C’était merveilleux. Positivement merveilleux. Comme ce genre de choses peut l’être lorsque ne s’y mêle pas tout un fatras de sentiments. C’était si merveilleux que je n’ai jamais oublié cette nuit, et vous non plus. Alors arrêtons là cette discussion rapide et essayons plutôt de retrouver la magie du passé. Je parie que ce sera tout aussi merveilleux.
Il aurait vraisemblablement éclaté de rire si elle lui avait dit qu’un jour son masque tomberait – ce masque qui semblait lui aller comme un gant et dont il jouait avec tant d’aisance... Oui, un jour viendrait où West Quarternight ne serait plus fauve mais proie. Plus chasseur mais gibier. Et peut-être même, s’il n’y prenait pas garde, plus vainqueur mais vaincu.
Elle était belle, très belle. Et quelque chose en elle lui était vaguement familier. Comme s’il l’avait déjà rencontrée...La jeune beauté sudiste du fort de Shreveport ! C’était elle. Aucun doute. On n’oublie pas un visage et un corps pareils.
Ses grands yeux verts brillaient de passion, mais il ne chercha pas à l’attirer contre lui pour l’embrasser de force. Ils étaient seuls dans l’appartement. Un autre aurait peut-être essayé de profiter de son désarroi, de sa vulnérabilité, mais pas Dane. C’était un vrai gentleman. Il la respectait.
Elle le connaissait si bien. La seule vue d’une belle femme nue suffisait à éveiller chez lui un désir irrésistible. Et c’est ce qu’elle voulait. Elle voulait faire de cette soirée une longue joute où se mêleraient violence et passion, exciter son redoutable amant à un point tel que seule une nuit d’étreintes effrénées pourrait le satisfaire.