A l'occasion de la sortie prochaine du tome 3 de cette saga, j'ai décidé de relire les deux premiers tomes, histoire de me replonger dans l'univers incroyable que nous propose
Romina Russell. Il faut d'ores et déjà savoir que cette premier tome a été un coup de coeur énorme, et ce dès ma première lecture. En plus de la couverture sublime, la quatrième de couverture est plus qu'alléchante. Je vais tenter de vous expliquer en quelques points les raisons pour lesquelles ce premier opus est génial.
Nous suivons les aventures de Rhoma Grace, une jeune native du Cancer. Dans cette galaxie qu'est le Zodiaque, il existe douze constellations – assimilées aux douze signes astrologiques. Cependant, et comme le résumé le laisse présager – je vais éviter tout spoiler – une menace grandissante prend de court nos protagonistes et les précipite dans une course effrénée contre le temps. Rhoma, qui malgré son jeune âge se retrouve avoir un poids considérable sur les épaules, doit faire face à un ennemi des plus étranges et tout ce que l'on sait, c'est qu'il semble venir d'une mystérieuse treizième Maison du Zodiaque...
Pour commencer, il peut paraître difficile de s'ancrer parfaitement dans l'histoire dès le début car il y a pas mal de termes et concepts inventés par l'écrivain, mais ils sont récurrents, et une fois assimilés, ça ne fait qu'accroître notre immersion dans l'univers. L'auteur nous propose un monde incroyable et crédible grâce à des petits détails d'apparence insignifiante mais qui, pourtant, dynamise l'univers et le rend complexe. Chaque constellation a ses us et coutumes, leurs habitants ont des traits physiques et mentaux particuliers, des normes précises et distinctes. Je dois tout de même avouer qu'au début, je trouvais cela étrange que tel trait de caractéristique mental corresponde à tel Maison du Zodiaque en particulier, mais le sujet a été abordé et une approche a été développée par l'auteur à ce sujet. En bref, cet univers est très riche en diversité, les différentes constellations sont chacune composées différemment et possèdent même leur propre régime politique.
Pour ce qui est des personnages, je les ai adorés, même s'il m'a semblé que seuls les trois protagonistes étaient développés avec profondeur. Rhoma est attachante, mais je n'ai pas l'impression qu'elle se distingue des autres héroïnes de romans jeunesse. En outre, elle est protectrice, n'a pas trop confiance en elle au début, mais j'ai bien aimé sa manière de relativiser et d'encaisser les chocs sans ciller pour garder la tête haute face à la Maison du Cancer. Contrairement à ce que je pensais lors de ma première lecture, j'ai apprécié les souvenirs qu'elle se remémorait étant petite, et sa relation avec son père m'a particulièrement touchée, je ressentais sa peine et parvenais à m'identifier à travers sa souffrance.
Mise à part ce point, comme vous l'auriez deviné avec le résumé, il s'agit d'un triangle amoureux ; le coeur de Rhoma vacille donc entre son Guide – soit mentor – Mathias, et le mystérieux diplomate de la Balance, Hysan. Il se trouve qu'il y a eu un gros chamboulement dans ma façon de voir les choses entre ma première et ma seconde lecture. Moi qui préférait – et de loin – Mathias lors de ma première lecture, voilà que je me retrouve à adorer Hysan avec cette relecture. Mathias est un soldat, il est très protecteur et semble imperturbable. Hysan lui, est charismatique et sa joie est contagieuse – d'ailleurs à plusieurs reprises, il remonte le moral de Rhoma grâce à son côté lumineux. A travers cette relecture, j'ai simplement trouvé Hysan beaucoup plus intéressant que Mathias, même si ce dernier était mon chouchou du début. J'ai réalisé que la différence entre les deux résidait dans la confiance qu'ils apportaient à Rhoma : tandis qu'Hysan la croit mot pour mot et lui fait une confiance aveugle, Mathias, lui, semble parfois la traiter comme une fillette à qui l'on ne peut se fier complètement. En outre, même si ma préférence est dorénavant pour Hysan, il n'empêche que j'adore Mathias et que je le trouve très touchant dans certaines scènes.
Au niveau de l'intrigue, elle est parfois insoutenable et les rebondissements nous prennent par surprise à chaque chapitre. le méchant de l'histoire – no spoil ! - est très intéressant et j'aime la façon dont il intervient à chaque fois, il est rusé et intelligent, si bien que sa puissance semble impossible à contrer.
Parce qu'il faut bien un petit point négatif – un minuscule, c'est promis – j'avouerai qu'il y a quelques petites étourderies qui m'ont tapées dans l'oeil. Pas grand chose bien évidemment, mais j'ai pu le constater lors de ma deuxième lecture. Les termes scientifiques sont parfois mal utilisés, ainsi l'auteur nous parle de vitesse hypersonique dans l'espace (ce qui en soi n'est pas très rapide pour des vaisseaux de pointe) et juste après, elle parle de vitesse de la lumière comme s'il s'agissait de la même chose. Par exemple, à un moment, Rhoma enclenche la vitesse hypersonique et décrit les étoiles qui ne sont plus que des traits minces de lumière. Bon bon, je ne vais pas plus chipoter sur ça parce que c'est très minime, mais il faut au moins savoir que Zodiaque n'est pas non plus un pur roman de science fiction avec des termes très recherchés. Personnellement ça ne m'a pas dérangé plus que ça puisque l'auteur nous proposait un panel de néologismes scientifiques.
En outre, le premier tome de Zodiaque est et restera un énorme coup de coeur pour moi. le concept des constellations liées aux signes astrologiques est très original, l'univers est lui même enrichi grâce à des contes et légendes populaires. La saga Zodiaque peut plaire aux adolescents – voire adultes – qui recherchent une histoire agréable dans un monde bien maîtrisé, mais je doute que les grands fans de science-fiction – style
Asimov – puissent y trouver leur bonheur.
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