléidoscope de rêves, de cauchemars, de réflexions inabouties, tout se bouscule dans le chaos des pensées. Peu de remords, de regrets, beaucoup d'incompréhension. Plus d'espoir. Des oublis, des fulgurances, des flashs, la mémoire se disloque. Fini les pourquoi. Une question : où est June. Seule Ann navigue à contre-courant de l'abandon. Elle cherche, conforte, imagine, stimule, soulage, espère. Discrètement, obstinément. Et puis Ann pardonne. Même l'impardonnable.

Quelle solidarité féminine l'anime pour se préoccuper de celle qui a pris la vie de sa propre fille, brisé celle de son compagnon ?

Premier roman d'une jeune auteure américaine. le visage juvénile aux taches de son, souriant, d'Emily Rudkovich aborde un sujet grave. le thème ne lui ressemble pas, l'écriture beaucoup plus. Légère et mystérieuse à la fois. Une écriture jeune, pleine de promesses. Une écriture chaste, intime, rentrée en féminité. La féminité dans le rapport à l'autre. Dans le rapport au corps qui a porté l'enfant. Souverain secret.

Emily sait faire cette introspection dans la psychologie de ses personnages avec une prédilection pour ses consoeurs. Quelle raison à ce geste fou. Un geste qui n'est pas féminin. Un geste qui n'est pas maternel. Mère infanticide. Collusion des contraires.

Quant au titre ? Sans doute la seule touche auto biographique. On l'espère. Il faut bien ancrer le récit quelque part. Alors pourquoi pas dans l'Idaho dont Emily est originaire et nous apprend au passage la provenance du nom. Anecdote dans le fouillis des images qui traversent l'esprit. Idaho, décor sévère pour une histoire tragique. Mais Idaho, point de départ pour une carrière d'écriture, à n'en pas douter.
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Les points d'interrogation suscités par cette lecture demeurent en grande partie présents une fois la dernière phrase achevée. J'en ai donc déduit que j'avais très mal interprété la quatrième de couverture en pensant naïvement que l'auteure nous reconstituerait les circonstances et nous donnerait les éléments qui ont conduit à ce drame familial.
En fait, déroutée et très surprise par les différents chemins pris par l'auteure, j'en ai finalement déduit qu'il fallait trouver ailleurs le ou les messages qu'elle souhaitait délivrer.
Ce roman est l'exemple type de ces lectures qui posent plus de questions qu'elles n'amènent de réponses.

Emily Ruskovich nous fait presque perdre la tête dans ce roman mené comme un bal dans lequel les personnages apparaissent puis s'éclipsent, tandis que les années dansent et virevoltent dans un chaos chronologique. Le texte est toutefois rythmé par une chanson accompagnée au piano qui est évoquée de manière récurrente, comme une mélodie qui nous sert de boussole.
De 1973 à 2025, de la cellule où est incarcérée Jenny, la première femme de Wade, à l'enfance de June et May leurs filles, de l'installation de Jenny dans l'Idaho aux cours de piano d'Ann, ça part dans tous les sens, comme une boule dans un flipper.

Ann la seconde femme de Wade, vit désormais dans ces montagnes souvent enneigées, sur ce coin escarpé et retiré de l'Idaho, cerné par les pins ponderosa.
Un pick-up remisé où elle tente, à l'insu de son mari, de comprendre, de saisir les détails de la tragédie survenue neuf ans plus tôt. Dans cet habitacle, théâtre du basculement de la vie de Wade, elle cherche la présence du passé. Ce passé douloureux que son mari occulte dans la confusion de sa mémoire qui s'échappe, grignotée par une démence sénile précoce.
Alors elle imagine les gestes des deux fillettes June et May, la citronnade, les taons acharnés et insistants, l'atmosphère étouffante de la forêt ce jour fatidique.
Au cours de sa réflexion, elle n'a de cesse de s'interroger sur les interactions entre les deux histoires d'amour de Wade, Jenny puis Ann. C'est peut-être là, à mon avis, le thème essentiel d'Idaho à travers la mise en perspective de leurs deux vies.

Cette tragédie, comme un trait d'union entre deux vies, restera une énigme. Et pourtant, je pense avoir finalement apprécié ce roman fascinant bien que déstabilisant. Il est en outre fort bien écrit et traduit. J'ai aimé cette analyse psychologique autour d'un fait tragique, dépouillée de jugement.
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Idaho, terre sauvage, rude, où la vie à la campagne peut couper les gens du monde tout un hiver. C'est là qu'Ann a choisi de vivre avec Wade, pourtant condamné à perdre la mémoire. Et quelle mémoire ! Sa première femme a tué sa fille cadette d'un coup de hachette, l'aînée s'est enfuie et n'a jamais été retrouvée... Cette histoire hante Ann.

Les chapitres alternés font varier les lieux et les époques ; on suit la vie d'Ann et Wade, les efforts pour se reconstruire en même temps que la mémoire déconstruit ; on suit aussi Jenny et ses compagnes de prison ; on revit la journée de 1995, cette fameuse journée...

Mêlant le thriller à l'écriture des grands espaces, cette auteure a une plume poétique et vaguement inquiétante, très émouvante et juste. Cette histoire rude m'a fait passer un moment formidable, une lecture envoûtante et dérangeante, pleine aussi de bonté et d'optimisme.
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Quel étrange roman ! On navigue entre drame familial et thriller tellement la cause du drame en question n'est pas claire. Et, par de longs passages, on songe beaucoup plus à un roman contemporain et même un style nature writing. Mais ce mélange des genres ne se fait pas au détriment d'un récit solide, jouant habilement sur le temps, les lieux et les personnages. Car les itérations temporelles abondent, à chaque chapitre pratiquement. Heureusement elles sont bien indiquées mais il faut prêter attention pour dénouer l'écheveau. Les personnages ont des trajectoires inattendues, toutes comportant une certain flou; au lecteur de combler les vides . . . L'utilisation des lieux est aussi hautement symbolique; au carcan de la prison s'oppose les grands espaces de la montagne, mais y sommes-nous nécessairement plus heureux ?

L'évolution du problème de démence précoce de Wade est bien illustré, de même que ses répercussions sur son entourage. On ressent bien les émotions des protagonistes, que ce soit la résignation de Jenny, le désarroi de Wade ou les interrogations obsédantes de Ann. J'ai aimé l'évocation des forces et beautés de la nature, la capacité de l'auteure à toujours nous tenir dans l'incertitude, sa perspicacité à décoder les comportements conjugaux et familiaux et, surtout, cette fin où, d'une certaine façon, la boucle est bouclée même si le lecteur reste avec des questions vitales auxquelles le récit ne répond pas. Je crois que l'auteure a fait preuve d'audace, surtout pour un premier roman, et elle a bien fait.
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Idaho est un roman déroutant.Il s'en dégage une athmosphère à la fois pesante et envôutante.Le lecteur est convié tout au long du récit à habiter alternativement l'univers intérieur de chacun des personnages, et paraléllement à vieillir avec eux tout en revenant régulièrement à l'année 1995 , tel lun refrain .Tout commence par une tragédie qui sera le point d'ancrage de tout le roman car c'est elle qui explose la famille de Wade, qui sépare à tout jamais les deux petites soeurs, qui donne naissance au nouveau couple de Wade, isole Jenny du monde exterieur mais l'unit à Elisabeth dans un lien presque chimérique...Je ne connais pas l'âge d'Emily Ruskovich et c'est son premier roman, mais son écriture est d'une grande maturité et d'une originalité surprenante. Il en émane beaucoup de profondeur. La question du souvenir, de la mémoire,de l'appropriation de l'hitoire de l'Autre ou la projection de ses propres affects dans la quête de sens face à un événement qui obséde , est l'axe centrale de cette histoire. J'ai été très sensible à la façon dont l'auteure parvient à transmettre la souffrance et la solitude des personnages sans jamais les décrire ouvertement mais en les distillant comme allant de soi...C'est une très belle lecture mais qui dégage une certaine angoisse.
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Idaho... le nom de cet état, né d'une supercherie, habille parfaitement l'histoire sombre d'une famille piquée par les secrets et les souvenirs sur fond de démence et folie meurtrière.

La plume est habile, intelligente et enflammée. Plus rarement, je me suis perdue dans un style quelque peu sophistiqué où la simplicité m'a parfois manqué.
La construction asymétrique des chapitres par période m'a ravie. Une narration sur cinquante ans où le temps se construit puis s'évapore, se faisant tour à tour présent et passé. L'accouplement de ces étapes insuffle un phrasé rythmé, suave et progressif dans lequel l'avenir se dessine doucement.

C'est avec ravissement que j'ai découvert et aimé les personnages secondaires.

William et Beth qui vont retrouver leur amour suite à la rencontre d'un père brisé.
"Tout ce qu'elle a fait à partir de ce moment-là, elle l'a fait à la lumière de ces instants où William tenait l'homme."

Eliot, ce jeune homme paradoxal, qui navigue entre force et vulnérabilité.
"Parfois, Éliot rêve de l'embarcadère à travers lequel il est tombé. Ce rêve ne diffère guère du souvenir lui-même ; le sommeil ne le rend pas plus étrange ni clair."

Elizabeth, une amie pour la vie, animée par l'insouciance et la spontanéité de l'enfant qu'elle a été. Elle aimera Jenny comme une mère. Jenny, celle par qui le grand malheur arrive.
"Elizabeth avait entendu parler du long et douloureux silence de Jenny, et plusieurs fois elle avait vu Jenny récurer les couloirs, exhibant sa soumission au malheur. [...] L'absence de Jenny semble mieux la décrire que sa présence ; elle est un navire sur le point d'accoster mais qui diffère lui-même son arrivée."

J'ai aimé le souffle de la chienne Peggy-Rose, la force du chien Roo et le mystère du chat Rocket.
Les animaux oeuvrent en communion avec les rocheuses, la forêt vertigineuse, les saisons qui s'achèvent et réapparaissent au creu du "Joyau des Montagnes".
L'hiver est rude. La neige effrayante. On attend les mois d'été avec une impatience non dissimulée... May & June. Deux symboles du Joyau des Montagnes. May sera la cadette et défiera ainsi l'ordre chronologique.

Les protagonistes, intéressants et ambiguës, m'ont toutefois moins séduite. J'ai apprécié les imaginer glisser en mouvement entre les vagues du roman. J'ai pris plaisir à les suivre, sans toutefois ressentir d'empathie particulière.

"Pour la première fois, il se sent vivre à l'intérieur de sa vie ; il a l'impression d'en être arrivé au centre."

Ann, Wade et Jenny. May et June. Adam. Troublantes existences.
Autant de destins pris dans la glace du désespoir, pour l'amour et par la peur, la déraison, la maladie...

"May. Un prénom qui semble demander la permission, une permission qui ne revient pas à Jenny d'accorder. Si c'était le cas, elle s'empresserait de l'accorder à tout ceux qui la lui demanderaient."

Emily Ruskovich nous chante le cri de la mémoire.

Lu en juillet 2019.
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Ce récit est d'une tristesse insondable, mais d'une belle tristesse, si cela peut exister...

C'est une histoire triste comme la mort, et belle comme l'amour, qui reste à mon sens le sujet-phare du roman. Cet amour inconditionnel d'Ann pour Wade ! Ce même amour qui pousse Jenny à un geste indicible !

L'amour unit tous les personnages, mais les éloigne également, et ils sont tous emmurés dans leur chagrin infini, qui se déroule sous nos yeux comme une pelote d'introspection silencieuse.
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