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Critique de nilebeh


Quatre nouvelles pour quatre vies, toutes situées dans la Chine depuis la dynastie Ming (1368-1644) jusqu'à la Révolution culturelle et l'ère du Grand Timonier.

Le point commun entre ces nouvelles : l'amour, amour contrarié pour plusieurs raisons et aussi la place de la femme de la femme dans la société chinoise. Auto-promue Impératrice quand son époux Ying Zong est capturé par les Mongols ; mutilée, les os des pieds cassés et contraints par un bandage sévère jusqu'aux débuts du XXème siècle, jouant le rôle de la délicieuse épouse ou concubine répondant aux canons de la beauté chinois (teint pâle, bouche petite, mains et pieds mignons) ; révolutionnaire ardente et passionnée.

Le lien entre ces histoires, deux branches de saule qui, plantées le même jour, vont s'enraciner, croître, de rencontrer, dégénérer. Comme des amants passionnés et épuisés. Comme les jumeaux, frère et soeur, imaginés par le jeune Chong Yang avant de partir pour Pékin, et sa douce Lü Yi à qui il fera jurer qu'ils se retrouveront dans une vie future.

L'auteure (déjà très appréciée pour sa Joueuse de Go) met en scène les personnages, leur donne chair et vie en les situant de façon très pittoresque dans l'Histoire de leur époque. Nous visitons la Cité interdite, la Porte de la Paix céleste (Tian 'anmen), vivons avec l'adolescent amoureux, la rude préparation des concours impériaux et l'irrésistible emprise de l'ambition. Nous constatons l'influence de la pensée confucéenne et son poids sur les familles, le tourbillon révolutionnaire avec ses courants et contre-courants, ses délateurs et ses camps de rééducation (les « écoles du 7 mai ») ainsi que les discours fleuves enflammés du Président Mao.

C'est un passage rapide à travers des centaines d'années de culture chinoise, empreint de poésie mélancolique et douce où la part est faite belle à la nature et aux sentiments romantiques. Un bémol tout de même : le style, à mon avis assez peu travaillé.
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