Le livre commence dans la salle de réunion d'un grand laboratoire de recherches, lors d'une présentation de travail. Là, une équipe propose de pratiquer des tests psychiatriques sur un cerveau artificiel afin de mesurer les effets d'une pathologie donnée sur une I.A. isolée de toutes autres données...
Dans le même temps, partout dans le monde, une série d'hallucinations individuelles comme collectives tend à se répandre tel un virus lors d'une pandémie. Les conséquences en sont nombreuses : suicides, attentats, actes de barbarie, violences isolées...
Très vite, les meilleurs scientifiques sont invités à se pencher sur la question et parmi eux, John Macbeth, éminent psychiatre et membre actif du projet P1 en charge de mettre à l'épreuve la fameuse intelligence artificielle face aux maladies mentales que l'homme peut rencontrer.
A travers les témoignages d'une dizaine de personnes, de tout age, de tout sexe et de tout milieu social, le lecteur chemine dans un patchwork d'expériences où se mêlent visions et réalité, passé et présent.
Si le début du roman est marqué par la structure du thriller, le développement s'essouffle en nous proposant une collection d'événements sans réel rapport les uns avec les autres. le personnage principal, John Macbeth, y contribue aussi pour beaucoup, car il n'endosse que très tardivement le rôle d'enquêteur et de "sauveur". La fin est brillante mais peu étoffée si bien qu'elle nous laisse perplexes quant aux intentions de l'auteur qui ne cesse d'opposer la science à la religion pour finalement remettre en question toute cette analyse en considérant les réponses apportées par l'I.A. comme une singularité négligeable.
Les personnages sont convaincants bien qu'ils n'apportent pas tous quelque chose au récit. Les témoignages de certains d'entre eux compliquent parfois le scénario inutilement.
J'ai tout particulièrement apprécié celui du docteur Hoberman qui était, selon moi, la pièce maîtresse de ce puzzle mais dont l'auteur a préféré se séparer...
Le style est agréable, parfois compliqué, mais la structure connaît trop de lourdeurs qui plombent la tension narrative.
Biblical est un roman de science fiction intéressant par les questions qu'il soulève et les concepts scientifiques qui le sous-tendent mais qui manque malheureusement d'intensité dans son fil narratif. le potentiel était pourtant là...
Pour ma part, je ne trouve pas cette lecture décevante car elle invite à la réflexion philosophique et nous apporte beaucoup d'éléments d'analyse tant au niveau scientifique que psychologique mais j'aurais aimé qu'elle suive un scénario plus entraînant plutôt qu'un catalogue de témoignages qui ne révèle sa fonction qu'au cours des trois dernières pages.